Joueur du mois de janvier à l'Est, record de points alltime de Toronto sur un match, titulaire au All Star Game, 2018 pourrait bien être l'année DeMar DeRozan. Le Raptor a progressé cette saison dans plusieurs secteurs de jeu (passes, adresse longue distance) et arrive dans son prime. Pour lui faire face, il fallait sortir des cartons un autre monstre de la Conférence Est. A Detroit, Rip Hamilton était l'attaquant numéro un des Bad Boys version 2000, un joyau offensif dans une équipe de brutes. Dans ce duel d'arbalètes, David sera le vengeur masqué des Pistons pendant que Sylvain endossera le rôle du dinosaure.
- Round 1 : Apport OFFENSIF
David : Richard Hamilton commence sa carrière de basketteur avec les Huskies de Uconn en 1996. Dans la Big East, il trouve très vite ses marques avec 15pts de moyennes dès la première année. "Rip" passe très vite au niveau supérieur durant sa deuxième et troisième année où cette fois il enregistre 21pts de moyenne. L'arrière/ailier de 2m01 montre qu'il a des formidables talents offensifs et décroche deux fois le titre de Big East Player of the Year. Son talent permet à Uconn de remporter le titre NCAA en 1999 et Richard décroche le titre de M.O.P de la NCAA.
Rip possède alors une belle cote auprès des scouts et du public, ce qui lui permet d'espérer une place tout en haut de la draft 1999. Il faudra attendre le 7ème choix tout de même pour que David Stern appelle Richard Hamilton... Elton Brand, Steve Francis, Baron Davis et Lamar Odom entre autres étant passés avant le huskie.
Richard Hamilton est donc sélectionné par Washington, les anciens Bullets s'appellent Wizards depuis deux ans et essayent de se faire une nouvelle place sur la carte NBA. Rip apprendra dans la douleur pour sa première saison avec 29 victoires seulement et les vacances prématurées qui vont avec ce genre de performances. L'arrière est le remplaçant de Mitch Richmond et se contente de 18mn de moyennes pour 9pts par matchs.
Les choses s'améliorent avec le départ de Richmond, Hamilton est titulaire 42 matchs la saison suivante et passe à 18pts par matchs. En 2001, après les attentats qui frappent New York et Washington, sa majesté Michael Jordan annonce son retour et atterrit à Washington. Jordan et Hamilton deviennent les leaders offensifs des Wizz avec 22.9pts pour Air et 20 pour Rip. Mais malgré cette période sympathique avec quelques Hall Of Famers (Christian Laettner croise son chemin également), Hamilton ne participe pas à un seul match de playoffs avec Washington en trois ans.
En septembre 2002, la carrière de Richard Hamilton prend un énorme tournant puisqu'il fait partie d'un trade à six joueurs entre Washington et Detroit. Les deux plus gros noms de ce mouvement sont ceux d'Hamilton et de Jerry Stackhouse qui ira à son tour partager la balle avec Jordan. La même année Detroit fait venir Chauncey Billups et drafte Tayshaun Prince... Les Pistons sont en train de se façonner une future équipe de champions derrière leur coach Rick Carlisle et le défenseur de l'année, Ben Wallace.
Rip débute tous les matchs de la saison et montre encore qu'il est un grand scoreur avec près de 20pts de moyennes. En playoffs, il permet à Detroit de remporter le premier tour en 7 manches contre le Magic de Tracy McGrady après avoir été mené 3-1. Les Sixers d'Allen Iverson sont éliminés en demi-finale mais la finale de conférence est remportée par Jason Kidd et ses Nets. Rip a découvert les playoffs pour la première fois et n'a pas tremblé avec 22pts de moyennes.
