- LA PREDICTION DU DÉBUT DE SAISON
Nous avions pronostiqué l'avant-dernière place de la Conférence Est avec 25 victoires dans la preview de la saison à lire ici.
Une fois n'est pas coutume, grosse plantade pour analyser la bande à Mickey. Annoncé borderline playoffs par nos soins les saisons d'avant, le Magic s'est fait un malin plaisir à squatter les dernières places. Et lorsqu'enfin, nous les plaçons tout en bas, les Floridiens s'invitent à la post-season. Promis la saison prochaine, on prendra le 50/50 ou on fera appel à un ami !
- L'EFFECTIF 2018-2019
Meneurs: DJ Augustin, Michael Carter-Williams, Jerian Grant, Isaiah Briscoe
Arrières: Evan Fournier, Terrence Ross, Melvin Frazier
Ailiers: Jonathan Isaac, Wesley Iwundu
Ailiers-forts: Aaron Gordon, Jarell Martin, Amile Jefferson
Pivots: Nikola Vucevic, Mohamed Bamba, Khem Birch
- LES CHIFFRES DE LA SAISON
Classement: 7ème de la conférence Est, 1er de la SouthEast Division
Offensive Rating: 108.9 pts inscrits sur 100 possessions (22ème de NBA)
Defensive Rating: 108.2 pts encaissés sur 100 possessions (8ème de NBA)
Meilleur marqueur: Nikola Vucevic avec 20.8 points par match
Meilleur rebondeur: Nikola Vucevic avec 12.0 rebonds par match
Meilleur passeur: DJ Augustin avec 5.3 passes par match
Meilleur intercepteur: Nikola Vucevic avec 1.0 interception par match
Meilleur contreur: Mohamed Bamba avec 1.4 contre par match
Meilleur pourcentage: Khem Birch avec 60,3% aux tirs.
- LA SAISON 2018-2019
Comme chaque année depuis la reconstruction post Dwight Howard, le Magic s'est trouvé un nouveau coach. Viré par les Hornets, Steve Clifford débarque à Orlando dans une franchise qu'il connait bien pour y avoir été assistant entre 2007 et 2012. Un retour au bercail qui joue sûrement dans l'adaptation très rapide de son système dans l'équipe. Respecté par tous, Clifford insuffle une nouvelle dynamique à un groupe qui végétait depuis trop longtemps. Fini le jeu rapide, place à un basket plus posé (24ème pace de la Ligue) avec du mouvement de balle et l'accent mis sur la défense et le rebond, deux secteurs où le Magic rentre dans le Top 10 NBA. Au centre des rumeurs de trade avec la draft de Mo Bamba, Nikola Vucevic va devenir la pièce centrale du collectif à la demande de Clifford. Un pari gagnant, puisque le Monténégrin sera de loin le joueur le plus constant en attaque avec en prime sa première étoile de All Star.
Même avec ces nouveaux préceptes, la saison du Magic sera loin d'être un long fleuve tranquille. Sur les 10 premiers matchs de la saison, Orlando ne dépasse pas les 100 points marqués à 6 reprises. L'attaque va mettre du temps à carburer pendant que la défense permet d'engranger quelques victoires. Début décembre, le Magic présente un bilan de 12 victoires pour 12 défaites. Mais, comme très souvent la période avant le All Star Game est compliquée pour les Floridiens qui enchaînent 19 revers pour 9 succès jusqu'au début du mois de février. La course aux playoffs s'éloigne vitesse grand V pour le groupe avec des défaites contre Phoenix, Chicago ou Washington qui font tâche.
La pause du All Star Game va faire le plus grand bien au Magic. Le front office profite de la trade deadline pour échanger Jonathon Simmons contre Markelle Futlz, même si ce dernier ne participera pas à la saison. Par contre, le recrutement tardif de Michael Carter-Williams sera déjà beaucoup plus intéressant, notamment sur le plan défensif où sa taille apporte un vrai plus par rapport à DJ Augustin. Avec 8 victoires en 10 matchs à cheval sur février et mars, le Magic se relance dans la course à la post-season. La bataille se joue entre Miami, Washington et Charlotte pour le dernier spot. Orlando va, alors, produire un run incroyable au cours duquel l'équipe va taper les Warriors, les Celtics, les Raptors et les Sixers : 11 victoires sur les 13 derniers matchs, plus grosse série de la Conférence Est pour finir la saison, Orlando va chercher à l'énergie sa qualification. L'attaque est passée de 105.8 points inscrits avant le ASG à 111.2 points après. Quant à la défense, elle s'est encore améliorée en concédant seulement 106.0 points. C'est bien le socle défensif mis en place par Clifford qui a porté ses fruits dans cette folle course aux playoffs.
