Onze. Cela fait onze saisons que Sacramento n’a pas vu les playoffs et la mauvaise série ne va probablement pas s’arrêter cette année. Le temps commence à paraitre très long du côté de la Californie. Malgré tout, l’espoir commence à renaitre pour les fans des Kings. Après plusieurs années à espérer pouvoir atteindre les playoffs et des décisions plus que douteuses de la part du front office, les Kings ont enfin fait le choix de repartir à zéro. La première étape a été de transférer DeMarcus Cousins aux Pelicans lors du All-Star Weekend. Puis il a fallu trouver un coach compétent et capable de s’occuper d’une jeune équipe comme celle que sera Sacramento après la draft. Là on ne s’est pas précipité à Sacramento comme on a pu trop souvent le voir par le passé. Par contre, lorsque Dave Joerger est viré par les Grizzlies le 7 mai, il ne faudra pas plus de deux jours aux Kings pour mettre le grappin dessus. Trois fois champion CBA, trois fois champion de D-League (dont deux fois coach de l’année) et entraineur d’une équipe des Grizzlies tournant trois saisons de suite à plus de 50% de victoires, Joerger est en apparence le profil idéal.
Une fois le coach choisi, Sacramento a pu se tourner tranquillement vers la draft, où la chance leur a souri. Avec le cinquième pick de la draft, ils ont récupéré De’Aaron Fox, qui n’a joué qu’une seule saison avec les Kentucky Wildcats mais n’a pas eu besoin de plus pour montrer son talent, à seulement 19 ans, malgré des lacunes au tir longue distance (moins de 25% derrière l’arc). En deuxième choix, les Kings ont choisi Franck Mason III, joueur de 23 ans sortant de l’université de Kansas et qui a montré une constante progression durant ses quatre années là-bas.
Après la draft, les Kings ont fait quelques bonnes opérations. Car même s’il faut une équipe jeune pour miser sur l’avenir, la présence de quelques vétérans pour amener de l’expérience au groupe est primordiale. Sacramento a encore une fois très bien fait les choses en prenant Vince Carter, dont le grand professionnalisme et le respect qu’il inspire n’est pas un secret. Dave Joerger est bien conscient que le joueur de 40 ans n’a plus autant de jus que par le passé mais qu’il continue à avoir un impact positif dans les moments chauds.
Il nous aide à être plus stables dans les matches serrés.
Le deuxième vétéran recruté, Zach Randolph, peut avoir des histoires extra-sportives mais il s’est toujours battu pour la gagne sur les terrains. Tous les ingrédients sont réunis pour avoir une équipe d’avenir. Il faut donc maintenant que la mayonnaise prenne et quoi de mieux qu’un match à Philadelphie pour passer un premier révélateur, sans vouloir tomber dans des conclusions trop rapides bien sûr. Car Philadelphie est une équipe qui ressemble plus aux Kings que ce que l’on pourrait penser. En tous cas c’est ce que pense Dave Joerger.
On en est à peu près au même point qu’était Philadelphie il y a deux ans.
Brett Brown, l’entraineur des Sixers, est du même avis.
Dave et moi on se connait depuis très longtemps. On a discuté de sa situation et il y a aussi des choses que j’apprends de lui. Il est dans la ligue depuis un moment, il a coaché de bonnes équipes, de jeunes équipes mais je lui ai partagé certaines histoires que j’ai vécu ici à Philadelphie. […] Il a l’air d’en vivre des similaires avec Sacramento.
Donc où en est Sacramento actuellement ? En un mot : apprentissage. Sacramento ne nourrit aucun espoir de playoffs, mais reste quand même une équipe dure à battre. Les Sixers en ont d’ailleurs fait les frais sur ce match. Alors qu’ils ont été menés de 16 points dans le troisième quart-temps, les Kings n’ont rien lâché et sont reparti avec la victoire. Et visiblement ça ne surprend pas leur coach.
Ce qui est bien avec ce groupe c’est qu’ils n’abandonnent pas. Tous les jours on va à l’entrainement, on s’amuse. Ils travaillent dur, c’est un plaisir d’être avec eux et ils se battent tous pour gagner.
Cette fois, celui qui est sorti de sa boite est Malachi Richardson. Arrivé de G-League en janvier, il a bien contribué à la victoire des siens (3 points, 4 rebonds, 1 passe et 19 minutes de jeu). Il a compris qu’il fallait rester prêt pour saisir sa chance. Qui lui a donné ce conseil? Zach Randolph, qui est d’ailleurs fier de voir que son coéquiper l’écoute.
Je ne suis pas surpris. Je lui ai toujours dit de rester prêt car tu ne sais jamais ce qu’il va arriver. Cette ligue est une histoire d’opportunités et pour les saisir il faut se tenir prêt. Et ce soir, il l‘était.
Sacramento a en plus souvent l’occasion de jouer des fins de match serrées (17 matches à moins de 10 points d’écart sur les 31 matches joués). Une bonne chose pour l’expérience, que ce soit pour les joueurs sur le terrain comme ceux sur le banc, qui sont constamment en observation pour apprendre des erreurs des autres. Leur coach est bien conscient que c’est plus que cinq personnes qui doivent continuer à apprendre.
Des fois tu as besoin de jouer les fins de match serrées, des fois tu peux apprendre juste en regardant. Mais c’est clair que le fait de les jouer, et parfois faire des erreurs dans des moments comme ça, ça fait partie du processus d’éducation.
Actuellement 12ème de l’Ouest (11-20), et restant sur deux victoires consécutives, les fans des Kings ne verront encore une fois pas les playoffs cette saison, mais les bases posées depuis quelques mois laissent présager d’une vision sur le long terme cohérente et un retour possible dans la partie haute de la conférence Ouest dans les saisons à venir. Enfin.