Après le premier match face aux Sixers, Erik Spoelstra semblait très agacé en conférence de presse, répétant inlassablement qu’il fallait que ses joueurs et lui se concentrent sur le prochain match. Et il y avait de quoi. Sur la première rencontre, le Heat avait encaissé 130 points face à des Sixers insolents de réussite, mais dont les largesses défensives de l’adversaire avaient clairement aidé. Ceci n’était arrivé que deux fois à la 4ème défense de la ligue lors de toute la saison régulière.
Donc Spoelstra a tout simplement dit et redit à son équipe, pendant deux jours, que les joueurs de Philadelphie n’ont jamais senti leur présence durant le match. Des paroles simples, certes, mais quand on a une équipe de vieux briscards comme la sienne il n’en faut pas plus pour leur faire comprendre le message.nLe résultat aura mis un quart-temps à venir. Car durant les douze premières minutes, c’est clairement Philadelphie qui a imposé son rythme et a fini ce quart-temps avec 29 points malgré une réussite de loin mauvaise (1/8).
Mais après ça, le Heat a haussé le ton. Plus un seul panier, une seule remise en jeu ni même une seule passe n’était donnée. A l’image d’un Justise Winslow étouffant sur Ben Simmons, les joueurs de Miami n’ont rien rendu facile aux Sixers. Avec 14 pertes de balle et une réussite au tir affreuse, les Sixers n’ont jamais su trouver la clé pour inverser la vapeur. Et sans Joel Embiid, ces derniers ne possèdent pas vraiment de point d’ancrage poste bas. Amir Johnson et Ersan Ilyasova sont de bons basketteurs, mais n’offrent pas une grande menace dos au panier et donc ne permettent pas d’avoir une alternance intérieur/extérieur. Spoelstra a très bien compris tous les problèmes que représentaient Simmons dont Winslow mais aussi d'autres ont dû s'occuper durant le match.
C'est un mélange absolu de puissance, de vitesse et de taille. Et ça doit être à plusieurs personnes de s'en occuper. Il va pénétrer, provoquer des fautes, briser ta défense.
En quoi le Heat a-t-il changé sa défense ? La priorité était déjà de ralentir au maximum le rythme dès le début de l’action. Car ils l’ont bien compris, lorsque Simmons monte la balle, le peu de vitesse qu’il prend lui donne déjà une opportunité de drive et est donc une menace pour le Heat. Une légère presse tout-terrain et on en parle plus.
Winslow pressuring Simmons full court and drawing a foul. pic.twitter.com/biqHx5iUhz
— Couper Moorhead (@CoupNBA) 17 avril 2018
La deuxième grosse menace vient, en l’absence d’Embiid, des artilleurs Marco Belinelli et JJ Reddick. Là, c’est toute la capacité d’analyse de Spoelstra sur les systèmes des Sixers qui a fait la différence. Chaque écran, chaque main-à-main des Sixers était anticipé. Les joueurs du Heat ont donc pu rester agressifs ou switcher sur ces séquences ce qui a empêché tout hoot ouvert. Déjà que les SIxers ne semblaient pas en réussite, la contestation des tirs rendait le problème impossible. Dwyane Wade était très fier de ses coéquipiers à l'issue du match.
On a senti, après avoir vu le film, qu'on avait joué le match 1 comme un match de saison régulière. Ce soir c'était un match de playoffs. Justise a montré le chemin avec son agressivité quand il est sorti du banc.
C’est ainsi que l’on a revu les SIxers de la première partie de saison. Sans réussite de loin, ces derniers ne semblaient pas trouver de solution offensive. Maintenant, c’est au tour de Brett Brown de jouer avec peut-être le retour de sa pièce maitresse, Joel Embiid, dès le match 3 jeudi.
Propos recueillis par Sébastien Hervé à Philadelphie.