Pour sa deuxième saison, Rip Hamilton fait la connaissance de Larry Brown. L'ancien coach des Sixers remplacera Rick Carlisle cette année et sa philosophie de jeu sera parfaite pour les Pistons. Moins "méchant" que les anciens Bad Boys d'Isiah Thomas, les Pistons 2003-2004 sont pourtant tout aussi efficace que leurs ainés. Derrière Ben Wallace et Tayshaun Prince, Chauncey Billups et Rip Hamilton excellent cette saison quand ils sont réunis sur le terrain. Billups et Rip s'occupent de scorer tout en maintenant une défense collective de fer. En cours de saison, Rasheed Wallace se greffe à l'équipe, le chaînon manquant ! Cette équipe arrêtera alors tous ses adversaires jusqu'à se frayer un chemin en finale contre l'ogre Laker. Kobe Bryant et Shaquille O'Neal ont appelé en renfort Gary Payton et Karl Malone après leurs récents échecs. Sous les projecteurs du monde entier, la pression est énorme pour les Pistons qui explosent pourtant la super-team des Lakers 4-1 !
Rip Hamilton décroche le titre grace à la défense incroyable des Pistons, ses 17.6pts de moyenne en saison et ses 21.5pts en playoffs. Une blessure au nez aurait pu entâcher cette saison mais Rip la termine en portant un masque... qu'il gardera toute sa carrière après le titre par superstition.
Rip Hamilton retournera en finale avec Detroit l'année suivante mais cette fois, la bande à Tim Duncan et les Spurs leur reprendront le titre. Hamilton continuera à scorer 20pts de moyenne environ à Detroit jusque 2011. Les blessures et l'age le rattraperont et il finira sa carrière à Chicago où il jouera 78 matchs en deux saisons pour 10.5pts de moyennes.
Sylvain : 1989 dans la région de Compton. La banlieue déshéritée de Los Angeles, tristement réputée comme la ville le plus criminogène des USA, enregistre cette année-là 84 homicides. Un taux 15 fois supérieur à la moyenne nationale ! En pleine canicule du mois d'août, au milieu des conflits de gangs et des attaques à main arméee, naissent deux des plus gros talents offensifs de la NBA actuelle : James Harden et DeMar DeRozan. Pour ce duel, c'est le second qui va braquer notre attention. La violence quotidienne, le jeune DeMar ne le connaît que trop. Agé de 4 ans, il perd un oncle dans un règlement de compte inter-gang. Son prénom lui-même est inspiré du frère de sa mère, LeMar, tué à 20 ans pour sa critique d'une mixtape de rap. Comme pour beaucoup d'ados de l'époque, le basket est l'échappatoire à la misère. Au lycée de Compton démarre la trajectoire de DeRozan. Avec une année senior à 29.2 points et 7.9 rebonds, il est nommé dans la McDonald's All-American Team et remporte le Slam Dunk Contest des lycéens.
Sa réputation dépasse alors la Californie. Des facs prestigieuses comme North Carolina ou Arizona déroulent le tapis rouge. Pourtant, contre l'approbation de son père, DeMar choisit l'université de USC à Los Angeles. Au cours de sa seule saison chez les Trojans, il démontre ses aptitudes de scoreur (14.0 points de moyenne). Pour un freshman, DeRozan s'illustre sur jeu en isolation où il convertit 49% de ces possessions en points marqués. Seule ombre noire au tableau, une adresse famélique longue distance, 16,7% à 3 points, en dépit d'une ligne plus proche qu'en NBA. Deux caractéristiques qui vont le suivre très longtemps dans sa carrière.
Lors de la draft 2009, DeMar rêvait de rester dans sa chère Californie. Mais, tour à tour, les Clippers, les Kings puis les Warriors font l'impasse sur lui. Au final, il est choisi en neuvième position par les Raptors. Passé du soleil de L.A. au froid du Canada, le changement est total pour le rookie. Titularisé à 65 reprises, DeRozan a encore des moufles en attaque avec seulement 8.6 unités au thermomètre. Le départ de Chris Bosh pour Palm Beach, l'année suivante, change la donne. Responsabilisé par son coach Jay Triano, DeMar devient la seconde menace de l'équipe derrière... Andrea Bargnani. DeRozan émerge à quasi 18 points de moyenne, mais le compteur des victoires des Raptors est à peine plus haut avec 22 wins. Alors que le sophomore est attendu comme la pièce centrale du futur, le front office lui met Rudy Gay dans les pattes. L'expérience durera une saison et demie sans résultats probants.
