Il paraît loin le temps où les Rockets poussaient les Warriors dans leurs derniers retranchements. Les Texans ont, certes, un bilan dans le positif, mais n'ont pas retrouvé leur niveau de l'an dernier. La série actuelle de 4 victoires est essentiellement due à un James Harden de gala : avec 39.5 points à 51,1% aux tirs, 7.3 rebonds et 7.5 passes de moyenne sur ce run, le barbu est l'arbre qui cache la forêt. Autant l'an dernier, la profondeur de l'effectif permettait aux Rockets de s'imposer même avec un Harden en travers, autant cette saison c'est le Désert de Gobi. Sur les 8 matchs où El Barbudo a shooté en dessous des 43%, les Texans ne l'ont emporté qu'à 2 reprises. A titre de comparaison, le bilan de Houston la saison dernière dans pareille situation était de 26 victoires pour 8 défaites !
Avec la perte de plusieurs éléments clés cet été (Trevor Ariza, Luc Mbah a Moute et même Ryan Anderson), le roster s'est affaibli. Quant au banc, on est plus proche d'un casting de GLeague que d'une second unit qui joue le titre. Les vétérans Nene Hilario et Gerald Green ont un pied en pré-retraite, les jeunes Gary Clark, Danuel House et Isaiah Hartenstein tentent de se faire un nom en NBA, enfin Marquese Chriss et Michael Carter-Williams restent cantonnés au rayon des espoirs déchus. Seul Eric Gordon (qui a tout de même débuté quasiment la moitié des matchs) essaye de surnager dans cette escouade, mais avec ses pires pourcentages en carrière : 37,0% aux tirs et 28,8% longue distance !
Difficile de rivaliser avec les grosses cylindrées de l'Ouest avec une telle distribution. Sur cette entame de saison, le banc des Rockets est le pire de la NBA en terme de production. Et ceci dans toutes les statistiques phares du jeu : 30ème au scoring (27.6 points), 30ème au rebond (11.1 prises), 30ème à la création (3.3 passes décisives), 30ème aux interceptions (1.6 steal). Certes, Mike d'Antoni est le coach qui puise le moins souvent parmi ses remplaçants (15 minutes en moyenne par match), mais avec ce casting on peut le comprendre. Et cela n'excuse pas, non plus, le fait que la réserve texane a le bonnet d'âne en termes d'adresse : 39,5% aux tirs (30ème) dont 29,7% à 3 points (28ème). Si l’on regarde de l’autre côté du parquet, cette fois la coupe est pleine : le banc des Rockets a tout simplement la pire efficacité défensive de la Ligue avec -16.9 points.
Le general manager, Daryl Morey, a laissé passer sa chance sur les dossiers Kawhi Leonard ou Jimmy Butler. Désormais, les probabilités d’obtenir un renfort substantiel pour l’équipe sont réduites. En signant un contrat XXL à Chris Paul (160 millions sur 4 ans), le front office ne dispose d’aucune marge financière pour des ajouts de talents. Pourtant, les Rockets vont devoir être inventifs s’ils veulent encore concurrencer les cadors de l’Ouest en playoffs. A l’instar des contrats malins signés l’an dernier (on pense notamment à Mbah A Moute au minimum vétéran), les dirigeants ont quelques semaines pour dénicher des bonnes affaires. La saison NBA est usante et les piliers de l’équipe auront besoin de souffler un peu pour être en forme optimale en playoffs. La route est longue encore jusqu’à la post-season, mais une chose est sûre : Houston a besoin de sang frais dans ses rotations pour réitérer son parcours de l’an dernier.