Rien ne prédisposait TJ McConnell à devenir un meneur titulaire en NBA. Pas athlétique pour un sou, un charisme proche du zéro, une adresse banale... Pourtant, depuis une vingtaine de mois, le meneur vit son rêve éveillé en NBA, un véritable exploit au vu de son parcours. Après un cursus complet à la fac d'Arizona, il affiche des statistiques correctes (10.2 points et 5.4 passes) mais largement insuffisantes pour être retenu à la draft de 2015. La chance tourne, la saison dernière, lorsque les Sixers lui proposent un contrat non garanti. McConnell saute sur l'occasion et prend le premier avion pour la Pennsylvanie. Sa combativité lui permettra de gagner sa place dans le roster... la seule victoire à retenir pour lui car la saison de Phila ressemble plus à un chemin de croix qu'à une campagne NBA.
Heureusement, l'avènement de Joel Embiid cette saison va transformer l'effectif. Les Sixers ne vont plus rire : avec 9 victoires sur les 12 derniers matchs, le pivot camerounais a même prophétisé une qualification en playoffs. Cette série correspond également à la titularisation de McConnell au poste de meneur. Depuis son arrivée dans le 5 majeur, il tourne à 8.2 points, 8.5 assists et 5.3 rebonds. Solide et agressif dans le bon sens du terme, il s'est même permis un buzzer beater, le 11 janvier dernier, sur la tête de Carmelo Anthony himself. Plus tôt dans une victoire contre Detroit, il frôle le triple double ! : 12 points, 10 rebonds et 9 passes. Le meneur est revenu au micro de HoopsHype, sur l'origine de son arrivée en NBA :
Je suis extrêmement heureux ici. Je sais que beaucoup de gens pensaient que je n’y arriverais jamais. Etre en mesure de jouer dans la meilleure ligue du monde est un honneur. J’aime chacun de ces instants. Quand j’ai intégré le camp l’an passé, je me suis dit : "A ce stade-là, je n’ai rien à perdre". J'ai saisi l'opportunité et maintenant je joue tous les soirs, aussi dur que je peux. Je me bats comme si chaque match était mon dernier.
Son manque de puissance athlétique, McConnell le compense par une activité incessante. Sans être un défenseur génial, il possède le meilleur Defensive Rating du backcourt des Sixers (106.2 points). Une sorte de bouledogue qui met la pression sur le meneur adverse, d'une abnégation de tous les instants, prêt à plonger sur le ballon du moment qu'il peut faire gagner l'équipe. Une intensité qui rappelle celle de Matthew Dellavedova, l'un des modèles de McConnell. Avant de décrocher une bague comme l'ancien Cavalier, McConnell sait que le chemin est long, mais reconnait que Joel Embiid a complètement changé l'état d'esprit de la franchise :
Il apporte une énergie vraiment positive et tout le monde aime être à ses côtés. Comment ne pourrait-on pas l’être ? A mon avis, c’est déjà un All Star, sur sa première année. Il est vraiment très bon. Il est la raison principale pour laquelle notre équipe a retrouvé le succès et il continue de montrer pourquoi. C’est peut-être encore un peu tôt pour penser aux playoffs comme il l’a dit, mais il a une telle confiance en l’équipe. Nous jouons notre meilleur basket actuellement, nous devons continuer de la sorte et voir ce qui se passe au cours de cette saison.