Mais quelle mouche a bien pu piquer les Pacers ? Depuis la grave blessure de Victor Oladipo, l’équipe d’Indianapolis n’a jamais semblée autant combative. Comme si la perte de leur leader avait redoublé leur motivation, leur volonté de prouver à toute la NBA à quel point leur collectif est bien huilé. Depuis quelques semaines, les Pacers montrent sur le parquet que cette équipe peut vivre et gagner sans Oladipo. Car Indiana ce n’est pas un franchise player et quelques lieutenants, c’est un groupe de 10 joueurs talentueux qui ont appris à jouer ensemble au fil du temps. Hier soir, la victoire acquise face au Thunder de Paul George et Russell Westbrook en est la preuve. Contre ton ex, tu veux toujours apparaître sous ton meilleur jour…
Avant un road-trip infernal qui les attend, ils sont allés chercher une victoire majeure après avoir pourtant été menés de 19 points dans le 3ème quart-temps. Mais l’abnégation de cette équipe est sans faille, et ce comeback tonitruant en est la preuve. Pourtant, la première mi-temps est poussive et à la pause c’est bien le Thunder qui menait tranquillement, en patron (63-50). Alors par la suite, les Pacers ont construit leur retour patiemment avec leur force principale, la défense. Surtout dans le 4ème quart-temps où ils furent poussés par un public toujours très chaud comme à son habitude. Les stops défensifs se sont enchaînés, jusqu’à la dernière minute.
50 secondes à jouer, égalité et balle dans les mains de Paul George. En face, c’est Wes Matthews qui se dresse pour défendre cette isolation. Un Matthews qui vient de subir un récital offensif de l’ex Pacers impossible à arrêter (36 points). George se lance et glisse instantanément ! En difficulté au sol, il réussit à éviter l’interception par miracle et c’est Russell Westbrook qui la récupère, pour la redonner directement à son coéquipier qui se relève. Première frayeur, et 40 secondes sur la montre. PG fait quelques dribbles entre les jambes pour faire traîner le chrono et induire son défenseur en erreur… mauvaise idée ! Wes Matthews saute sur l’occasion pour dévier la balle mais Paul George la récupère de nouveau. Il tente alors de repartir sur le côté opposé, au bord de la ligne de touche mais c’est une nouvelle erreur puisqu’il va mettre un pied en dehors du terrain, balle Pacers. Wes Matthews peut déjà bomber le torse.
C’est désormais aux Pacers d’attaquer pour porter le coup de grâce. Mais Bojan Bogdanovic réalise une très mauvaise passe en direction de Domantas Sabonis et Paul George récupère le ballon. Il se rattrappe de son action précédente… avant de commettre une nouvelle boulette ! Il veut la redonner à Westbrook, sans faire attention à Darren Collison qui traînait. En bonne fouine de service, le meneur des Pacers récupère le ballon et offre une nouvelle cartouche aux Pacers. 17 secondes à jouer, et la balle est de nouveau dans les mains de Bogdanovic. En face, la défense de Paul George est très agressive et Myles Turner vient poser un écran. Surement mal renseigné, PG ne le voit pas venir et il est pris, trébuchant sur la jambe de Turner.
Lancé en pleine course, Bogdanovic dépose Steven Adams et tire sur un bon step-back. Brique énorme, le ballon touche à peine l’arceau mais quelqu’un a bien suivi… Wes Matthews surgit ! Rebond offensif, putback, et les Pacers prennent 2 points d’avance à 1 seconde de la fin du match. Le système dessiné par Nate McMillan aide à ce dénouement. Sans faire preuve de génie, il sort tout de même Steven Adams de la raquette grâce à l’écran de Myles Turner ce qui libère la place pour Wes Matthews sur le rebond offensif qui surclasse un Russell Westbrook figé. Derrière, ce même Westbrook tirera une brique dont il a tristement habitué ses fans dans les moments décisifs, et les Pacers décrochent la victoire.
When @WessyWes23 sealed it... pic.twitter.com/uFEoY9Dqf8
— Indiana Pacers (@Pacers) 15 mars 2019
Les réactions lisibles sur les visages des joueurs après le game winner de Wes Matthews sont symboliques. Elles témoignent d’un courage et d’une envie exemplaire. Le Thunder était probablement supérieur sur ce match, mais il s’est laissé étouffé par une équipe qui ne lâche jamais un match, même à -19 en plein 3ème quart-temps, ou à -11 dans le dernier. Des visages marqués par une victoire héroique, comme celui de Darren Collison (dans un état second) qui soulignait leur état d'esprit après le match.
On a oublié que les choses n’allaient pas dans notre sens ce soir et on a eu la force mentale pour s’accrocher. C’est ça la NBA ! Quand on joue les grosses équipes, ça nous échappe à cause de petits détails et ce soir on a fait le nécessaire pour gagner ce genre de match. On a été durs, lorsqu’on a cette force mentale et qu’on s’accroche on sait que les choses vont dans notre sens pour gagner.
Pas le temps de savourer pour les Pacers. Désormais un calendrier titanesque les attend, et ce duel contre le Thunder n’était que le début. Les 7 prochains matchs seront 7 batailles contre des grandes équipes de la ligue avec la réception de Denver, et surtout 6 déplacements en enfer du côté de Denver, Portland, Los Angeles (Clippers), Oakland (Golden State Warriors), Oklahoma City (pour une revanche ?), et Boston pour terminer. Malgré tout, les Pacers continueront de se battre pour aller chercher la 3ème place de la conférence Est là où tout le monde les donne perdants. Un facteur qu’on ne calcule pas à Indianapolis selon Darren Collison.
Cette victoire compte beaucoup avant le road-trip. Beaucoup de gens nous voient s’écrouler avec ce calendrier. Ils pensent qu’on ne va pas s’en sortir. Ce n’est pas la première fois que ça arrive et pourtant, on gagne. Il faut continuer.