Prospect Draft 2021 : Herb Jones, un intérieur enfermé dans le corps d'un arrière ?

LA BIOGRAPHIE

Équipe : Alabama Crimson Tide (Senior)

Âge : 22 ans

Taille : 2m03

Poids : 93 kg

Envergure : 213 cm

Poste : Arrière / Ailier

Comparaison actuelle : Talen Horton-Tucker (Los Angeles Lakers)

Statistiques 2020/2021 : 11.2 points (44%), 6.6 rebonds, 3.3 passes et 1.7 interceptions en 27 minutes par match.

Notre série de profils de Draft consacrée à la cuvée 2021 nous emmène dans la ravissante conférence SEC, où le niveau de jeu fut il faut l’avouer assez faible cette saison. Parmi les équipes qui la composent, le Crimson Tide d’Alabama va présenter de nombreux prospects à la Draft 2021 avec la présence de Joshua Primo, John Petty Jr ou encore Jordan Shackelford. Une floppée d’espoirs qui ne doit pas faire oublier la saison médiocre de l’équipe, éliminée par la sensation UCLA au tournoi NCAA en mars dernier. Parmi eux, l’ailier Herb Jones est sans doute celui qui a le plus de chances d’être sélectionné en NBA. C’est en tout cas lui qui fut le plus récompensé au terme d’une saison accomplie. Dans sa conférence, il a d’abord été nommé défenseur de l’année et joueur de l’année ! Ce qui lui permet de rejoindre Tyler Ulis et Anthony Davis comme les deux seuls joueurs à avoir réussi cet exploit. Associated Press l’a également nommé dans leur troisième Third All-American Team NCAA, pour que son bonheur soit complet. Alors toutes ces distinctions personnelles sont-elles le signe d’un joueur prêt à exploser en NBA, ou d’un héros du basket universitaire destiné à une carrière d’adulte plus discrète ? Présentation.

LES PLUS : UN LEADER ATHLéTIQUE

Malgré des statistiques correctes mais pas extravagantes, Herb Jones était l’un des fers de lance de l’attaque d’Alabama cette saison. Certains diront que ça justifie la pauvreté collective aperçue, mais on peut surtout penser que ça prouve toute l’aura de ce joueur. Jones était le leader charismatique de ce bon programme de la SEC, avec une attitude toujours irréprochable sur le terrain mêlée d’agressivité et d’engagement sans faille. Grand extérieur au gros volume de jeu, Jones est un homme à tout faire présent à l’interception, aux contres et aux rebonds ! Dans ce dernier secteur en particulier, il excelle puisqu’il a terminé la saison passée à 2.5 rebonds offensifs par match, une statistique remarquable pour un arrière qui montre bien toute son abnégation à se mettre au service du collectif. On pourrait presque le qualifier d’intérieur enfermé dans le corps d’un extérieur, tant cet athlète a pu nous surprendre par sa capacité à protéger le cercle sur certaines séquences, ou à bien venir en aide. En NBA, cela pourrait d’ailleurs se traduire en défense sur des situations de pick and roll où Herb Jones ne serait pas forcément une mismatch facile en cas de switch sur un intérieur rabougri. En duel avec un vis-à-vis sur les extérieurs, il a fait preuve d’irrégularité bien que faible sur l’homme, mais son defensive rating (90 !) parle pour lui et traduit bien le bol d’air défensif qu’il représente au sein d’un collectif adapté. Enfin, il offre certaines garanties offensives sur son premier par rapide qui lui permet d’aller assez facilement au drive, où il sait également bien provoquer des fautes près du cercle au minimum.

LES MOINS : UNE éVOLUTION INCERTAINE

En revanche dès qu’il s’agit de convertir les opportunités que ses qualités physiques lui délivrent, c’est là que le bât blesse ! Herb Jones est un joueur qui n’a cessé d’être irrégulier à Alabama, capable de pointes à 20 points comme de soirée à 6/18 au tirs, si ce n’est dans le même match ! Son instinct offensif est certain, mais il semble limité techniquement dans de nombreux secteurs. D’abord car les turnovers se sont envolés pour lui cette saison (2.6) alors que son Usage Rate est resté le même, un premier signal d’alarme. Ensuite car plus globalement, sa progression au fil de 4 ans en NCAA ne fut que lente, et on espérait le voir devenir un scoreur naturel au Crimson Tide, sans succès. Son plafond semble déjà atteint, quand il ne brise pas celui de la salle avec ses briques. Son adresse n’est pas bonne, pas bonne du tout avec une mécanique plutôt horrible également. Il a d’ailleurs tendance à éviter le tir extérieur, même laissé libre ! C’est tout le casse-tête que représente Herb Jones. Flashy au drive, il n’a ni le handle, ni le finish nécessaire pour devenir un scoreur extérieur. Mais il n’a pas non plus assez de garanties offensives et défensives pour s’affirmer comme un 3&D caché à développer.

LE MEILLEUR FIT : SAN ANTONIO SPURS (41èME CHOIX)

La franchise qui va sélectionner Herb Jones à la Draft 2021, si elle existe, va d’emblée devoir faire un choix digne de la pilule bleue ou de la pilule rouge. Ce prospect de 2m03 assez athlétique et bon défenseur est-il plutôt destiné à devenir un arrière-défenseur capable de sanctionner avec un peu d’espace vers le drive, ou une carrière de 3&D est-elle à privilégier pour lui, à condition que son tir à 3 points se développe ? Ici, on penche plutôt pour la première option tant son tir semble un chantier interminable. En SEC, Herb Jones a d’ailleurs souvent été confronté à des défenses solides, et peut-être qu’en NBA il va débarquer avec toute la maturité nécessaire pour s’adapter à une intensité physique qui va s’élever d’un cran. Attendu entre la 40 et 50ème place à la Draft, on imagine bien pour toutes ces raisons l’arrière d’Alabama atterrir à San Antonio dans une culture unique qui aime ce genre d’athlète à polir, et qui saura magnifier ses qualités défensives déjà certaines aux côtés d’autres espoirs déjà installés comme Dejounte Murray ou Lonnie Walker IV. Ne vous méprenez pas, Herb Jones est quoi qu’il arrive un très bon basketteur, polyvalent, qui devrait trouver la clé pour faire carrière dans ce sport béni des dieux en NBA ou ailleurs dans le globe. Mais pour se maintenir parmi l’élite, Herb Jones va devoir trouver l’excellence dans certains aspects de son jeu encore trop hasardeux.