Alors que le départ de LeBron James pour l'Ouest des États-Unis et la Cité des Anges semblait ouvrir une voie royale vers la Finale de Conférence aux joueurs du Massachusetts, la réalité du terrain est tout autre. Entre des performances quelconques qui se multiplient et des tensions qui semblent apparaître dans le groupe, la saison commence à être éprouvante pour les fans des Celtics.
Avec le visage affiché lors des derniers plays-offs, et le retour en pleine forme physique de Kyrie Irving et Gordon Hayward, les ambitions de la franchise étaient simples, dominer la Conférence et enfin goûter de nouveau aux Finals NBA. Mais le revers de la médaille, qui s'apparente à un problème de riches, concerne le rôle de ces joueurs qui ont su s'imposer en l'absence des leaders. Et les problèmes que vit actuellement la franchise sont peut être une conséquence des choix, ou plutôt des non-choix, faits durant l'intersaison. Car si la profondeur peut faire saliver, les jeunes comme Jayson Tatum, Terry Rozier et plus particulièrement Jaylen Brown ne semblent pas pleinement satisfaits du rôle qui leur est accordé. Et cela transparaît sur le terrain, avec un jeu moins collectif et léché, au profit d'une multiplication d'actions individuelles. C'est encore plus flagrant lors du dernier match perdu contre les Clippers, après avoir compté 28 points d'avance. La blessure d'Irving ne peut pas justifier à elle seule cette fin de match, et ce sont tous les Celtics qui ont coulé après la mi-temps. Une attitude collective que déplore Marcus Morris :
Il s'agit des attitudes. Les gars sont en train de baisser la tête. Ce n'est pas amusant, c'est tout. [...] Je ne vois pas de joie dans le jeu. Je regarde toutes les autres équipes de la ligue et les gars qui sont sur le banc, sautent sur le terrain, ils font toutes ces choses qui montrent qu'ils apprécient la réussite de leurs coéquipiers. [...] Mais quand je nous regarde je ne vois qu'une bande d'individualités.
Nous avons beaucoup de noms, nous avons une belle équipe. Mais si ce n'est pas amusant et qu'on n'est pas lié, comment peut-on gagner ? Je n'ai jamais vu une équipe qui ne s'amuse pas et qui ne s'entend pas sur le terrain gagner un championnat. Si le but est de gagner le championnat, cela doit changer.
Si ces déclarations semblent un peu candides dans une ligue de professionnels payés des millions de dollars, elles témoignent tout de même d'un sentiment de malaise au sein de l'effectif. Elles interrogent surtout sur le rôle de Brad Stevens depuis le début de la saison. Celui qui était unanimement encensé depuis son arrivé sur le banc de Boston, semble connaître ses premières difficultés. Que ce soit au coaching pur, avec des rotations pas clairement établies ou encore des prises de temps-mort contestables, ou dans la gestion humaine du groupe, son année n'est pas de tout repos. Des problèmes qu'il accepte et auxquels il cherche une solution, comme il l'expliqe aussi après la défaite face aux Clips :
Je crois que je dois me regarder en premier et trouver ce que je peux faire pour aider à ce que cela (gaspiller un gros avantage au score) n'arrive plus.
Si ça veut dire que nous devons essayer différentes rotations, appeler de nouveaux systèmes, commencer différemment les quarts-temps, quel que soit le cas, il existe une réponse et nous devons simplement la trouver.
Un discours résolument positif, qui n'incite cependant pas à l'optimisme. Car les fans des Celtics n'avaient sûrement pas imaginé attendre 60 matchs de saison régulière avant de trouver un équilibre collectif. Et alors que les autres favoris de l'Est, à l'image de Philadephie ou Toronto, ont renforcé leur effectif lors de la trade deadline, Boston n'a pas bougé et la franchise va même sûrement devoir cravacher pour finir la saison dans le Top 4 et s'offrir l'avantage du terrain au premier tour.