On y est ! Un beau week-end ensoleillé d’un été sportif qui commence seulement, et pour l’accompagner une fin d’EuroBasket tant attendue après une compétition à couper le souffle où les matchs spectaculaires se sont enchainés en moins de 10 jours. Pour cette dernière marche avant la finale, la France retrouvait la Biélorussie, comme un clin d’œil du destin ! Le pays soviétique était en effet déjà au programme du dernier carré pour la France lors de l’Euro 2009… Soit la dernière fois que la France a été sacrée Championne d’Europe ! Depuis cette campagne victorieuse et on l’a assez répété, la France n’a fait qu’échouer à 4 reprises en finale, enchainant les déceptions.
Mais cette édition 2021 a tout pour être différente ! D’abord car les principales adversaires des bleues se sont montrées décevantes, avec des Belges imparfaites et des Espagnoles ridicules à la maison qui n’ont même pas remporté leur match de repêchage. Ensuite car le groupe composé par Valérie Garnier pour cette été électrique (EuroBasket et Jeux Olympiques) est plus étoffé que jamais. Ce n’est pas nous qui le disons, mais Sandrine Gruda en personne qui a pourtant connu de nombreuses générations de championnes ! Pour revoir la France sur le toit de l’Europe, il fallait d’abord triompher contre la Biélorussie ce samedi. Alors, mission accomplie ?
- SCORE FINAL : BIELORUSSIE 61-73 FRANCE
Le rouleau-compresseur bleu continue de tout écraser sur son passage ! Au terme d’un match maîtrisé de bout en bout, les bleues sont en finale ! Cette qualification est passée par un match très défensif, où la Biélorussie est venue au combat avec ses forces dans son style de jeu traditionnel. Meilleure défense de la compétition, les joueuses de l’Est ont proposé un sacré défi physique à l’équipe de France qui a d’abord mis quelques minutes à entrer dans son match. Sur cet adversaire à la défense intensément resserrée, toujours à la limite du licite, c’est avec un 3/15 au tir que nos bleues vont commencer leur demi-finale, tout sauf idéal. Résultat, la Biélorussie va mener 13-8 dans un premier temps limitant la France à 8 petits points en 6 minutes. Une frayeur de courte durée.
Après ça, la France va se ressaisir et revenir sur ses fondamentaux, emmenée non pas par Sandrine Gruda dans une étonnante maladresse, mais par sa capitaine exemplaire Endy Miyem (24 points) ! C’est définitivement elle qui a enfilé le costume de patronne sur cette demi-finale, toujours dans les bons coups, avec une adresse affolante et 15 des 38 points bleus en première mi-temps ! Elle a notamment commencé à 3/3 à trois points, ne se posant aucune question contre la défense Belarus qui avait choisi de défendre en drop, soit en passant systématiquement sous les écrans Français. Un choix osé efficace dans un premier temps, mais on ne peut plus risqué contre une équipe dont le danger peut venir de partout comme la France !
Après un premier quart-temps en mode diesel, le second quart-temps a confirmé nos espoirs avec des Françaises de plus en plus à l’aise, notamment en défense où leur dureté défensive a bien été entretenue par la première rotation, comme souvent, à l’image d’une Helena Ciak toujours prête à rentrer dans ce genre d’âpres combats. Sarah Michel assurait aussi très bien le premier rideau, et on a retrouvé avec bonheur cette profondeur de banc si caractéristique à l’équipe de France qui a déclenché les premières interceptions et avec elles, les premiers paniers faciles en transition doublement offerts à Alexia Chartereau. Contre ce rideau de fer, l’explosive Alexandria Bentley (Américaine naturalisée Belarus) n’a pu que limiter les dégâts tout au long de la rencontre (23 points).
Avec une défense de fer, la France a pourtant connu une certaine maladresse au tir dans cette demi-finale qui ne lui permettait que de mener de 8 points à la mi-temps (30-38). Néanmoins, c’était à n’en pas douter la bonne mentalité à adopter puisqu’une équipe avec autant de talent que la France se doit de bombarder de loin contre un adversaire qui passe sous les écrans. Ce manque de réussite relatif a donc été bien rattrapé aux rebonds, où la France a imposé une domination sans partage, et en allant chercher des fautes sur cette agressivité de la Biélorussie, puis en convertissant sans faille sur la ligne des lancers-francs (15/17).
L’écart fait dans le second quart-temps aura été décisif. En deuxième mi-temps, la France a totalement géré son match, alternant le chaud et le froid offensivement mais en gardant toujours de hauts standards défensifs qui auront systématiquement laissé la Biélorussie en échec, à l’exception de Bentley. La seule frayeur est intervenue dans le troisième quart-temps lorsqu’elles sont revenus à 5 unités de nos Françaises, avant que deux trois points consécutifs signés Alix Duchet et Chartereau relancent la machine bleue. Une Endy Miyem superstar a continué son chantier (24 points), et c’est Marine Johannes qui est venue signer le clou du spectacle à 3 minutes de la fin du match, pour redonner 10 points d’avance à la France sur un trois points très longue distance venu d’ailleurs dont elle a le secret.
Défense, spectacle et intensité sur 40 minutes, la voilà la recette gagnante ! Une cuisson à feux doux pour nos cœurs qui permet à la France de décrocher sa cinquième finale d’EuroBasket consécutive après 2013, 2015, 2017 et 2019 ! La Biélorussie, adversaire redoutable, n’aura jamais trouvé la clé pour exister autrement offensivement qu’avec leur Bentley moteur turbo. Contre la Belgique ou la Serbie, la France va tenter d’aller chercher une troisième couronne européenne. Une chose est sûre, ce trophée ne reviendra pas à l’Espagne dont le public de Valence ne pourra que constater l’absence en finale, après 3 victoires finales lors des 4 dernières compétitions européennes. Demain, 21h, sur W9, les bleues pourraient marquer l’histoire du Basket français. Vous n’allez pas rater ça quand même ? Allez voter, et surtout plus que jamais, regardez du basket féminin.