- Contexte
Le soir de la draft, les Cavaliers ont surpris pas mal de monde en sélectionnant Darius Garland. Ce dernier mérite tout à fait sa place de numéro 5 de draft même s'il n'a disputé que 5 petits matchs avec Vanderbilt. Le potentiel est bien trop élevé pour passer à côté d'un tel joueur. C'est plutôt la décision de Cleveland qui semble curieuse et critiquable. On attendait plutôt un renfort sur les postes 2 et 3 qui est venu avec les sélections plus lointaines de Dylan Windler et Kevin Porter Jr. La première saison de l'ère post-LeBron fut atrocement douloureuse pour les fans des Cavaliers. Seulement 19 victoires, un Kevin Love à l'infirmerie pendant la majeure partie de la saison, un coaching en dessous de tout et un vestiaire qui ne respirait pas la joie de vivre. Par conséquent, Cleveland a décidé de faire table rase en éjectant la totalité de son coaching staff ou presque. John Beilein va donc faire son apparition sur un banc NBA pour la première fois de sa carrière. Coach émérite de Michigan durant les 12 dernières saisons, Beilein a un parcours universitaire immense et respecté. En tant que nouvel arrivant, il est toujours bon de dévoiler d'embler son plan d'action et d'installer une ligne directrice. Ainsi, Collin Sexton et Darius Garland seront tous les deux associés sur le back-court. Une décision osée, intriguante mais aussi diablement intéressante à décortiquer.
- Analyses & enjeux
Dans une équipe en manque de leader offensif, Darius Garland devrait faire un bien fou. Il est un créateur ballon en main d'une redoutable dangerosité, notamment grâce à un dribble d'un niveau quasi élite et un pull-up rôdé. Son shoot devrait également être utile pour des Cavs en grande difficulté dans ce domaine (28e de la Ligue au pourcentage au tir global). En revanche, Darius Garland pêche dans la création pour autrui. Son jeu à risques cause de nombreuses pertes de balles et il dégage une telle facilité pour faire la différence individuellement qu'il a parfois tendance à forcer. Défensivement, il sera également un boulet même s'il est très vif pour couper les lignes de passes. Ce sont notamment ses dernières interrogations sur le jeu de Garland qui laissent pantois concernant sa future association avec Sexton. Sur le papier, Collin Sexton et Darius Garland ont des jeux diamétralement opposés. Sexton est un pitbull qui drive à tout bout de champ tandis que Garland s'exprime par son shoot et son dribble. On pourrait être tenté de dire que les forces de l'un vont combler les faiblesses de l'autre mais ça ne fonctionne pas forcément de cette manière.
D'abord, Sexton et Garland sont tous les deux des guards de petite taille, ce qui posera forcément problème en défense. Ensuite, les deux joueurs jouent au poste de meneur mais sont (pour le moment) incapables d'assurer la mène d'une équipe NBA. Par le passé, John Beilein a souvent associé deux meneurs sur le back-court. Ce qui a plutôt bien marché en NCAA pourrait se heurter à la densite physique de la NBA. Malgré tout, il n'y pas que du négatif à resortir de ce duo potentiel, loin de là. Un tel couple va amener une certaine ingéniosité offensive à la manière de Lillard et McCollum par exemple. De par ses antécédents universitaires, Beilein devrait prôner un jeu rapide et collectif, sans un porteur de balle attitré. Pour cela, il a le matériel adéquat avec des shooteurs (Osman, Windler, Love) et des intérieurs mobiles (Thompson et Nance Jr).
- Attentes & perspectives
Comme beaucoup d'équipes en reconstruction, les Cavaliers vont attacher une grande importance au développement de leurs jeunes joueurs. Néanmoins, les compétences de manager de Beilein seront mises à rude épreuve entre d'un côté, des jeunes en soif de pouvoir et de l'autre, des vétérans en dernière année de contrat (Tristan Thompson, Jordan Clarkson, Brandon Knight) bien décidé à ne pas se faire piquer leur place. N'ayant vu aucun renfort arrivé dans l'Ohio mis à part la draft, Cleveland ne devrait pas gagner beaucoup plus de matchs que l'an dernier mais semble avoir les moyens de produire du jeu.