- LES PLAYOFFS
Après 7 ans d'absence, Orlando entre dans l'arène le couteau entre les dents face aux futurs vainqueurs du trophée. Depuis plusieurs saisons, les Raptors sont fébriles sur le Game 1 des playoffs... et ce n'est pas la présence de Kawhi Leonard qui va inverser la tendance. Teigneux en défense, le Magic accroche les locaux et vire en tête à la pause (49-57). La réaction des Canadiens ne se fait pas attendre et la seconde période offre un magnifique chassé-croisé qui se termine par le premier buzzer-beater des playoffs 2019 : à l'aise tout au long du match (25 points à 9/13 aux tirs), DJ Augustin crucifie Toronto sur un tir primé. Le meneur floridien est le facteur X de la rencontre et laisse Kyle Lowry dans sa poche arrière sans le moindre point inscrit. Cette douche froide aura le mérite de servir de détonateur aux Raptors qui vont survoler le reste des débats. La défense de Marc Gasol sur Vucevic est la clé de la série. Bridé en attaque, le Monténégrin ne shoote qu'à 36,2% pour 11.2 points en moyenne. Idem pour la paire arrière Evan Fournier (12.4 points à 34,8%) et Terrence Ross (13.2 points à 37%) étouffée par le duo Danny Green - Kawhi Leonard. Seul Aaron Gordon tire son épingle du jeu avec une défense appliquée sur le futur MVP des Finals et une présence fiable offensivement (15.2 points à 46,8%).
- LE GRAND MOMENT DE LA SAISON
Boston le 7 avril 2019, avant-dernier match de la saison pour le Magic, qui doit vaincre à l'extérieur pour tamponner son billet en playoffs. Vavane et Vooch qui attendent cela depuis si longtemps seront les deux fers de lance du Magic : 24 points pour le Français, 25 points et 12 rebonds pour son pote All Star. Les autres joueurs expérimentés ne sont pas en reste avec un season-high à la passe de DJ Augustin (13 assists) et un carton version balltrap de Terrence Ross en sortie de banc (26 points avec 5 tirs primés). Concentrés sur leur objectif, les Floridiens réalisent un sans faute dans ce match sur la ligne de réparation (22/22 aux LF) et résistent au retour des C's en fin de match. A l'issue de la rencontre, le coach Steve Clifford remerciera ses joueurs pour leur application et leur progression constante tout au long de la saison.
- LE PIRE MOMENT DE LA SAISON
Début février, un peu avant la réception des Nets, le rookie du Magic, Mohammed Bamba est déclaré out. Victime d'une fracture de fatigue au niveau du tibia, l'intérieur ne rejouera plus de la saison. Avec seulement une quarantaine de matchs au compteur, difficile de jauger encore son impact. Limité à 16 minutes de temps de jeu par la production du titulaire Nikola Vucevic, Bamba a tout de même montré des fulgurances au contre et au rebond. Reportées sur 36 minutes, ses statistiques parlent pour lui : 13.7 points, 11.0 rebonds et 3.0 blocks. Avec son profil atypique, le rookie devait être l'une des sensations de sa cuvée. Il faudra malheureusement attendre la saison prochaine. Pour patienter quelques highlights !
- LES POINTS POSITIFS
- Nikola Vucevic en mode All Star : L'arrivée de Steve Clifford a métamorphosé Vucevic. Le coach a réussi à maximiser son impact en attaque en étant le point de fixation intérieur. Capable de sanctionner de près avec son hook shot (71% de réussite à un mètre du cercle), Vooch est également devenu un métronome longue distance (36,5% à 3 points). Et comme sa vision du jeu reste excellente pour un big man, le pivot All Star a tout simplement battu tous ses records en carrière y compris à la passe : 20.8 points, 12.0 rebonds et 3.8 assists. De l'autre côté du parquet, Clifford lui a demandé d'être plus agressif et volontaire. Sans être devenu un pivot dissuasif, Vooch a compris le message et a réalisé une saison complète en défense avec 1.0 interception et 1.1 block par match.
