Orlando Magic 2022-2023 : Banco sur Banchero

Orlando Magic 2022-2023 : Banco sur Banchero

Orlando Magic - Paolo Banchero - Franz Wagner - Markelle Fultz - Wendell Carter Jr - Jonathan Isaac
Crédit photo : Orlando Magazine

Continuer à développer son jeune noyau tout en ajoutant de la profondeur à l'effectif, tels sont les objectifs du Magic cette saison. Et avec le First Pick de la dernière draft, les Floridiens pourraient bien être en avance sur leur planning.

  • LA SAISON 2021-2022

 

L'année 1 de la reconstruction du Magic s'est bien sûr soldée par une pluie de défaites. Sans leader clair dans l'effectif, le but du coach rookie Jamahl Mosley était de développer les jeunes prospects et déterminer parmi eux qui a un avenir en Floride. Principale satisfaction de ce côté-là, l'intégration du rookie Franz Wagner. La qualité de son shoot était le gros point noir à sa sortie de la fac de Michigan. L'Allemand a vite fait taire ses détracteurs en tournant à 46,8% aux tirs dont 35,6% derrière l'arc, le second pistolero d'Orlando (15.2 points) et l'un des rookies les plus précis de la cuvée 2021. Wagner joue juste, ne force quasiment rien pour laisser le jeu venir à lui. Une qualité dans un effectif, où d'autres ont arrosé à tort et à travers : Cole Anthony 39,1%, Jalen Suggs 36,1% ou RJ Hampton 38,3%. Des pourcentages faiblards qui ont enraillé l'attaque du Magic, bonne dernière de la Ligue à l'Offensive Rating avec 104.5 points inscrits sur 100 possessions.

 

Autre motif de réjouissance, la paire intérieure Mo Bamba et Wendell Carter Jr. Le coach Mosley a fait le pari de jouer grand l'an dernier en titularisant côte à côte les picks 6 et 7 de la draft 2018. Une réussite défensivement puisque Orlando n'a encaissé que 44.3 points en moyenne dans sa raquette sur le dernier exercice, se classant à la sixième place dans ce domaine. Carter Jr s'est éclaté en fin de saison en tournant à 19.6 points et 11.6 rebonds après le All Star Break. Quant à Bamba, il s'est enfin affiché en double digit offensivement avec 10.6 points. Une campagne encourageante qui a poussé le front office à le prolonger pendant l'été avec un contrat de 21 millions sur 2 ans. Un deal qui ressemble à une bonne affaire. Reste à savoir comment ce duo va s'adapter à l'arrivée de Paolo Banchero. Avec l'un des pires bilans de la Ligue, Orlando a, en effet, tiré le gros lot à la lottery. Résultat, les Floridiens ont jeté leur dévolu sur l'intérieur star de Duke.

 

Bilan 2021-2022 : 22 victoires – 60 défaites

 

  •  MOUVEMENTS DE L'INTERSAISON

 

Draft : Paolo Banchero (pick 1), Caleb Houstan (pick 32)

Départs : Robin Lopez (Cleveland Cavaliers), Ignaz Brazdeikis (Zalgiris Kaunas)

Arrivées : Bol Bol (via Boston puis prolongé 4 millions sur 2 ans)

 

  • L'EFFECTIF

 

Meneurs : Cole Anthony, Markelle Fultz, Devin Cannady

Arrières : Gary Harris, Jalen Suggs, RJ Hampton, Kevon Harris (TW)

Ailiers : Franz Wagner, Terrence Ross, Caleb Houstan

Ailiers forts : Paolo Banchero, Jonathan Isaac, Chuma Okeke, Admiral Schofield (TW)

Pivots : Wendell Carter Jr, Mo Bamba, Moritz Wagner, Bol Bol

 

  • LE CINQ MAJEUR

 

PG : Markelle Fultz  SG : Jalen Suggs  SF : Franz Wagner  PF : Paolo Banchero  C : Wendell Carter Jr

 

