Phoenix Suns : Un nouveau cinq majeur au niveau des meilleurs entretient l'espoir

Phoenix Suns : Un nouveau cinq majeur au niveau des meilleurs entretient l'espoir

Phoenix Suns - Devin Booker - Deandre Ayton - Kelly Oubre Jr - Monty Williams - Ricky Rubio

Dans une saison plutôt positive mais toujours remplie de ses hauts et de ses bas, les Phoenix Suns retrouvent quelques couleurs. Voici les points à surveiller dans l’Arizona à l’heure d’entamer le dernier virage de la saison régulière.

L’espoir meurt en dernier, c’est un petit peu la phrase qui a hanté les nuits des fans des Suns ces dernières années. Réanimé depuis un an et l’arrivée de Kelly Oubre Jr, les Suns souhaitent désormais transformer cet espoir en succès. La NBA est comme une guerre de tranchées et chaque bataille remportée, chaque avancée rapprochera Phoenix d’un retour en playoffs. Des victoires symboliques comme le nouveau statut de Devin Booker qui a obtenu à Chicago sa première étoile de All-Star la semaine dernière. Une annonce venue comme une délivrance pour le second meilleur arrière de la ligue et ses supporters qui estimaient la jeune star injustement écartée de la fête cette année. Avec un temps de jeu minuscule, il a couronné son apparition d’un dunk monumental qui fit se lever les foules, à commencer par LeBron James et Anthony Davis.

 

 

Cette parenthèse enchantée et désormais derrière nous et Phoenix a plutôt bien repris la compétition en enchaînant deux succès à Chicago et Utah après une défaite du côté de Toronto. Cette dernière face au Jazz de Rudy Gobert et Donovan Mitchell a montré toute la force collective inédite des Suns emmenés par Devin Booker en premier lieu, mais aussi et surtout par leur pivot bahaméen Deandre Ayton. Ses statistiques ce soir-là ne sont pas forcément génialissimes (16 points à 8/9 au tir, 5 rebonds) mais l’impression visuelle qu’il a laissé sur le parquet fut impressionnante et liée au retour des Suns dans deuxième mi-temps dominée de la tête et des épaules (69-49). En face, Rudy Gobert a réalisé l’un des matchs les moins aboutis de la saison. Une conséquence directe du travail d’Ayton, qui était encore à la merci du français la saison dernière.

 

Au fur et à mesure, Deandre Ayton s’est détaché comme le facteur X des Suns cette saison. Après avoir manqué plus de 30 matchs (suspension puis blessure), il a dû s’intégrer dans l’équipe de Monty Williams tant bien que mal plus tard que les autres et déloger du poste 5 un Aron Baynes important aux yeux de coach Williams. Mais son niveau de jeu divise toujours autant. D’un côté, ses détracteurs estiment qu’il manque de concentration ce qui provoque des errances défensives grossières, ainsi que des possessions offensives ruinées à cause de ses choix parfois douteux. Choisi numéro 1 d’une Draft comprenant Trae Young et Luka Doncic, il s’expose forcément à un haut niveau d’exigence. De l’autre côté, ses admirateurs pointent du doigt son âge (21 ans seulement) et il est vrai qu’en comparaison, très peu d’intérieurs avaient déjà de telles statistiques à son âge. On en revient donc à ce même facteur X qu’est son potentiel et qui devrait définir le plafond de ces Suns.

 

Au-delà du pivot, les Suns ont réussi à composer une vraie ossature de talent qui devra porter la franchise sur les années à venir. Les cinq majeurs composés de Ricky Rubio, Devin Booker, Kelly Oubre Jr, Mikal Bridges et Deandre Ayton s’est naturellement imposé dans l’Arizona. Autant problématique en défense qu’en attaque pour l’adversaire, ce 5 très polyvalent et adapté à la NBA moderne fait des ravages. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ce cinq majeur est tout simplement le meilleur de la NBA en ce qui concerne le Net Rating. Avec un Offensive Rating de 121 points marqués, et un Defensive Rating de 101 points encaissés, il offre un +20 défiant toute concurrence aux Suns. Ce cinq à Phoenix devance le cinq majeur des Bucks, puis viennent celui de Utah et Miami.

 

Alors pourquoi Phoenix ne caracole pas en tête de la NBA comme ces équipes-là ? Car ce groupe manque de temps. Ensemble, ces cinq hommes n’ont joué que 226 petites minutes lors de 21 matchs, bien loin des 43 matchs des titulaires d’Utah par exemple. Ce n’est que le début de l’aventure pour les Valley Boyz et ces chiffres qui laissent rêveur le montrent. Dario Saric a disparu du cinq, remplacé par Mikal Bridges. Un choix on ne peut plus gagnant tant le jeune ailier s’élève déjà parmi les meilleurs défenseurs de la ligue certains soirs. Néanmoins, l’autre constat moins brillant concerne le banc. Derrière eux, les remplaçants se sont montrés décevants à Phoenix et les rotations parfois douteuses de Monty Williams ne sont pas à épargner dans ce domaine. Sa rotation au poste de meneur en est le symbole. Elie Okobo, Jevon Carter, Tyler Johnson (depuis coupé) ou encore Ty Jerome se sont tous succédés avec des succès délicats. Aujourd'hui, c'est un Okobo en méforme qui tient la corde derrière Ricky Rubio malgré l'incompréhension des fans à Phoenix qui réclame Jevon Carter, un défenseur bien plus confirmé que le français.

 

En attendant, les Suns vont désormais devoir tout miser sur ces 5 hommes lors des 25 matchs restants de cette saison avant de se diriger vers une intersaison importante. Les Suns possèdent déjà les pierres angulaires de leur projet, il sera bientôt question de bien les entourer. Mais il ne faut pas bruler les étapes. C'est peut-être nourir des illusions vaines de le dire, mais les Suns ne sont pas encore éliminés de la course aux playoffs. Avec moins de 10 victoires de retard sur des Grizzlies qui sont sur le point de faire face au calendrier le plus chargé de la NBA, les espoirs sont encore permis. Pour continuer d'y croire, Phoenix va avoir droit à une série de 6 matchs à domicile décisifs. Les Clippers, Pistons, Warriors, Raptors, Blazers et Bucks vont se succéder à la Talking Stick Resort Arena. Si les Suns visent les playoffs ils n'ont pas le choix, il faudra au moins gagner 5 de ces 6 rencontres pour démarrer une remontée dans le tableau de l'Ouest. Sacré programme.