- Lance Stephenson - Los Angeles Clippers
En deux ans, Lance Stephenson a démontré deux choses. D'abord, à Indiana, qu'il pouvait être un lieutenant de calibre all-star, capable aussi bien de scorer que de défendre, de distribuer le jeu que de se mêler à la lutte aux rebonds. Puis, à Charlotte, qu'il manquait cruellement de maturité, qu'il était capable du meilleur mais surtout du pire et qu'il se reposait sur ses acquis (délaissant toujours son faible tir extérieur). Pourquoi qualifions-nous donc ce recrutement de judicieux lorsque l'on voit la saison calamiteuse que vient de réaliser l'arrière ? Déjà pour la simple et bonne raison que le contrat de Born Ready (18 millions sur 2 ans avec une team option pour la saison 2016-2017) comporte très peu de risque pour les Clippers qui pourraient se séparer de leur nouvelle recrue dès la fin de la saison prochaine si l'aventure tournait au vinaigre. Sans parler du fait qu'ils ont pu se séparer de Spencer Hawes (grosse déception l'an dernier) afin de récupérer Lance. Mais aussi et surtout car il a tout à prouver, à nouveau ! Ses justifications sur sa campagne ratée en Caroline du Nord ont montré que le joueur avait le coeur lourd et désireux de prouver que cet échec n'était qu'une erreur de parcours. En se retrouvant dos au mur, Lance Stephenson sait pertinemment que cette chance offerte par Doc Rivers pourrait bien être la dernière qui lui permettrait de prétendre au statut qu'il avait à son départ d'Indiana. En souhaitant utiliser son nouveau joueur en 6ème homme, Doc Rivers écarte les potentiels problèmes de partage du ballon avec Chris Paul. Conscient de la polyvalence de son homme, le coach des Clipps a bien l'intention de profiter de ses qualités de stoppeur défensif mais également de créateur afin de le remettre dans les dispositions qui lui ont permis de réaliser une saison quasi-all star 2 ans auparavant. Beaucoup d'observateurs doutent de sa capacité à accepter un rôle de remplaçant mais le joueur a démenti en conférence de presse et semblait avide de démontrer qu'il n'a jamais été un poison pour le vestiaire et qu'il souhaitait contribuer à la victoire de sa nouvelle équipe avant tout. Avec l'effectif qui l'entoure et sa cote au plus bas, il n'a pas vraiment d'autres options que de retrouver un peu de sa grandeur. Dans ces circonstances opposées à celles de son arrivée à Charlotte (nouveau contrat et gros statut) et lorsque l'on connaît le potentiel et la polyvalence de l'enfant de Brooklyn, le pari de Doc Rivers pourrait bien être le recrutement de l'année pour les Clippers.
- Ersan Ilyasova - Detroit Pistons
On pourrait croire les Pistons affaiblis par le départ de Greg Monroe mais l'arrivée d'Ersan Ilyasova pourrait bien être le meilleur recrutement de Stan Van Gundy depuis sa prise de pouvoir en tant que Head Coach et President of Basket-Ball Operations en 2014. Spécialiste du spacing, l'ancien coach d'Orlando avait su emmener son équipe du Magic en finales NBA grâce à un groupe de joueurs mobiles et adroits centrés autour d'un pivot dominant. L'adresse et la mobilité de Rashard Lewis lui permettait en effet de jouer en périphérie, ce qui obligeait la défense à s'écarter et laissait donc la raquette presque vide à Dwight Howard. De l'autre côté du terrain, le Magic ne se retrouvait pas désavantagé au niveau de la taille puisque Lewis mesurait 2m08. L'arrivée d'Ersan Ilyasova laisse penser que SVG tente de reproduire ce qu'il avait mis en place à Orlando en 2009. L'utilisation d'un poste 4 fuyant sera la clé de la réussite de Detroit cette année. Avec des arrières adroits et/ou explosifs (Brandon Jennings, Reggie Jackson, Jodie Meeks, Kentavious Caldwell-Pope et l'excellent rookie Stanley Johnson), des ailiers capables de s'écarter (Ersan Ilyasova, Anthony Tolliver) et un pivot jeune et prometteur (Andre Drummond) autour duquel le système sera articulé, le jeu des Pistons va prendre un virage à 180° par rapport à ce qu'il était ces dernières années. Si les joueurs adhèrent au système et que Stan Van Gundy continue ses recrutements judicieux et parfaitement adaptés à ce qu'il veut mettre en place, alors les Pistons pourraient vite redevenir une équipe dangereuse à l'Est.