Le backcourt titulaire sera la principale équation à résoudre pour Jamahl Mosley. Cole Anthony a fait de son mieux l'an dernier pour pallier les absences au poste de meneur. Une grosse entame jusqu'en décembre (20.0 points, 6.0 rebonds et 5.8 passes) avant de retomber dans ses travers : 14.2 points à 37,1% aux tirs à partir de janvier. Des problèmes de sélection de tirs, un manque de playmaking pour un starter, Anthony s'est progressivement fait griller la politesse par le revenant Markelle Fultz. Sous restriction de minutes suite à sa grave blessure, l'ancien First Pick a montré qu'il avait retrouvé sa vitesse sur jeu de transition et ses capacités pour se faufiler jusqu'au cercle. Ramenées sur 36 minutes, ses statistiques parlent d'elles-mêmes : 19.5 points, 4.9 rebonds et 9.9 assists. S'il reste sur cette dynamique, il devrait récupérer sa place dans le 5 majeur. A ses côtés, Jalen Suggs tentera de faire oublier sa saison rookie, pourrie par les pépins physiques. S'il est indéniable que l'ancien Bulldog a des talents de créateur, son manque d'adresse à 3 points pénalise le spacing de l'équipe. Une lacune à travailler urgemment.

 

Le reste du starting five ne devrait pas être un casse-tête. Elu dans la All-Rookie First Team, Franz Wagner est déjà indéboulonnable dans les systèmes de Mosley. Et il y a fort à parier que le rookie Paolo Banchero sera dans le même cas. Alors que les insiders annonçaient Jabari Smith ou Chet Holmgren du côté d'Orlando, les dirigeants ont misé sur le Dukie. Capable de créer pour les autres, c'est surtout son scoring extérieur et intérieur dont le Magic a besoin. Sur le court échantillon qu'il a proposé en Summer League, Banchero tournait à 20 points et 50% derrière l'arc. S'il parvient à s'adaper au rythme effréné de la NBA, il sera dès à présent l'option offensive n°1 des Floridiens. Pour l'épauler en défense, Wendell Carter Jr sera une nouvelle fois très précieux. Avec son QI basket au-dessus de la moyenne, il saura boucher les trous dans la raquette, laissés par le rookie. Et comme Carter Jr s'est forgé un petit tir à distance tout à fait convenable, il devrait hériter des bonnes passes de Banchero en cas de prises à deux.

 

 

  • LE BANC

 

Sur ses deux saisons passées dans la ligue, on a compris que Cole Anthony était plus un meneur scoreur que créateur. Son talent en fait donc le sixième homme tout désigné du Magic. En cas de main chaude, Jamahl Mosley pourrait même compter sur lui pour finir les matchs. Il ne sera pas le seul pétard ambulant à sortir du banc. A bientôt 32 ans, Terrence Ross est toujours capable d'allumer la mèche, comme lors de sa spéciale au Madison Square Garden où il a enquillé les tirs clutchs dans une victoire improbable. Dans les rumeurs de trade en février, Human Torch est finalement resté à Orlando, où son expérience sera importante. Toujours sur ce type de profil, le Magic comptera sur RJ Hampton pour booster le scoring de la second unit. Trop irrégulier depuis son arrivée au Magic, il doit absolument se canaliser en attaque et freiner ses tirs précipités pour gagner en efficacité.

 

Au niveau du frontcourt, l'effectif est assez deep avec la présence de Chuma Okeke et Moritz Wagner. Le premier a donné des gages défensivement (meilleur Defensive Rating de l'équipe avec Bamba) et le second a la particularité de pouvoir espacer le jeu grâce son shoot extérieur. Mais, les yeux seront rivés sur Jonathan Isaac. Après deux saisons blanches, l'albatros du Magic a énormément à prouver au coaching staff. Dans la course au Defensive Player of the Year en 2020, il tournait alors à 2.3 blocks et 1.6 steal. Capable de shut down Anthony Davis ou Pascal Siakam cette année-là, Orlando a besoin de son versatilité défensive pour devenir l'épouvantail de l'équipe. Un rôle dont s'éloigne de plus en plus Mo Bamba. Alors qu'il a le physique indiqué pour être un protecteur d'arceau élite, le pivot n'a pas assez d'impact de ce côté du parquet. Il autorise encore 57% de réussite à ses adversaires face au cercle.

