C'était en 2013, un soir de draft en NBA, un joueur est appelé en 10ème position : un jeune gars de l'Ohio qui jouait dans une petite fac : Lehigh University. Son nom : CJ McCollum. Décision surprenante pour certains, choix logique pour d'autres ! Après la sélection de Damian Lillard à la draft 2012, les Blazers misent une nouvelle fois sur un joueur ayant réalisé un cursus universitaire complet issu d'une université inconnue.
- Star de l'université !
Quatre ans passés dans une université vous forge un homme. Les joueurs sont souvent prêts pour jouer en NBA bien qu'ils soient souvent considérés comme moins talentueux que les first pick annoncés dont la draft est basée sur leur potentiel. Les Senior dans les universités apportent un écho très rapidement en NBA lorsqu'ils sont suffisamment bons. CJ McCollum fait partie de ces joueurs qui a réalisé quatre saisons impressionnantes dans sa petite Université. Le joueur est idolâtré. C'est la première fois dans l'histoire de l'université qu'il apparaît un tel engouement. Le joueur amène deux fois son équipe en 1/8ème de finale de la NCAA. Le joueur compile des statistiques éblouissantes. Il est le deuxième marqueur de l'histoire de l'université. Ses chiffres sont phénoménaux. A la fin de sa quatrième saison, certains observateurs sentent le bon coup ! Le joueur est complet, capable d'apporter du scoring mais aussi de la création. Il est capable de jouer sur les postes 1 et 2 (bien qu'il soit plus un arrière). Son QI basket est impressionnant et il semble tailler pour lutter dans la cour des grands. La plupart des équipes recherchent le steal, après le bon coup réussi par Portland l'année précédente. Dans une draft considérée comme très faible, les équipes doivent bien sentir les coups. Ce ne sera pas le cas des Cavaliers, qui drafteront Anthony Bennett en première position. Le nom de McCollum est appelé en dixième position et voit son rêve s'exaucer. Tout le monde s'attend à voir en lui un scoreur phénoménal en sortie de banc pour suppléer Damian Lillard et Wesley Matthews. Portland semble réaliser un deuxième steal consécutif grâce à la draft.
- La blessure...
Alors qu'il voit les portes de la NBA lui ouvrir les bras, le jeune joueur de 22 ans va connaître la plus grande difficulté depuis qu'il joue au basket. Il se fracture le pied avant l'ouverture de la saison... Cela lui était déjà arrivé lors de son année Senior à Lehigh. C'était un 7 octobre. Le joueur voit sa progression stopper par un coup du sort. Lui qui voulait prouver qu'il avait sa place parmi les grands connaît un cuisant échec. Il revient deux mois plus tard dans une équipe qui tourne bien avec l'axe LaMarcus Aldridge-Lillard. Le coach ne lui donne pas sa chance ccar il revient de loin et la dynamique est positive. Terry Stotts n'est pas non plus du genre à ouvrir son banc.C'est pourquoi sa première année dans la grande ligue est pour lui compliquée, il finit avec seulement 38 matchs joués et des moyennes de 5;5 points et 1,3 passes en 12 minutes de jeu. En playoffs, il ne sort que très peu du banc. Sa première année est un échec pour ce gamin dont on voit le talent mais auquel on ne donne pas une chance.
La deuxième saison voit CJ McCollum faire quelques coups d'éclat et joué plus régulièrement, il n'en reste pas moins limité par les deux titulaires sur les postes 1 et 2 : Wes Matthews et Lillard. Deux mastodontes de la NBA à l'impact énorme qui sont des indéboulonnables. Le joueur réalise une deuxième saison moyenne où tout le monde peut observer sa capacité aux shoots. Bien que ses moyennes ne soient pas très élevées, son influence et son talent sont de plus en plus palpables : 6,8 points et 1,5 passes en 15 minutes et 62 matchs joués. Le joueur va se révéler en fin de saison suite à la grave blessure de Matthews qui va lui ouvrir une place de titulaire...
- L'explosion !
Le joueur va montrer son talent et sa complémentarité avec Damian Lillard dans le style shooteur fou durant les playoffs de l'année dernière où il profite encore plus de l'absence de Matthews pour voir son temps de jeu explosé. En cinq matchs, il totalise 17 points et 4 rebonds de moyenne en 33 minutes. Sa carrière NBA semble enfin lancé.
Pour trouver les causes de son explosion en ce début de saison, il faut se tourner vers l'intersaison des Blazers : Matthews est parti à Dallas, Aldridge à San Antonio et Nicolas Batum aux Charlotte Bobcats. La volonté des dirigeants est de reconstruire une équipe jeune et talentueuse. Exit les cadres de la génération précédentes. On se base sur les jeunes pousses et parmi elles : CJ McCollum qui se doit de confirmer ses bonnes dispositions de l'année précédente. Suite au recrutement effectué, une place de titulaire lui est garantie au côté de la grande star de Portland : Damian Lillard; Les deux joueurs au parcours particulier doivent occuper le backcourt ensemble pour faire exploser les défenses adverses. Un pari fou que de laisser le scoring à deux shooteurs.
Et pourtant, en ce début de saison, cela fonctionne. Grâce à une belle complémentarité, les deux joueurs réalisent un début de saison impressionnant, et les Blazers, équipe en reconstruction, ne sont pas si mauvais que certains le pensaient. Le grand gagnant de l'intersaison des Blazers, c'est lui : CJ McCollum qui voit ses responsabilités exploser. En ce début d'année, il enchaîne les bonnes performances et est fortement pressenti pour être MIP à la fin de l'année s'il continue sur ses bases actuelles. Cette nuit, il a encore marqué 28 points dans la victoire des siens avec une belle adresse. Il peut tout faire et a trouvé son vrai poste. Il n'est pas un véritable meneur mais un arrière.
En attendant, voici ses statistiques qui donne une idée de la progression du bonhomme dès lors que Stotts lui a confié un certain nombre de responsabilités : 20 points à 45% aux tirs dont 39% à 3 points, 3,4 rebonds, 3,1 passes. Le joueur est fort, très fort. Tout le monde peut voir le talent qu'on lui prêtait en sortant de la fac. Une nouvelle fois, Portland a misé sur la bonne personne. Certains peuvent s'en vouloir de ne pas avoir drafté le joueur, futur MIP, voire All-Star potentiel.
Le problème avec lui, c'est qu'on ne peut pas forcément voir ses limites. Fort, ce joueur, très fort !