Si tu foires cette chance, tu es stupide.
C’est en ces mots que Kobe Bryant accueillait Julius Randle au sein des Los Angeles Lakers la saison dernière après avoir été choisi en 7ème position de la draft 2014. A l’époque, Kobe était dubitatif sur la capacité à travailler de son jeune partenaire. Un an plus tard, le numéro 24 décrit l’ancien de Kentucky comme un mélange en Zach Randolph et Lamar Odom. Plutôt flatteur comme comparaison n’est-ce pas ?
Comme on vous l’avait déjà dit, la mentalité du jeune homme a changé depuis la draft 2014 et l’épreuve que sa première saison quasi-blanche mais pas seulement, son éthique de travail a évolué et Randle a enfin compris que son seul talent ne suffirait pas à être un joueur qui compte en NBA.
Après 4 matchs de pré-saison, le rendement de l’ailier des Lakers est prépondérant dans le jeu des californiens. Le terme ailier prend ici tout son sens car difficile de cloisonner dans un rôle un joueur de 2m6 et de 113 kilos qui possède ces attributs techniques et physiques. Randle n’est pas uniquement un poste 4, ni un poste 3, mais bien un ailier. On pourrait se laisser aller au terme de combo-forward Et c’est bien grâce à ces arguments que le numéro 30 peut faire rentrer le jeu des Lakers dans une autre dimension.
On le sait, depuis le raté de l’expérience Howard/Nash, dire que les Lakers sont à la peine serait un euphémisme. Les principales lacunes de L.A. se retrouvant particulièrement à la mène et dans le manque de densité athlétique du roster. Pour la mène, les Lakers possède deux jeunes joueurs avec Russell et Clarkson qui devraient, c’est du moins ce que le front office espère, assurer l’avenir à ce poste. Randle, quant à lui devrait combler du moins en partie le manque d’explosivité de l’effectif.
Sa capacité à gober les rebonds, puis à enchainer sur une relance rapide par le dribble est quelque chose de rare pour un poste 4. Et ça tombe bien, Byron Scott insiste pour qu’il pousse la balle dès qu’il en a l’occasion. Tactiquement, Randle va donc permettre aux Lakers d’être meilleurs en contre-attaque, ce qui n’est pas négligeable étant le niveau qu’affichaient les angelinos dans ce compartiment du jeu les dernières saisons.
L’autre compartiment du jeu où son impact va également se faire sentir est la défense. Randle fait partie de ces joueurs qui vont avoir la capacité à switcher sur les Pick and Roll. Le fait de switcher, c’est-à-dire changer défensivement de joueur pour passer du statut du défenseur du poseur d’écran au défenseur du porteur de balle, est ce qui a en partie fait la réussite collective défensive des Warriors la saison dernière avec notamment les performances d’un joueur comme Draymond Green. Le fait de switcher permettra donc aux Lakers de stopper dans le meilleur des cas ou de diminuer l’impact, via la mobilité de Randle, des joueurs axés sur la pénétration tel que le sont les arrières les plus performants actuellement. Couvrir les performances défensives de joueurs tels que Lou Williams, Nick Young et d’un Kobe vieillissant ne devrait pas être de trop.
On ne voudrait surtout pas s’enflammer après quelques bonnes performances en pré-saison de l’ancien protégé de John Calipari, mais s’il est capable de maintenir ce niveau de performance durant toute la saison, Julius Randle va inévitablement faire partie des atouts qui vont permettre aux Lakers de se remettre à flot cette saison et dans celles à venir et ainsi projeter le jeu collectif de sa franchise dans une dimension plus moderne. On se rappellera que Lamar Odom, un joueur qui possédait des capacités similaires était un des éléments majeurs ayant permis aux Lakers d’enchainer 3 finales consécutives entre 2008 et 2010…