Après 2 saisons et demie chez les Trail Blazers où Will Barton n'a jamais réellement eu l'opportunité de s'exprimer (4 points en 10 minutes de temps de jeu en moyenne), il se retrouve échangé à Denver contre Arron Afflalo en cours d'année. Sur les quelques 28 matchs restants de la saison 2014/2015, il en montrera suffisament à ses dirigeants pour les convaincre de le signer à hauteur de 10,6 millions sur 3 ans. Une aubaine à l'approche de l'explosion du salary cap, qui fait de lui un des contrats les plus rentables de la NBA. A l'époque, Mike Malone comptait sur lui pour renforcer une équipe à l'axe intérieur dominant mais aux lignes extérieures pauvres en joueurs de talent.
Pur joueur, Will Barton possède toutes les qualités requises au rôle si particulier de 6ème homme. Véritable dynamite en sortie de banc, Will apporte toute son énergie dés ses premiers pas sur le parquet. Combo-guard capable de tenir la balle sur certaines séquences offensives, le natif de Baltimore peut se transformer en brasier géant à tout moment. Susceptible de réaliser d'incontrôlables orgies offensives, il ne vaut mieux pas se trouver sur sa route lorsque Barton est dans son soir. Comme en atteste sa meilleure performance au scoring de la saison, avec 37 points à plus de 68% de réussite aux tirs dont 6 tirs depuis la buvette. Plus slasher que shooteur, le garçon commence néanmoins à planter avec une certaine régularité derrière l'arc. Il est également capable d'envoyer de gros dunks grâce une belle détente verticale et une certaine agilité dans les airs. En défense, il peine tout de fois à contenir son adversaire direct, lui qui ne pèse pas plus lourd qu'une cuisse de Shaq (80kg). Face aux beasts de la nouvelle génération, ça fait léger. Avec son envergure et ses longs bras, Will parvient tout de même à chiper quelques ballons (1.2 steals de moyenne) et à bâcher ces adversaires en second rideau (0.6 blocks de moyenne).
Malgré toutes ses aptitudes, Will Barton est trop souvent oublié dans la course au trophée du meilleur remplaçant. Si Lou Williams est bien évidemment intouchable cette saison dans un contexte particulier, il tient la dragée haute à des garçons comme Eric Gordon. L'ancien Tiger de Memphis en NCAA n'est pas qu'un scoreur. Cette saison, il tourne pratiquement en 15-5-5 de moyenne (15.1 points, 5 rebonds et 4.1 passes avec un temps de jeu de quasi titulaire, soit 32 minutes par match). La physionomie et l'actuel visage de la franchise contribue à ce processus puisque les Nuggets évolue sans meneur de métier, le poste 1 étant occupé par la pépite Jamal Murray et le vétéran Devin Harris. Malheureusement, le petit marché que représente Denver ne permet pas à Will d'être élevé au même rang que ces adversaires.
Agent-libre en juin prochain, l'agent de Will Barton devrait recevoir pas mal de coups de fils de la part des GMs. Possédant un véritable rôle dans cette franchise bourrée de jeunes talents, Will se verrait bien durer dans le Colorado. Il faudra néanmoins sortir les billets verts si Denver souhaite conserver son 6ème homme de luxe.