- La résurrection de Human Torch : Blessé gravement l'an dernier (fracture du tibia et entorse du genou), Terrence Ross est revenu à son meilleur niveau. Utilisé en joker offensif, il n'a pas hésité à allumer sévèrement la mèche avec plus de 7 tentatives à 3 points par match, de loin de leader du Magic dans cet exercice. Avec 38,3% de réussite, il aurait eu tort de s'en priver. Les soirs de main chaude, Human Torch a été le facteur X de l'équipe et un game changer. 20 matchs au dessus des 20 points, 4 autres à plus de 30 unités, 16 fois meilleur marqueur d'Orlando, Ross est le 6ème meilleur scoreur en sortie de banc cette saison en NBA. Avec des moyennes records au scoring, rebonds et assists, le swingman a enfin montré dans la constance dans ses perfs.
- La progression de Jonathan Isaac : Aperçu seulement 27 matchs l'an dernier, Jonathan Isaac a réellement débuté sa carrière cette saison. Même si son potentiel offensif n'en est qu'à ses balbutiements, sa production en défense lui a déjà permis de gagner ses galons de titulaire. Avec son envergure, Isaac gêne en permanence les lignes de passes (1.1 steal) et protège les pénétrations adverses vers le cercle (1.3 block). Un couteau suisse très utile dans le roster qui a bénéficié de la présence de joueurs chevronnés pour prendre confiance progressivement.
- LES POINTS NEGATIFS
- Le niveau plafond de l'équipe : Avec les cadres du Magic (Vucevic, Fournier, Augustin, Ross) qui sont dans leur prime, le levier de progression reste limité à Orlando. L'équipe a parfaitement récité les gammes de Clifford pour se hisser en playoffs, mais le talent intrinsèque du groupe souffre de la comparaison avec les autres grosses écuries de la Conférence Est. Vucevic est certes un All Star mais n'est pas le Franchise Player capable de porter le Magic vers les sommets. Il manque encore LA pépite à Orlando pour espérer aller plus haut... avec un n°1 de draft fraîchement récupéré, sait-on jamais ?
- L'absence d'un réel playmaker : Sans faire offense à DJ Augustin qui a probablement réalisé sa saison la plus aboutie en carrière, il manque encore un vrai créateur à cette équipe. Augustin est parfait pour gérer le tempo du Magic, mais n'a pas les qualités de playmaking idéales pour l'équipe. Avec 5.2 assists par match, DJ pointe à la 23ème place dans ce secteur chez les meneurs NBA. Quant à Fournier et Gordon, ils ont, certes, fait des progrès à la passe, mais restent avant tout des créateurs pour eux-mêmes. L'ajout d'un ball handler capable de produire pour les autres pourrait faire passer un cap à Orlando.
- Le manque de spacing : Mis à part Terrence Ross qui est un spécialiste des tirs de la buvette, le Magic manque de shooteurs patentés. Dans une ère, où le spacing est obligatoire pour étirer le jeu, Orlando n'a pas les gâchettes les plus sûres de la Ligue. Augustin s'en sort avec les honneurs (42% de loin), mais derrière c'est trop intermittent, surtout chez les titulaires : Fournier (34%), Gordon (34,9%) et Isaac (32,3%).
- LE BILAN
Auteur d'un exercice irrégulier, Orlando a fait un gros run en fin de parcours pour accrocher le wagon de la post-season et mettre ainsi fin à la plus grande période sans playoffs dans l'Histoire de la franchise. Steve Clifford a su responsabiliser les cadres de l'équipe (Fournier, Vucevic, Augustin) tout en développant les jeunes, Aaron Gordon (23 ans) et Jonathan Isaac (21 ans) en tête. Le mélange obtenu n'a certes pas révolutionné la Conférence Est, mais a réussi à trouver un équilibre autour d'une défense très resserrée.
- LE TOP DE LA SAISON : LE MEILLEUR DE nikola vucevic