Cette équipe des Celtics, même si elle est moins talentueuse que lors de ses grandes années, restent une des attractions de la NBA. Il faut tout de même que la franchise remercie son président, Danny Ainge, capable de rendre intéressante une équipe ne possédant pas les plus gros talents de la NBA en allant chercher un coach sans référence en NBA : Brad Stevens. C'est lui, le véritable bâtisseur des résultats positifs récents du côté de Boston. Les Celtics sont l'une des équipes les plus attrayantes à voir jouer, de par leurs systèmes offensifs complexes élaborés par Brad Stevens, mais également, par la présence de nombreux joueurs de devoir, capable d'être responsabilisé par leur coach, tel Marcus Smart, Avery Bradley ou Jae Crowder... Pourtant, comme l'ont prouvé les derniers playoffs, malgré leur envie indéniable, il manque encore un petit quelque chose à cette équipe pour pouvoir prétendre à mieux lors de la saison prochaine. Ont-ils trouvé ce surplus de talent supplémentaire durant l'été ?
- La draft, quelle déception !
Grand habitué des bons choix lors des dernières saisons, les Celtics faisaient peur à l'approche de la draft NBA 2016. Malheureusement, malgré leurs six choix (dont trois au premier tour), ils n'ont pas réussi le gros coup tant espéré par les fans, voire les observateurs. En négociation avec de nombreuses équipes afin d'échanger des picks ou des joueurs de l'équipe contre un intérieur talentueux, Danny Ainge s'est empêtré dans un marasme profond. Aucune équipe n'a réagi de manière positive à l'attractivité que pouvait constituer le troisième choix des Celtics, accompagné d'un ou deux joueurs de devoir. Alors qu'ils visaient un poste 5 plutôt complet, ils n'ont pas réussi à échanger leur tour de draft et se sont retrouvés confrontés au fait de devoir sélectionner un joueur avec leur third pick. Pas préparés à cette éventualité, ils se sont étonnamment tournés vers le jeune, et très prometteur Jaylen Brown, un ailier, pas le besoin principal de cette équipe... Certes, le joueurs est un véritable prospect, mais il est encore un diamant brut, qu'il faudra polir durant plusieurs saisons afin qu'il devienne un très bon joueur NBA. Les surprises ont continué tout au long de cette draft pour la franchise au trèfle à quatre feuilles. En seizième position, ils ont sélectionné l'intérieur français Guershon Yabusélé, envoyé en Chine quelques semaines plus tard. Une nouvelle fois, c'est un diamant à polir qu'ont drafté les Celtics avec un joueur au physique impressionnant, rappelant celui de Draymond Green. Toutefois, le joueur n'était pas prévu aussi haut dans les différentes mock drafts. Pour les autres choix, ils ont récupéré des joueurs de complément, qui vont être envoyés en Europe ou parfaire leur gamme en D-League. La déception était pesante après cette draft du côté de la ville de Boston. Danny Ainge a admis avoir commis des erreurs en misant sur le fait qu'une franchise accepterait un trade pour l'un (ou plusieurs) de leur pick. En deuxième solution afin de franchir un cap, l'équipe de Boston était à la recherche d'un franchise player, ils ont jeté leur dévolu sur Jimmy Butler, arrière All Star. Très proche de la franchise au moment de la draft, aucun transfert n'a été effectué pour confirmer une quelconque arrivée. La venue du joueur tant convoité s'est retrouvée définitivement enterrée lorsque Derrick Rose a été transféré quelques semaines plus tard chez les New York Knicks. Les Celtics ont alors décidé de miser sur la free agency.
- L'arrivée d'Al Horford, comme une évidence
Durant la période de recrutement des agents libres, les besoins de la franchise du Massachussets étaient clairement identifiables. Avec un trop plein de joueurs sur les postes d'arrières, ils se devaient de recruter un poste 5 (ou 4) dominant afin de renforcer leur raquette, point faible de la franchise depuis maintenant deux saisons, avec un manque de joueur solide pour les luttes contre des équipes jugées rugueuses dans la raquette. Ils possèdent des jeunes joueurs au profil offensif sur ces postes-là mais aucun n'a le potentiel suffisant pour incarner l'intérieur dominant du futur. En contact avancé avec le controversé Dwight Howard, les Celtics ont préféré signer le très stable Al Horford, intérieur All Star, habitué des joutes de playoffs en NBA. Le joueur de 31 ans est un ancien de la faculté de Florida, il possède une grosse expérience et apporte des statistiques plus qu'honnêtes. Joueur d'équipe avant tout, il possède un talent offensif indéniable, avec une panoplie de mouvement complète, ainsi que de bonnes mains pour ressortir le ballon vers l'extérieur, des choses plus qu'intéressante quand on sait que Brad Stevens aime les joueurs ayant un certain QI basket. En plus de cela, Al Horford, même s'il n'a pas les épaules d'un franchise player, est un défenseur plutôt honnête sur l'homme. Toutefois, il ne faudra pas compter sur son unique présence pour gagner la bataille du rebond (seulement sept prises de moyenne par match la saison dernière).