Il faut attendre 2013 et l'arrivée de Kyle Lowry pour voir des progrès à Toronto. Le backcourt est l'une des sensations de la saison et remporte la Division Atlantic, pour la deuxième de l'histoire de la franchise. Avec 23 points de moyenne, DeMar gagne sa première étoile de All Star. Toronto est de nouveau sur la carte en NBA et va produire de solides saisons régulières sous l'impulsion de son duo. Des exercices à plus de 50 victoires et des cartons XXL pour DeRozan qui s'affirme comme une arme absolue en attaque. Le point d'orgue est atteint en 2017 où le Raptor émerge à plus de 27 points de croisière et fait une entrée fracassante dans le Top 5 des scoreurs NBA. Forteresse imprenable en saison régulière, Toronto plonge malheureusement l'heure des playoffs venue. Et malgré une Finale de Conférence en 2016, les Dinos ont besoin de plus de constance en post-saison pour que DeMar accède définitivement au gratin de la Ligue.
Résultats : 1-1. DeRozan affiche quatre saisons au scoring supérieures à Hamilton. Mais, les 20 points de moyenne de Rip dans une équipe ultra-défensive sont à mettre en avant. Les deux arrières alimentent chacun 20% de la marque de leur équipe respective. Et pour les départager, on ne pourra pas compter sur le pourcentage aux tirs, le Raptor et le Piston tournant tous deux à 44,9% en carrière !
- Round 2 : Polyvalence et Leadership
David : Rip ne s'est pas contenté d'être le leader offensif des Pistons champions en 2004. Hamilton a aussi été un leader en donnant de la voix sur et en dehors du parquet pour montrer la marche à suivre à ses coéquipiers. A ses 17pts de moyennes en carrière, il ajoute un peu plus de 3rbds et 3pds par matchs. De bonnes statistiques qui bien sûr ne rivalisent pas avec les Kobe Bryant, Vince Carter et autres superbes arrières de l'époque. Mais il faut voir plus loin, Rip est un expert dans le jeu sans ballon. Il est incroyablement doué pour se démarquer et jouer en catch and shoot. Il facilite aussi l'attaque de ses coéquipiers en posant des écrans et a su s'intégrer parfaitement dans la défense collective implantée par Larry Brown.
Sylvain : DeMar DeRozan n'est pas exactement ce que l'on appelle un two-way player. Les efforts dépensés en attaque ne sont pas vraiment les mêmes de l'autre côté du parquet. Cette saison, l'arrière a même le pire Defensive Rating de l'effectif avec 108.0 points encaissés sur 100 possessions. Par contre, il ne s'économise pas dans les autres secteurs du jeu. Rebondeur plus que correct pour son poste (5.2 prises en 2017), il a mis les bouchées doubles pour améliorer son playmaking. A la demande de leur coach, les Raptors ont été sommés de partager plus la balle. DeMar a donc mis ses qualités de créateur au service du collectif et ça paie. L'arrière explose ses standards à la passe cette année avec une moyenne de 5.2 assists, là où il tournait à 0.7 en début de carrière !
Question leadership, les Raptors ont longtemps eu affaire au duo DeRozan-Lowry. Mais, depuis deux saisons, on sait lequel des deux porte la culotte. Leader offensif incontestable des Dinos, DeMar tient à peu près son rang en playoffs, alors que son compère s'éteint complètement en post-saison. Certes, les pourcentages d'adresse de DeRozan plongent au mois de mai (40,3% en carrière) mais il reste à plus de 20 points de moyenne sur chaque campagne menée par Toronto. Manquent plus que quelques gros cartons et actions clutchs pour laver définitivement son image de joueur de saison régulière.
Résultats : 2-2. Meilleur rebondeur et désormais passeur que son adversaire du jour, DeMar pèse davantage dans les autres secteurs du jeu. A terme, le Raptor pourait tourner en 20/5/5, chose que n'a jamais réalisé Hamilton. Par contre, DeRozan a encore beaucoup à apprendre en terme de leadership et doit faire ses preuves en playoffs. Une période où Rip ne se déballonnait pas devant l'enjeu... bien au contraire. Deux partout, balle au centre et une séance de penalties qui se profile.
