Survivre, c’est probablement le mot qui définit le mieux les premières années de la carrière de basketteur qu’a connu LaMelo Ball, dernier enfant de la fratrie Ball composée de Lonzo et LiAngelo. Depuis des années et sa très jeune adolescence, il a été mis sous le feu des projecteurs suite au succès de son plus grand frère, mais surtout à cause de son père bien trop bavard. Lonzo Ball est arrivé comme un immense espoir en NBA, mais il a surtout dû trainer le boulet LaVar Ball. Lonzo a subi ce traitement, tout comme ses deux frères. Pour LiAngelo (probablement le moins talentueux des 3 frères), toutes les expériences autour de la NBA ont été un cuisant échec et sa carrière est probablement terminée avant même qu’elle n’ait commencé. Pour LaMelo, c’est dès le lycée que la mauvaise influence de son père a commencé à le suivre, à Chino Hills. Alors qu’il figurait parmi les meilleurs lycéens du pays, son père a soudainement décidé de le retirer de cette équipe après un désaccord avec le coach sélectionné pour entrainer cette équipe de lycée. Le début de la galère.
Alors LaVar Ball, dans sa succession de choix géniaux, décida d’envoyer LaMelo en compagnie de son frère LiAngelo Ball signer dans une quelconque équipe du championnat Lituanien, le BC Prienai. Oui, oui, une ligue professionnelle pour un jeune lycéen de 16 ans qui n’était qu’en formation dans son basket. Mais qu’est-ce qui pouvait bien mal tourner ? Lors de la signature de son contrat, LaMelo Ball est devenu le plus jeune basketteur américain de l’histoire à signer un contrat professionnel. Un record dont il ne va pas se vanter bien longtemps. Comme prévu, le plus jeune des Ball s’y est cassé les dents avec un temps de jeu limité. En 8 matchs, il tourne à 6 points par match avec des pourcentages au tir catastrophiques. Une expérience à vite oublier. Quelques mois après leur arrivée, le clan Ball rentre aux U.S.A, juste le temps de couler la saison de cette équipe Lituanien finalement.
La saison suivante est sans-doute la plus compliquée pour LaMelo Ball. Au fond du trou et peu désirable après ses frasques Européennes, il est contraint de continuer à suivre les mauvaises décisions de son père. Il prend donc part à la JBA League, ligue créée par Big Ballers Brand et donc LaVar Ball en 2018/2019. Une ligue prometteuse pleine d’espoirs voulant devenir une alternative à la NCAA dans la formation des basketteurs de demain. Un projet tellement beau et bien construit qu’il est aujourd’hui… Déjà enterré après une seule saison catastrophique autant sur le plan business que sportif. Il retournera par la suite au niveau lycéen de façon provisoire, histoire de se faire oublier quelques mois.
Après deux années de galères toutes causées par son génie de père, LaMelo Ball avait donc un sacré virage à négocier cet été, celui de sa future admission à l’université. Il allait enfin pouvoir intégrer un cursus et jouer en NCAA, la dernière étape avant de se présenter à la Draft et enfin pouvoir prétendre à rejoindre son frère Lonzo dans la grande ligue pour y accomplir tous ses rêves de gloire tant relayés par son père. Mais à la surprise générale, les différents médias américains vont relayer une information prenant à contre-pied tous les observateurs. Comme R.J Hampton, LaMelo Ball a choisi de se tourner vers le championnat Australien, en plein essor comme on vous en parlait en Juillet dernier. Un choix surprenant mais cohérent. Pour remettre dans le contexte, il faut bien avoir en tête que LaMelo Ball était probablement blacklisté en première division NCAA. Aucune équipe ne voulait de lui, et surtout de son père qui aurait pu relayer une mauvaise image de toute une université dans les médias nationaux. C’était tout sauf souhaitable pour n’importe quel programme sportif universitaire un minimum lucide.
Alors, la NBL était une porte de sortie rêvée. Grâce au choix de R.J Hampton (attendu plus haut que lui dans la Draft), il était sûr d’arriver dans un championnat professionnel qui allait lui donner de la lumière en vue de la Draft. Si ses performances suivent, c’est la loterie assurée. Ce qu’on ne vous montre pas dans cet article récapitulatif, c’est que LaMelo Ball est un basketteur très talentueux. Insouciant et encore très vert dans son jeu, il approche déjà les 2m avec des qualités de finition autant près du cercle que de loin liées à un handle, un premier pas et une accélération plus que solides. Finalement, il a tout ce qu’il faut pour correspondre au profil du meneur athlétique du futur comme Ben Simmons (Australien au passage) a pu le démontrer. Il ne finira peut-être pas premier choix de Draft, mais il a toutes les qualités requises pour exister en NBA.
Pour l’instant, ses premiers pas en Australie sont excellents. Lors de son premier match avec les Illawara Hawks, LaMelo Ball a réussi un double-double (12 points, 10 rebonds, 5 passes décisives, 4 interceptions). C’est une fiche statistique excellente, et surtout une première pour un rookie dès son premier match en Australie. En quelques mois, LaMelo Ball a renversé l’opinion public et les médias comme les fans américains commencent à le prendre au sérieux. Cerise sur le gateau, son père a disparu médiatiquement ce qui ne peut que servir les prestations de son fils. Libre dans un pays à taille continentale, LaMelo Ball a tout pour réussir. Désormais, il doit survivre, encore une fois et comme depuis le début de sa carrière, survivre à la hype qui va sans doute se créer autour de lui. Loin des U.S.A, il pourrait être avantagé par l’environnement d’un pays où la passion pour le basket est moins passionnée. Pour l’instant, il est annoncé sur le podium de la Draft 2020 par la plupart des Mocks Draft mais nous ne sommes qu’en Octobre, pourra-t-il tenir la longueur ? En attendant, on vous laisse vous faire une idée avec la plus belle action de son premier match australien, une double destruction de chevilles bien en règle.