 

 

  • LE JOUEUR À SUIVRE : FRANZ WAGNER

 

Banchero aurait naturellement sa place dans cette section. Mais, attendons de voir ses premiers pas avant de juger. Des débuts que n'a pas ratés son coéquipier Franz Wagner. L'Allemand a vite trouvé sa vitesse de croisière en NBA avec 28 points inscrits dès le début novembre dans une victoire contre Minnesota. Il a remis le couvert fin décembre avec 38 unités contre les Bucks. Un record pour la cuvée de rookies avant que cette marque soit battue par Jalen Green en toute fin de saison. Polyvalent, Franz Wagner n'oublie pas de scorer pour peu qu'on le laisse libre. Il a même terminé en tête de sa promo au nombre de points inscrits sur la dernière campagne avec 1197. Une bonne surprise qui demande confirmation en sophomore. Le Teuton sera plus attendu par les défenses, mais cela ne semble pas lui poser de problème. Quasiment franchise player de l'Allemagne lors de l'EuroBasket, il s'est affiché à plus de 15 points et 53% de réussite, des chiffres excellents dans un contexte FIBA. La présence de Banchero en attaque devrait lui libérer des espaces, à lui de les exploiter pour former un one-two punch d'avenir.

 

  • LES PLUS

 

Un roster plus profond que l'an dernier
Avec l'arrivée de Banchero mais aussi du shooteur Caleb Houstan, le Magic a frappé fort pendant la draft. Les dirigeants ont également su conserver leurs agents libres cet été (Gary Harris et Mo Bamba) et offert une prolongation à l'intriguant Bol Bol. Les postes sont doublés avec du talent à tous les niveaux. Reste le plus dur maintenant à Jamahl Mosley : établir une hiérarchie.

 

Un young core prometteur
Parmi les équipes en reconstruction (Detroit, Indiana, Houston ou OKC), le Magic n'est pas à la traîne. Seulement une saison et demie après avoir dilapidé Nikola Vucevic, Evan Fournier et Aaron Gordon, les Floridiens possèdent un noyau de jeunes très séduisant. Sur les 10 joueurs qui ont reçu le plus gros temps de jeu l'an dernier, 8 ont moins de 25 ans. Certains prospects, Jalen Suggs et Colen Anthony en tête, demandent encore à être développés. Mais, s'il confirme son potentiel entrevu à Duke, Paolo Banchero pourrait bien être la pièce manquante du puzzle.

 

  • LES MOINS

 

La santé de Jonathan Isaac et Markelle Fultz
En 2020-2021, les deux joueurs ont signé des extensions de 70 millions sur 4 ans pour le premier et de 50 millions sur 3 ans pour le second. Depuis, ils squattent l'infirmerie floridienne. First Pick 2017, Fultz a un retard à l'allumage inquiétant. Blessure à l'épaule, ligaments croisés, l'enchaînement de pépins physiques laissent craindre le pire. Pourtant, en bonne santé, Markelle a le niveau pour être starter dans la Ligue. Côté Isaac, son absence de deux ans plonge les fans dans le flou. Son physique longiligne si particulier ne semble pas adapté aux choc de la NBA. Blessé pendant sa rééducation et stoppé net dans sa progression, son retour sera observé pour savoir s'il peut rester dans le young core du Magic.

 

Manque d'expérience
Un coach dans sa deuxième année en NBA, des titulaires qui ne dépassent pas les 25 ans, le Magic est encore une classe biberon. En plus de devoir trouver un commencement d'alchimie collective, l'équipe risque de souffrir dans le money time faute d'expérience. Seul vétéran du groupe, Terrence Ross, pourrait bien quitter le navire à la trade deadline. L'autre "ancien", Gary Harris, souffre d'une rupture de ménisque et ratera une bonne partie de la régulière. C'est bien maigre en terme de vécu NBA.

 

  • BILAN PRÉVISIONNEL

 

Avec 21 victoires en 2021 puis 22 victoires en 2022, le Magic devrait logiquement terminer à 23 wins en 2023 !? Sans entrer dans un bilan comptable, Orlando devra forcément faire mieux que l'an dernier. Offensivement, Jamahl Mosley sera attendu au tournant. Bonnet d'âne en 2022, le Magic a désormais suffisamment de talent en attaque pour se sortir de la médiocrité. Le coach va devoir trouver des systèmes pour mettre en valeur Paolo Banchero et Franz Wagner, capables tous deux de scorer et générer du jeu pour les autres. Avec une base défensive plutôt solide l'an dernier, Orlando peut encore miser là-dessus pour s'éviter des trous d'air. Les playoffs sont encore loin pour ces jeunes, mais des victoires significatives contre des plus grosses cylindrées seraient déjà un message fort pour l'avenir. Sur le papier, le Magic a le matériel pour rivaliser avec une bonne moitié des franchises de sa conférence. Seule l'expérience manque encore à ce groupe qui devrait terminer dans le dernier quart à l'Est.