- Round 3 : La technique
David : Sans être un shooteur boulimique comme on en connaît beaucoup, Rip a montré toute sa carrière qu'il était un virtuose en attaque. Doté d'un très bon shoot à 3pts, Rip tourne à 34% en carrière avec une pointe à 45% en 2006. Il excelle aussi avec ses pénétrations dans la raquette avec 46% de réussite pour ses tirs à 2pts. Rip n'est pas le plus offensif, il n'est pas non plus athlétique mais il possède un énorme Q.I basket. Le N°32 est un joueur intelligent en plus d'être technique, exactement ce dont la plupart des coachs rêvent.
Sylvain : Hormis chez les fans des Raptors, on trouve peu de jeunes qui copient les moves de DeRozan. Une anomalie pour un All Star établi, qui vient de boucler une saison à plus de 27 points de moyenne et parapher un deal au salaire max. L'arrière s'est bâti une réputation de joueur old school avec le tir à mi-distance comme marque de fabrique. A contre courant des orgies de missiles à 3 points, DeMar va chercher la majorité de ses points sur pénétration ou sur des shoots dans le périmètre. Un style jeu souvent comparé à Kobe Bryant (son idole de jeunesse), même si le Raptor n'a bien sûr pas le talent du Black Mamba. Il n'empêche que son arsenal offensif en isolation a conduit le coach Dwane Casey a en faire le principal chapitre de son playbook. Ses points, DeMar va se les chercher tout seul comme un grand : l'an dernier, 564 de ses 721 tirs rentrés ne sont pas issus d'une assist ! Pull-up jumpers, step backs, fadeaways, l'arrière est un boulimique des shoots à 2 points, leader de toute la NBA en 2016 (1238 tentatives) puis en 2017 (1421 tentatives). Pour peu qu'il bénéficie de plus d'espaces, il se transforme en Tomar DeRozan, n'hésitant pas à monter au cercle pour des posters bien sentis (remember Rudy Gobert !). Et si, le Raptor n'arrive pas à dégainer, sa maîtrise parfaite des feintes lui permet d'obtenir un nombre incalculable de lancers-francs. Avec quasi 83% de réussite en carrière sur la ligne de réparation, DeRozan squatte le Top 10 de la Ligue depuis 2012 sur le nombre de LF tentés. Son footwork et son travail d'appuis n'a pas beaucoup d'équivalents actuellement, la preuve en vidéo !
Résultats : 3-2 pour DeRozan. Là où Rip Hamilton profitait pleinement du jeu collectif huilé des Pistons avec des écrans solides de ses coéquipiers, DeRozan est bien souvent livré à lui-même pour scorer. Sa palette incroyablement complète de moves et son improvisation en pénétration lui permettent de remporter la note artistique de ce round.
- Round 4 : les distinctions personnelles
David : Rip était habitué à gagner bien avant d'arriver en NBA. Champion NCAA en 1999, MOP la même année, il est aussi deux fois Big East Player of the Year... et meilleur scoreur de la Big East par deux fois de surcroît.
En NBA, il ne retrouvera pas le même succès individuellement. Il faut dire qu'être arrière en NBA quand Allen Iverson, Kobe Bryant, Vince Carter, Dwyane Wade, Ray Allen et Tracy McGrady sont à leurs primes, cela rend difficile d'attirer les projecteurs sur soi. Mais collectivement, Hamilton se rattrape avec les Pistons. Si ses débuts sans playoffs avec les Wizards et sa fin de carrière anecdotique avec les Bulls sont à oublier, Rip a connu une grande époque à Detroit. Il est cinq fois champion de division avec les Pistons en plus de remporter deux fois la conférence est et bien entendu le titre en 2004... qu'il aurait même pu conserver l'année suivante avec une seconde participation aux finales NBA.
