Rajon Rondo un mauvais shooteur ? Gordon Hayward ne mérite pas un gros contrat ? Kevin Love est un All-Star ? Celui qui vous a dit ça vous ment ! Ces trois joueurs ont marqué la NBA, mais pas de la façon dont vous pensez !
- Rajon Rondo, une menace au shoot
Les jours où les défenseurs pouvaient se permettre de défendre à 3 mètres de Rajon Rondo sont terminés. Le meneur des Boston Celtics punit désormais quiconque lui manque de respect. Son tir longue distance a énormément progréssé. Il n'a plus peur de shooter et devient même dangereux sur certaines positions. Cette saison, en seulement 30 matchs joués, Rondo a tenté quatre-vingt dix 3 points (soit 3 par match) et en a inscrit le tiers. Des chiffres records pour le meneur. Pour comprendre cette évolution, il faut remonter à la saison dernière. Avant sa blessure, il était le 4e meilleur shooteur de la NBA niveau elbow (zone autour des coins de la raquette à 4-6 mètres), derrière Steve Nash, Jason Smith et José Calderon. Pour les plus sceptiques, ce classement a été établi par nba.com en ne prenant en considération que les joueurs à plus de 100 tirs dans cette zone. Cela signifie donc que le meneur des Celtics shootait déjà beaucoup plus qu'avant, et en plus avec une certaine adresse (50,5%). Opéré des ligaments du genou Rajon Rondo a profité de sa convalescence pour travailler son tir de loin comme un acharné et poursuivre sa progression. Dans l'axe à mi-distance il plante 45,5% de ses shoots et à 3 points, légèrement sur la gauche, il affiche un excellent 36% de réussite.
- Kevin Love est un cancer
Quel shooteur ! Quel scoreur ! Quel joueur ! Quelles conneries on n'a pas entendues sur Kevin Love ? Sérieusement. Entouré de joueurs plus que corrects et d'un coach légendaire - Rick Adelman -, il a été incapable d'emmener son équipe en Playoffs. Un manque de leadership critiqué à juste titre par Ricky Rubio. Intérieur doté d'un bon physique et de beaucoup de toucher, il a passé sa vie en dehors de la raquette à prendre des tirs et par conséquent à très peu peser sur le jeu. Et je passe sa médiocrité sur le pick and roll qu'il transforme quasiment systématiquement en pick and pop pour tirer de loin... Cette saison, il a pris en moyenne 6,6 trois points par match. Ses groupies me diront "c'est un bon shooteur" et je répondrai "à 37,6% de réussite je préfère qu'il en prenne moins ; alors ils me rétorqueront " et Nowitzki alors ?" ce à quoi je rappellerai "Dirk n'a jamais pris plus de 5 trois points par match sur une saison" et j'ajouterai même "Ray Allen sur sa carrière en prend 5,8 de moyenne !"
Mais attendez, j'en ai une meilleure. À quoi bon inscrire 26 points par match si c'est pour derrière en concéder 30 ? Défensivement, Kevin Love est synonyme de passoire ou défense brésilienne face à l'Allemagne pour rester dans l'actualité. Les Timberwolves avaient la pire défense de la NBA sous l'arceau, laissant ses adversaires inscrire 65% de leurs tirs près de l'anneau. Au tir global, Minnesota est la 3e pire défense, tolérant 47% de réussite. Kevin Love ne dissuade absolument pas les tirs, ne conteste pas ses vis-à-vis et n'a absolument aucun sens du placement défensif.
- Gordon Hayward est le meilleur arrière de la NBA
En discutant avec un collègue je me suis rendu compte d'un constat terrifiant. La NBA n'a plus d'arrière dominant ! Quand la question "quel est actuellement le meilleur arrière de la NBA", j'étais incapable de répondre. James Harden devrait l'être mais Houston a tué son talent en le poussant à trop tirer à 3 points et en faisant un pietre défenseur alors que c'était l'une de ses plus grandes qualités. Kobe Bryant ne vaut rien, Dwyane Wade n'est plus que l'ombre de lui-même (ce qui reste exceptionnel !). À force de creuser nous sommes arrivés à l'évidence - apparemment la même que Michael Jordan - Gordon Hayward est, actuellement, l'arrière le plus prolifique de la NBA.
En chiffres, le joueur d'Utah vaut 16 points, 5 rebonds, 5 passes. Dans les faits, sa lecture du jeu lui permet d'amorcer les attaques et de créer des espaces avec et ou ballons. Son QI basket est stupéfiant, son habilité à jouer le pick & roll est un véritable régal, aussi bien sur la passe à l'intérieur que sur le décalage pour libérer le shooteur à l'opposé, car beaucoup l'oublient mais le pick & roll ne se jouent pas qu'à deux. Mais en plus d'être un facilitateur, Hayward est capable de jouer ses un-contre-un grâce à un tir dans le dribble respectable et de nombreux gestes techniques associés à des appuis d'ailiers forts. En isolation, il est d'ailleurs plus efficace que Tony Parker, Russel Westbrook ou encore Rudy Gay avec une réussite de 44,3%.