- Gerald Green - Miami Heat
Quel joli coup de la part de Pat Riley ! 25ème de la ligue en apport de points du banc la saison dernière, la patron de South Beach a bossé tout l'été pour ajouter de la profondeur à son équipe du Heat. Avec le retour de blessure (déchirure du ménisque) de Josh McRoberts, la draft de Justise Winslow (!) et les signatures d'Amar'e Stoudemire et de Gerald Green, le banc de Miami est devenu en quelques semaines l'un des plus complets de la ligue. Passée presque inaperçue parmi les grosses signatures de l'été, l'arrivée de Gerald Green a tout d'un bon coup. Moins en vue l'an dernier que lors de son arrivée aux Suns (il a perdu 9 minutes de temps de jeu la saison passée), l'ailier a pourtant réalisé une meilleure saison si on rapporte ses stats à 36 minutes de jeu (22 points par match au lieu de 20 en 2013-2014). Loin du joueur unidimensionnel et fainéant que l'on a connu aux Celtics, Gerald Green a travaillé sur ses points faibles et étendre sa palette offensive grâce à des passages en Russie et en Chine (de 2009 à 2011) puis en D-League. Avec un shoot extérieur enfin fiable et un physique toujours hors du commun, Gerald Green va apporter explosivité et scoring à un second unit du Heat qui en manque cruellement. Tout ça pour le salaire minimum (1,3 million sur un an)... Chapeau Pat Riley !
- Brandan Wright & Matt Barnes - Memphis Grizzlies
Voilà deux signatures qui ne pourraient pas plus correspondre à l'identité d'une franchise. Avec les arrivées de Brandan Wright et de Matt Barnes, Memphis récupère deux guerriers. Adepte du travail de l'ombre, Brandan Wright viendra combler le départ de Kosta Koufos et devient une solution très interessante en sortie de banc derrière l'indémodable duo Gasol - Randolph. Presque parfait dans sa sélection de tirs (64,2% la saison dernière), Wright n'est pas du genre à se trouver des excuses et son intégration au sein de la rugueuse équipe du Tennessee devrait se faire naturellement. De l'autre côté, les Grizzlies récupèrent Matt Barnes en provenance des Clippers. Véritable tête brûlée, l'ailier est avant tout dévoué au collectif. Souvent décrit comme le genre de joueurs qu'il vaut mieux avoir dans son équipe que dans l'équipe adverse, le vétéran pourra aussi apporter un peu d'adresse extérieure (36,2% à trois points), ce qui constitue peut-être le seul point faible des Grizzlies (22ème de la ligue en pourcentage à 3 points). L'été à Memphis fut relativement calme et le front office joue encore une fois la carte de la stabilité. Ces deux recrutements correspondent parfaitement à l'identité et la culture des Grizzlies et apporteront encore un peu plus de dureté à cette équipe. Un atout non-négligeable pour affronter les poids lourds de la conférence Ouest.
- Ray McCallum - San Antonio Spurs
Greg Poppovich a toujours réservé un traitement dur à ses meneurs. Si Ray McCallum devrait commencer en tant que 3ème rotation derrière Tony Parker et Patty Mills, on ne serait pas étonné qu'il prenne la place du chouchou australien de Coach Pop pour devenir le backup de TP d'ici la fin de saison ou la saison prochaine. Agé de 24 ans seulement, McCallum est un meneur intelligent, tourné vers le collectif qui correspond parfaitement au profil d'un bon Spur. Auteur d'une très bonne fin de saison avec les Kings (12,7 points, 4,5 rebonds et 4,2 passes en avril), son arrivée aux Spurs représente clairement un pari sur le long terme (contrat de 3 ans dont la dernière année en tant que restricted free agent) et il représentera une solution intéressante afin de remplaçer un Tony Parker vieillissant une fois sa carrière derrière lui. Quand on connait le nez de RC Buford pour dénicher des jeunes talents et le génie de Greg Poppovich pour les faire éclore, San Antonio pourrait bien avoir signé celui qui formera avec Kawhi Leonard et LaMarcus Aldridge le futur trident irrésistible de la franchise texane.