Patrick Patterson a connu la gloire avec Kentucky en NCAA puis l'anonymat dès son arrivée en NBA. Pourtant, ce monsieur courage commence à se faire un nom dans cette terrible odyssée qu'est la NBA. Alors, partons à la découverte de ce joueur de l'ombre. Après, Ish Smith, John Henson et Maurice Harkless : voici Patrick Patterson, un titan chez les dieux de la balle orange.
- Les sirènes de Kentucky
Dans la mythologie grecque, un héros est un personnage à qui on prête du courage et qui a exercé une grande influence. Début avril, le retour de blessure de Patrick Patterson fut salué comme il se doit par les fans des Raptors. C'est ainsi que fut également fêté le retour d' Ulysse vers Ithaque. Pendant l' absence du power forward, les Raptors ont connu un bilan de 8 victoires pour 6 défaites, ce qui reste correct. Mais, sur ces 14 rencontres, seulement quatre l' ont été face à des équipes avec un bilan positif. Ulysse lui a dû affronter les plus farouches combattants comme Poséidon, ou le Minautore. Autant affirmer que l' équipe surprise à l'Est cette saison tourne mieux avec ce joueur méconnu qu'est Patrick Patterson. Les Raptors (46-32) sont 3èmes de leur conférence, à égalité avec Chicago, mais devancent les Nets de Brooklyn de 3 rencontres ce qui va leur permettre de remporter leur division. Une première depuis 2007. Mieux, l'équipe risque fort de passer les 47 victoires, synonymes de record historique pour la franchise. Les Raptors ne sont pas revenus en playoffs depuis 2008. Ulysse, lui, a quitté son île aussi trop longtemps. Patterson a fait trois escales : Houston, Sacramento puis Toronto. Mais à 25 ans, ce beau bébé, qui tourne à 9 points et 5 rebonds depuis son arrivée de Sacramento dans l'échange qui a mené Rudy Gay à faire le chemin inverse, ne cesse de gagner du crédit auprès de son coach Dwayne Casey. De ses propres mots, le joueur est une "godsend" (une aubaine).
Patterson faisait parti de l'équipe des Wildcats de 2010 qui a fourni 5 premiers tours à la draft cette année là. Ces 5 là auraient très bien pu devenir des Argonautes. Patterson atterit finalement à Houston au 14ème choix, ses anciens coéquipiers se nomment John Wall, DeMarcus Cousins, Eric Bledsoe et Daniel Orton.
- L' Apollon du banc
Utilisé en sortie de banc, Patterson reste le leader offensif de la seconde escouade composée de Greivis Vasquez, John Salmons, Tyler Hansbrough et Steve Novak. Sans lui, cette seconde team a pris dans la face un mémorable 59 - 11 contre les seconds couteaux de Phoenix cette saison. Pas maladroit en défense sur les sorties de pick and roll, shooteur très correct et puissant près du panier, Patterson est une excellente alternative à Amir Johnson. Le banc des Raptors produit 25 points par soir (le 27ème de toute la NBA), Vasquez et Patterson représentent 70 % de cette production. Autant vous dire que sans l'ancien Wildcats, le banc vascille.
Cet été, le joueur sera agent libre et nul doute que nombre de franchises vont s'interesser à son cas. Comme Thésée tua le minautore, notre titan tua les Nets. Et en plus d'être méconnu, il est clutch ... De plus, sa marge de progression reste importante comme sa muse est le travail. Et si comme Achille son physique le laisse en paix, il va pouvoir travailler ses tirs en sortie de dribble cet été pour passer un cap. Son tir en catch and shoot est inexistant. Le 54 des Raptors reste en difficulté face à des adversaires plus mobiles comme Josh Smith par exemple. Toutefois, comme Paul Millsap, il devrait sortir de l'ombre. Au Canada, dans la mythologie ou ailleurs. Suivez bien l'iliade de Toronto, notre titan y aura une grande place.