On connait la colonne vertébrale des Sixers, du moins contractuellement, pour les prochaines saisons. Adrian Wojnarowski a annoncé que Daryl Morey, président des opérations basket, est prolongé par la franchise de Philadelphie, jusqu'en 2028, alignant son contrat sur celui de Nick Nurse, coach qu'il a signé lors de la dernière intersaison, pour prendre la suite de Doc Rivers. Joel Embiid, le franchise player, est lui sous contrat jusqu'en 2026, avec une player option pour devenir free agent en 2027. Le boss des Sixers possède les bases pour construire un roster permettant à l'équipe de remporter le titre.
Cette décision est logique, alors que l'ex des Rockets est un dirigeant respecté en NBA, et a permis à Philly de rester compétitif après un été 2019 qui ne fut pas le meilleur. On se souvient qu'Elton Brand, le GM, avait offert un énorme contrat à Al Horford, déjà vieillissant, qui ne s'est pas révélé efficace sous les couleurs de la franchise, ne fitant pas très bien avec le reste du cinq majeur. Le même été, Jimmy Butler était parti à Miami, via un sign-and-trade, qui amena Josh Richardson, qui devint titulaire du poste 2 et accompagna Ben Simmons sur le backcourt. Enfin, Tobias Harris prolongea avec un contrat max et fut le troisième élément du frontcourt, aux côtés d'Embiid et Al Horford. Si défensivement cette équipe était très solide, ce fut une autre histoire de l'autre côté du terrain, avec aucun spécialiste à 3 points, dans une ligue pourtant largement portée sur le shoot extérieur. Résultat : l'équipe finit 6e de la conférence Est, et est éliminée dès le premier tour, subissant un sweep retentissant face aux Celtics. Brett Brown n'aura pas survécu à ce résultat et se fera remplacer par Doc Rivers. Puis Daryl Morey arriva quelques jours plus tard. De quoi surprendre puisque le coach fut choisi avant l'arrivée du nouvel homme fort du sportif.
Malgré une situation loin d'être évidente, et un nombre d'assest limité, le dirigeant s'est mis au travail. Les premiers moves ? Les choix Tyrese Maxey et Paul Reed, lors de la Draft 2020. Quelques années plus tard, le guard postule afin de devenir All Star pour la première fois de sa carrière, tandis que l'intérieur est un jeune talentueux, remplaçant de Joel Embiid. Dans le même temps, Josh Richardson doit déjà faire ses valises. En échange : Seth Curry. De quoi bien améliorer le shoot extérieur de l'équipe. Quelques semaines plus tard, Danny Green débarque en Pennsylvanie en échange du gros contrat d'Al Horford, de quoi faire du bien aux finances des Sixers, et répondre à des besoins sportifs logiques et cohérents. La saison régulière fut bien meilleure mais la grosse désillusion arriva en Playoffs avec une élimination aussi surprenante que décevante en demi-finale de conférence face aux Hawks, conduisant à un énorme drama autour de Ben Simmons, marquant le début de la fin de l'histoire pour le meneur.
Le joueur ne portera plus le maillot des Sixers après cet épisode. Mais la saison est déjà là et il faut jouer pour le reste de l'effectif. La regulière se passe et les rumeurs sur James Harden mécontent à Brooklyn s'intensifient, ainsi que la volonté du président des opérations basket, de récupérer son ancien franchise player des Rockets. Et Morey obtient gain de cause à la trade deadline 2022. A présent, Philadelphie se présente avec un duo Harden-Embiid capable de faire des gros dégats. Malheureusement, c'est une nouvelle sortie au deuxième tour des Playoffs, cette fois-ci face au Heat.
Pas de quoi déstabiliser le dirigeant, qui obtient un accord avec son guard pour qu'il lâche quelques millions afin de renforcer l'équipe. Grâce à cela, PJ Tucker rejoint les rangs de Philly et fera le sale boulot à côté de Joel Embiid. Pour combler la grosse blessure de Danny Green, survenue en Playoffs, ce dernier est envoyé à Memphis en échange de De'Anthony Melton, un guard 3&D pour tourner avec Harden et Maxey. Si l'ex Rockets n'est plus aussi tranchant que lors de ses meilleures années, il reste un playmaker élite et fini meilleur passeur de la ligue. Joel Embiid arrive dans son prime, domine la concurrence et sera nommé MVP. Une juste récompense pour le pivot, auteur d'un exercice énorme, étant pour la deuxième fois de suite meilleur scoreur de la ligue. Après un premier tour maîtrisé face aux Nets, ce sont les Celtics qui se présentent. La série est intense et les Sixers remportent un Game 5 décisif à Boston. Philly mène 3-2 et joue à domicile. Tout est aligné pour rejoindre les finales de conférence, ce qui serait une première depuis 2001. Mais le drame arrive : les Sixers perdent leurs moyens et malgré un match en main, ils ratent le coche à domicile, avant de totalement sombrer lors du Game 7. Une cinquième élimination au deuxième tour lors des six dernières postseason. Doc Rivers ne survit pas à cet échec, remplacé par Nick Nurse, en fin de route avec les Raptors.
Et le début de l'intersaison est mal embarqué : un énorme désaccord éclate entre Morey et Harden, ce dernier accusant le dirigeant d'être un menteur. Résultat, le joueur active sa player option et demande son trade dans la foulée. Problème, le guard n'est plus tout jeune et très cher, et en plus il veut les Clippers, pas au top financièrement non plus. Lors de l'été, les Sixers sont discrets, font des mouvements à la marge (Pat Beverley, Mo Bamba), matchent l'offre du Jazz acceptée par Paul Reed. Quand bien même il y a une petite inquiétude, les hommes de Nurse effectuent un gros début de saison. Tyrese Maxey joue à un niveau All Star et remplace parfaitement Harden niveau production, tandis que Joel Embiid est encore plus fort que l'an dernier et domine toutes les raquettes, avec un jeu de passes mieux exploité. Puis arrive l'échange, amenant des role players bien utiles pour le technicien, avec principalement Nicolas Batum, extrêmement apprécié par son nouveau coach. On ne demande qu'à voir ce que réserve la suite pour cette équipe.
Là où Daryl Morey sera attendu, c'est lors du prochain été. Joel Embiid est sous contrat... et c'est presque tout. Hormis Paul Reed et Jaden Springer, personne n'est sous contrat pour la saison prochaine. Maxey est restricted free agent, et prendra certainement son gros contrat, Philly ne pouvant pas se passer de lui. Tous les autres joueurs sont libres. Avec 74 millions de dollars disponibles dans le cap (sans compter une prolongation de Maxey), l'équipe sera agressive et tentera de maximiser ses chances pour gagner. Des énormes talents seront sur le marché, Joel Embiid est au top, Nick Nurse connait le chemin pour aller au bout. Maxey sera certainement prolongé et permet de se baser sur un duo déjà fort. De plus, Philadelphie est un beau marché, avec une franchise historique qui veut retrouver le Larry O'Brien Trophy, qui lui échappe depuis 1983. Daryl Morey à la confiance de ses patrons, possède la marge financière, et une base sportive intéressante. Les cartes sont entre ses mains...