Boston a tout de même réalisé un joli coup lors de cette free agency avec la venue d'un joueur particulièrement convoité. Peut-être cette arrivée souffre-t-elle de quelques réserves car Al Horford est plutôt un poste 4 capable de jouer poste 5, plus qu'un véritable spécialiste du poste d'intérieur. Même si sa venue constitue un véritable plus pour la franchise, il semble manquer un intérieur au profil uniquement défensif dans cette équipe, pour pouvoir enfin passer un véritable pallier et faire face aux mastodontes de la NBA.
- Qui pour remplacer Evan Turner ?
L'équipe de Boston a, dans le même temps, perdu des éléments importants, notamment le très complet Evan Turner, complètement remis à neuf sous les ordres de Brad Stevens. Le joueur à tout bien faire de la franchise est parti vendre ses services du côté des Lakers pour un gros chèque que ne pouvait lui offrir les Celtics. Son apport était important lors de la dernière saison. Pas un grand défenseur, il est l'un des ailiers les plus créatifs de la Grande Ligue avec sa faculté à trouver le partenaire démarqué. Il est également capable de prendre quelques rebonds tout en ayant progressé sur sa régularité dans son apport offensif, avec notamment, un joli tir primé qui fit mouche de nombreuses fois cette saison. Troisième au dernier classement du meilleur sixième homme de la NBA, le joueur sera compliqué à remplacer malgré la présence de nombreux joueurs sur les postes extérieurs.
Les dirigeants, ainsi que le coach, n'ont pas recruté de nouveau joueur pour compenser son départ (hormis Demetrius Jackson...). Ils misent, probablement à raison, sur l'intelligence tactique de Brad Stevens pour compenser ce départ. Le coach pourrait responsabiliser plus souvent des jeunes joueurs talentueux comme Marcus Smart ou Jaylen Brown, très bon lors des Summer Leagues. Ils ont également enregistré la venue de Gerald Green, joueur au profil différent d'Evan Turner. Sa venue amène une faculté à apporter du scoring à 3 points, un autre point faible de l'équipe, qui pourrait se retrouver en partie compenser par sa venue. Si le joueur retrouve son niveau d'il y a deux ans avec les Suns, il pourrait constituer une arme supplémentaire dans cette équipe. L'année prochaine, il aura régulièrement des positions libres de tout marquage afin de dégainer. A lui de rentrer des paniers afin de retrouver son niveau d'antan.
- Une belle équipe mais...
L'attente est grande du côté de Boston. Malgré une draft ratée, les fans sont impatients à l'aube de cette nouvelle saison. Avec la venue d'Al Horford, dont la complémentarité avec la star locale Isaiah Thomas sera à démontrer, les espoirs de Finales de Conférence renaissent. Les Celtics, avec leur coach, et leurs rotations établies, sont partis une nouvelle fois pour enflammer la NBA. Un vent de fraîcheur souffle depuis deux ans sur la célèbre franchise. Leur rêves de titre pourraient prendre forme dans les années à venir. Toutefois, après cet été dont on attendait beaucoup, ils semblent souffrir des mêmes manques que les saisons précédentes. Lorsque l'on s'attarde sur les joueurs composant leur équipe, ils souffrent des mêmes faiblesses. Très fourni sur les postes d'arrières, ils ont la possibilité de jouer small ball contre la majeure partie des équipes. Toutefois, ils vont souffrir d'un manque de densité physique dès lors qu'ils se retrouveront face aux équipes possédant des colosses dans la raquette. L'arrivée d'Al Horford confirme les envies de small ball de la franchise plutôt que celle de posséder un intimidateur des raquettes. Il semble encore manquer quelques détails pour que les Celtics puissent viser plus haut que des demi-finales de Conférence. Après être devenus en trois ans de véritables candidats au Top 3 de la Conférence Est, ils possèdent toujours les mêmes lacunes.
Malgré la présence d'un des meilleurs coachs de la NBA, ce ne sera probablement pas suffisant pour inquiéter sur la durée d'une série une équipe comme les Cleveland Cavaliers. Il manque cet intérieur, ou ce joueur phare (ce qu'ils pensaient trouver en Jimmy Butler) pour que les Celtics soient considérés comme un contender pour le titre. Sans cela, tout le monde continuera d'admirer la fluidité du jeu pratiqué par cette équipe. Mais personne ne croiront en leurs chances de titre.