Ce n’est plus une nouvelle : le front office de Toronto, mené par Masai Ujiri et Bobby Webster, a décidé d’offrir un tournant à la franchise canadienne. Après un fabuleux exercice 2017/2018 ponctué par un nouveau sweep face à LeBron, exit DeMar DeRozan, bonjour Kawhi Leonard. Mais plus tôt, c’est l’éviction du coach de l’année, Dwane Casey, qui a eu lieu pour laisser place à Nick Nurse. Cette nomination soulève quelques interrogations pour les fans. Focus sur ce head coach rookie.
Nick Nurse n’a de rookie que l’appellation. Aux côtés de Dwane Casey dans le coaching staff des Raptors depuis quelques années, il a également eu des expériences en Europe (UK et Belgique). Prédit head coach par nombre de ses pairs, le nouveau coach de Toronto déclarait même :
Durant 5 ans, 1000 personnes me disaient que je serais coach NBA un jour. Quand j’ai eu ce poste, ces mêmes 1000 personnes étaient choquées.
Le choc vient probablement des circonstances. En effet, le licenciement de Casey semblait venir d’un problème de mentalité interne, peut-être trop «soft» pour prétendre à un parcours plus long en post-season. C’est en cela que le choix Nurse peut surprendre : comment un coach présent lors des débâcles en playoffs peut symboliser un renouveau pour une équipe qui en a désespérément besoin ?
La réponse est alors sportive. Tout le monde s’accorde à dire que les Raptors de l’an passé ont produit un jeu totalement différent des saisons précédentes, beaucoup moins basé sur l’isolation et offrant un rôle important aux jeunes pousses du banc. Plusieurs sources internes octroient cette réussite à Nick Nurse, responsable en grande partie de la force défensive (Top 5 defensive rating en 2017/2018) et du développement des jeunes comme Pascal Siakam et Fred VanVleet. Et même si cela n’a pas été suffisant pour se débarrasser des Cavs de LeBron en mai, Nick Nurse profite cette saison d’un tout nouveau jeu de cartes. Et pour rester dans cette analogie, il vient de récupérer un as supplémentaire : Kawhi Leonard, top 5 NBA player pour certains.
Malgré toutes les interrogations entourant son arrivée au Canada, le joueur les a rapidement balayées. En forme et apparemment motivé, il s’inscrit pleinement dans la philosophie du nouveau coach : un monstre défensif et une arme colossale en attaque. Cerise sur le gâteau, il récupère également Danny Green, pitbull sur les lignes extérieures. On a déjà pu avoir une idée de ce qu'il mettra en place cette saison : un jeu très rapide en contre-attaque et des systèmes variés sur attaque placée et en défense, dont l'organisation est confiée à Kyle Lowry. Le meneur implique tous ses partenaires, offrant par exemple à Kawhi des isolations ponctuelles, mais sait également prendre ses shoots. On a par exemple vu des séquences contre Boston dans lesquelles le meneur laisse la balle à un coéquipier, part couper ligne de fond pour remonter et profiter de deux écrans successifs de Kawhi et Serge Ibaka pour rentrer un 3. Le roster semble taillé pour Nurse et pour aller loin cette saison, il reste maintenant à voir où ce coach rookie peut les emmener.
Bien qu’ayant eu des expériences par le passé, Nurse débute en NBA. Responsable du renouveau dans le jeu des Raptors l’an passé, il contrôle aujourd’hui toutes les manettes du jeu, offensif et défensif. Avec des joueurs d’expérience et de calibre MVP avec Kawhi, il a tout pour convaincre dès cette saison et montrer que les faiblesses mentales de l’équipe lors des campagnes de playoff ne sont qu’un lointain souvenir.