Les Toronto Raptors vivent jusqu’à présent une saison assez étrange. Entre blessures et repos accordés à Kawhi Leonard pendant les back to back, Nick Nurse n’a eu que trop rarement son effectif au complet. La saison que réalise Kyle Lowry, le meneur All Star, colle parfaitement avec celle de sa franchise. Après un début d'exercice sur les chapeaux de roue, les blessures, au dos notamment, ont clairement coupé sa dynamique et il est quelque peu rentré dans le rang. Cela ne remet pas en cause sa cinquième sélection au match des étoiles tant son influence sur son équipe va au-delà de ses statistiques en baisse, mais force est de constater que celui qui doit être le deuxième scoreur derrière Kawhi Leonard en attaque, n’a pas répondu présent dans les grands rendez-vous. Il semble d’ailleurs toujours chercher sa place aux côtés de l’ancien Spur, les absences multiples de l’un et de l’autre n’aidant pas dans ce sens-là.
Malgré ces hauts et ces bas, les Raptors apparaissent, eux aussi, malgré tout, comme une place forte de la conférence Est et ne cessent de répéter que cette saison régulière ne sert que de préparatif aux playoffs. En signant une belle série face à des équipes « plus faibles » à domicile en janvier, les Torontois sont restés bien accrochés à leur deuxième place, mais cela ne doit pas masquer les défaites face aux grosses écuries notamment les Boston Celtics et surtout les Milwaukee Bucks qui se sont imposés à la Scotiabank Arena et qui ont un peu plus solidifié leur statut de numéro un.
Après cette défaite contre le Bucks la semaine dernière, on ne voulait pas tirer la sonnette d’alarme du côté de l’Ontario et le Superbowl (match décalé à 15h) couplé à un back to back des Clippers, qui se présentaient fatigués après avoir joué 18 heures auparavant à Détroit, ont permis à Pascal Siakam et ses coéquipiers de renouer rapidement avec la victoire dimanche. Un succès facile qui a permis de relancer de nouveau CJ Miles et Delon Wright et de donner du temps de jeu aux joueurs du bout du banc, notamment Patrick McCaw qui n’a toujours pas trouver la bonne carburation, avec peu de tirs tentés depuis son arrivée au Canada.
On a besoin de tout le monde dans cette équipe, donc de voir CJ comme ça retrouver son tir, ça aide vraiment et ça motive, pas seulement lui mais tout le monde, nous a confié Siakam après la rencontre. Les matchs comme ça nous donnent de la confiance et on a vraiment besoin de tout le monde dans cette équipe.
Tout le monde ne sera pas présent ce soir à Philly puisque Kyle Lowry sera de nouveau absent en raison de ses douleurs au dos, tout comme Jonas Valanciunas. Le pivot lituanien, voit malgré tout le bout du tunnel après sa blessure au pouce le 12 décembre face aux Warriors. Il est annoncé de retour jeudi face à Atlanta par notre confrère du Toronto Star Doug Smith. Comme l’explique l’insider, le retour de JV dans la raquette va apporter un gros boost offensif à toute l’équipe par sa capacité à jouer sur pick and roll. Avant sa blessure, les Raptors faisaient partie des formations qui jouaient le plus avec cette arme, et la capacité du Lituanien à « roll » ou « pop » suite à ses écrans constituait une menace supplémentaire pour les adversaires, qui laissaient ainsi plus ouvert les shooteurs sur les extérieurs. C’est ce qu’a expliqué Nick Nurse, hier après l’entraînement.
C’est certain, quand nous faisons face à des intérieurs traditionnels, nous avons des problèmes de matchup (sans JV), c’est très important. Je pense juste qu’il nous apporte une sensation différente. Tout d’un coup, nous nous sentons grands et forts et cela nous apporte de la fluidité et du spacing, il y a plus de place. J’aime cette sensation.
C’est souvent quand un être n’est plus là qu’on se rend compte de l’importance qu’il avait. C’est exactement ce sentiment qu’ont ressenti les Raptors avec l’absence de leur pivot, qui n’a fait que démontrer à quel point il est important pour l’équipe. Interrogé hier, Valanciunas a parfaitement résumé son rôle au sein de l’équipe cette année.
Mon truc à moi c’est de poser des bons écrans et de permettre à mes gars d’être ouverts, c’est ce que j’essaie de faire. Nous devons partager la balle, nous devons jouer ensemble, nous devons être structurés quand nous jouons en attaque. C’est mon travail de faire en sorte que les gars soient ouverts. Je ne dis pas que Serge et Greg ne font pas bien ce travail, mais c’est spécifiquement mon travail de libérer les shooteurs. Faire un bon écran, bien jouer le pick and roll, c’est mon truc.
Les Raptors vont certainement devoir encore se passer des services du grand Jonas ce soir face à Joel Embiid et ses coéquipiers. Alors qu’ils affichent une série négative face à Milwaukee (1-2) et qu’ils ont partagé les points avec Boston (2-2), les hommes de Nick Nurse ont l’occasion d’avoir au moins l’ascendant psychologique sur un autre concurrent direct aux finales à l’Est puisqu’ils mènent 2-1 face aux Sixers et qu’en cas de victoire, ils auraient donc remporté trois de leur quatre confrontations avec Philly. Des hommes de Brett Brown qui sortent d’un road trip à l’Ouest satisfaisant avec trois victoires en cinq matchs dont une probante à Golden State (113-104) et qui auront certainement à cœur de s’imposer, comme ils l’avaient déjà fait à la maison (126-101), le 23 décembre dernier. Coup d’envoi à 2h.