Six victoires de rang et pourtant les Knickerbockers sont encore à la bourre. Neuvième d'une Conférence médiocre, ils doivent encore rattraper Atlanta pour un dernier spot miraculeux, avec 15 matchs à jouer.
L'effectif est instable (voir Raymond Felton, J.R. Smith), le frontcourt trop coûteux ( Amar'e Stoudemire, Tyson Chandler et Andrea Bargnani représentent à eux trois 47 millions de dollars de masse salariale cette saison ! ), l'équipe n'a pas de sélection au premier tour de la prochaine draft, et personne ne sait encore ce que fera Carmelo Anthony cet été à la fin de son contrat. Autant dire que le propriétaire James Dolan n'a pas vraiment la faveur des fans.
Mais quand on a appris que l'unique Phil Jackson (six titres avec les Bulls, cinq avec les Lakers, plus un titre en tant que joueur avec... les Knicks) allait signer un contrat avec la franchise new-yorkaise, on aurait presque eu l'impression que tout était oublié.
D'un coup, la presse se demandait qui Jackson allait engager à ses côtés (on parle notamment de Jim Cleamons, qui a gagné neuf titres au sein du staff du Zen Master), si d'anciennes gloires des Knicks allaient revenir, si sa présence pourrait attirer LeBron James vers New York, et si Melo allait tenir compte de sa venue dans son prochain choix de carrière.
Alors ce lundi, la star des Knicks s'est exprimée sur l'arrivée de l'ancien coach de Michael Jordan et Kobe Bryant.
Je suis un joueur d'échecs et je trouve que c'est un joli coup. Maintenant nous allons voir quel sera le prochain. […] Je suis prêt à faire ce qu'il faut si ça peut m'aider à gagner. J'ai beaucoup à apprendre de lui et de son système, et j'espère que ça va marcher.
Motivé mais évasif, Carmelo Anthony reste toujours mystérieux sur ce qu'il envisage de faire cet été, et son choix ne devrait pas dépendre de Phil Jackson.
- Introduction mardi, manifestation mercredi
Jackson sera officiellement présenté par l'équipe ce mardi, mais pas en tant que coach, il a bien fait comprendre qu'il ne le ferait plus. Il aura un rôle de président au sein des Knicks. Autant dire qu'il lui faudra le temps de prendre ses bases dans un nouvel organigramme, s'acclimater à un propriétaire qui favorise les solutions d'urgence plutôt que la construction progressive d'une équipe, et trouver les pièces nécessaires à un nouveau départ. Sachant qu'il n'a jamais fait ce job. Certes, Phil Jackson a l'expérience, la crédibilité et le réseau pour se faire engager par n'importe quelle franchise, mais il ne va pas redresser New York du jour au lendemain.
Le souci, c'est qu'il a choisi la ville la plus médiatisée, où l'impatience règne en maître, et les fans ne supportent plus les mauvais résultats. Exemple ce mercredi, où une manifestation doit se tenir devant le Madison Square Garden, juste avant la rencontre avec les Pacers pour dénoncer « l'incapacité de James Dolan a déléguer à des personnes compétences les décisions liées au basket ».
Le Zen Master sera-t-il donc totalement libre de ses agissements ? Il ne pourra sans doute pas rattraper une saison ratée pour New York, mais quel impact pourra-t-il avoir d'ici octobre 2014 ? À 68 ans, Phil devrait être payé près d'une douzaine de millions de dollars par an pour son nouveau poste, une somme qu'il va rapidement devoir justifier auprès du public. Isiah Thomas s'est déjà mordu les doigts à la tête des Knicks, treize bagues de champion n'auront sans doute pas beaucoup de valeurs aux yeux des new-yorkais si la franchise ne rejoint pas rapidement l'élite à l'Est. Entre la culture de la ville, et le calme du personnage, il va falloir trouver un rythme commun.