Sylvain : Sur le plan collectif, DeRozan a beau porter sur ses épaules la meilleure équipe de tous les temps de Toronto, il n'a jamais dépassé le seuil des Finales de Conférence. Il peut juste se targuer d'avoir contribué aux deux meilleurs bilans de l'Histoire de la franchise : 56 victoires en 2016 et 51 en 2017. Ses seuls trophées, il les doit à Team USA avec laquelle il a remporté deux médailles d'or : le Championnat du Monde en 2014 et les Jeux Olympiques en 2016. Individuellement, DeMar a gagné la reconnaissance du public et de ses pairs en décrochant quatre sélections au All Star Game et sera même titulaire pour la seconde fois d'affilée lors du match des étoiles à Los Angeles. A l'issue de sa meilleure saison en 2017, le Raptor a également obtenu une nomination dans la All-NBA Third Team.
Résultats : 3-3. Aux deux médailles d'or de DeRozan avec Team USA, on préfère la bague NBA de Rip Hamilton. Le Raptor n'était pas la figure de proue de la sélection américaine, alors le Piston était le bras armé des champions 2004.
- Round 5 : impact sur le basket et vie extra-sportive
David : Scoreur dans une équipe ultra défensive, Hamilton a marqué les esprits des fans de Detroit. Attaquant classe capable de jouer avec et sans le ballon, bon défenseur. Il impose son image dans la mémoire des spectateurs avec son masque. Si beaucoup en ont porté, il est le seul à en avoir fait son nouveau visage, il le portera presque toute sa carrière.
Les Pistons des Wallace, Billups, Prince et donc Hamilton aimaient sortir du lot. D'abord en remportant un titre grâce à la défense dans une ligue résolument tournée vers l'attaque, ensuite en déjouant tous les pronostiques en s'offrant Kobe et Shaq en finale !
Rip a fait partie du "Malice at the palace" en 2004. Cette bagarre générale entre les Pistons et les Pacers reste comme un des souvenirs les plus sombres de l'histoire de la NBA mais elle illustre aussi dans quel milieu évoluait Richard Hamilton, une équipe de guerriers ! Le N°32 de Rip flotte d'ailleurs au plafond du Little Caesars Arena avec ceux de ses illustres coéquipiers et des anciens Bad Boys.
On finira en image avec le souvenir de cette décision folle de Rip et les autres Pistons de troquer leurs bagues de champions NBA par des ceintures telles celles des boxeurs ou des catcheurs !
Sylvain : Par son jeu atypique, DeMar DeRozan détonne dans la NBA actuelle. Un style digne des 90's qui lui vaut encore des critiques et pourtant en neuf saisons, il s'est imposé comme le meilleur Raptor de tous les temps. L'arrière va laisser une empreinte indélébile chez les Dinos. Le 1er janvier 2018, il a d'ailleurs frappé un grand coup en s'octroyant le record de points de la franchise avec 52 unités. Sa fidélité à Toronto se traduit pour une pluie de records dans les tablettes canadiennes : leader au nombre de matchs et minutes joués, meilleur scoreur alltime, deuxième intercepteur, troisième passeur et cinquième rebondeur.
Hors parquet, on lui connaît une amitié singulière avec le meneur Kyle Lowry. En plus de s'envoyer des alley-oops quasi-télépathiques, les deux hommes se chambrent régulièrement en conférence de presse et pendant des interviews sur le terrain. A la manière de Beavis et Butt-Head comme ils aiment se comparer, DeRozan et Lowry adorent se vanner face caméra. Une relation qui aurait pu ne jamais voir le jour, puisque DeRozan déclarait récemment qu'il évitait précautionneusement Lowry à son arrivée au Canada, pensant que le meneur serait vite transféré.
Résultats : 4-3 pour Hamilton. DeMar DeRozan a beau avoir une réputation de nice guy, il est dur de lui trouver des admirateurs en dehors des frontières canadiennes. Seules des joutes acharnées et victorieuses en playoffs permettront au Raptor d'étendre son influence dans la Ligue. Niveau identitaire, Rip Hamilton est un cran au dessus. Son masque de peur et ses épopées avec les Bad Boys 2.0 ont ravivé le coeur des fans de Detroit. Ce n'est pas hasard si la franchise de Motor City a retiré son maillot 32 en février dernier. Rip remporte, donc, ce duel sur le fil du rasoir après une lutte intense contre le Raptor qui doit encore performer pour gagner ses lettres de noblesse.
Article rédigé par Sylvain Hermer et David Kalmes
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