Si on oublie ses blessures et les déceptions liées aux résultats, l'histoire d'amour entre Blake Griffin et les Clippers est une vraie story à l'américaine. Drafté en première position, il devait être l'élu qui offrirait à la deuxième équipe de LA ses premières heures de gloire. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il a plutôt bien réussi sa mission. All-Star dès sa première année, vainqueur du concours de dunks, premier Rookie Of The Year élu à l'unanimité depuis David Robinson, le marsupilami offre un coup de projecteur bienvenu à une franchise plus habituée à être la risée de la ligue. Surtout que pour sa deuxième saison, il voit arriver un renfort de poids en la personne de Chris Paul. Il forment alors un duo qui va martyriser tous les cercles de la NBA, bien aidés par l'éclosion du pivot DeAndre Jordan, tout aussi athlétique que son compère dans la raquette. Avec un des meilleurs meneurs de l'histoire à la baguette, les Clippers régalent tous les soirs et gagnent vite le surnom de Lob City en référence aux nombreux alley-oops entre le trio de choc. S'ensuit alors six qualifications de suite en Plays-Offs, et cinq saisons avec au moins 50 victoires, ce qui est actuellement la meilleure série en cours derrière les intouchables Spurs (18). Une période dorée qui n'aurait jamais existée sans Griffin, ce que confirme le propriétaire Steve Ballmer :
Avant qu'il n'arrive ici, ce n'était pas une grande franchise. Une fois qu'il est arrivé, avec Chris Paul et DeAndre Jordan et tous ces gars, c'est là qu'on a commencé à parler de cette équipe.
Alors quoi de mieux que des grosses performances en post season pour faire parler ? Et c'est là que le bât blesse, si les Clippers sont capables de passer un tour, ils ne verront jamais les Finales de Conférence. Un échec qui fait tâche pour cette équipe qui visait clairement le titre. Et ce n'est pas faute d'avoir eu des opportunités, que ce soit en 2014 face au Thunder mais surtout l'année suivante face aux Rockets. Cette série contre Houston reste comme le symbole de l'incapacité des Clippers à prendre leurs responsabilités. En effet, la franchise Californienne mène 3-1 et a une voie royale vers les Finales de Conférence. Mais patatra tout s'écroule, LA perd trois matchs d'affilés, prend des vacances prématurées, et doit laisser les Rockets affronter les Warriors. Une cassure semble alors s'être crée dans l'équipe, qui ne passera plus un tour de Plays-Offs, et perdra même Chris Paul, en partance pour Houston à l'été 2017. Mais pour Doc Rivers, le moment qui a fait basculer le destin de cette équipe serait la série perdue face au Thunder :
On a tous ce regret de ne pas avoir gagné et de ne même pas être allé en finale à l'Ouest. On a certainement eu nos deux chances : la série contre OKC qui était, j'ai pensé, le début de la fin, lorsque quelquechose comme ça arrive, et puis la débâcle contre Houston. Les deux ont étés très durs pour nous. Après ça, on a connu beaucoup de blessures, à chaque Plays-Offs. Mais on a eu nos chances.
Des chances gâchées qui ont conditionné la futur de cette équipe, et probablement entamé une nouvelle ère, marquée par le départ de CP3. Surtout que du côté des concurrents à l'Ouest, c'est la course à l'armement pour tenter de déloger les Warriors du trône. Une course à laquelle les Clipers ne peuvent prendre part, et s'ils signent Griffin pour cinq ans, ils décident de tout casser six mois plus tard. Une reconstruction totale qui n'est sûrement pas fini, les prochains départ devrait concerner DeAndre Jordan et Lou Williams. Il ne reste plus que les souvenirs, et savoir quelle place donner à cette équipe dans l'histoire, et là encore c'est Doc Rivers qui parle :
Ce sera amusant d'observer comment ce sera considéré, si c'était un super parcours, un bon parcours. On a gagné 57 matchs chaque année, on a eu plusieurs All-Star, on était une équipe excitante à voir, mais notre but était de gagner un titre. Et c'est le point noir de l'ensemble.
Un point noir qui aura donc amené l'équipe à imploser sous la houlette de Jerry West, arrivé cet été et bien décidé à reconstruire sur des bases saines, quitte à repasser par la case tanking.