Et le Most Improved Player de l’année est…Anthony Bennett !
Bien sûr, cette phrase ne sera prononcée que dans neuf mois, le temps d’une gestation. En l’occurrence, il s’agira plutôt d’une renaissance, celle d’un joueur qu’on avait jusque-là beaucoup moqué. La saison 2013/2014 a été pour Bennett un long calvaire : l’ancien d’UNLV, drafté en première position par les Cavaliers est arrivé en surpoids dès la reprise, et il a fallu attendre le 28 janvier 2014 (!) pour qu’il dépasse la barre des 10 points en un match. Et alors qu’il semble trouver un peu de rythme, il se blesse. A l’heure des bilans, ses 4,2 points et 3 rebonds de moyenne en 52 rencontres ne disent qu’une chose : les Cavs se sont plantés, Bennett est un bust.
Mais l’histoire du Canadien a tous les ingrédients d’un bon scénario hollywoodien : après avoir été l’objet de toutes les attentes, puis de toutes les moqueries, le joueur va rebondir, en deux temps. D’abord, il a accompli une bonne summer league sur ses anciennes terres universitaires, signe qu’il s’est mis sérieusement au boulot. Puis survient The Decision 2 : LeBron James retourne à Cleveland, la franchise de l’Ohio redevient tout à coup sexy, et Kevin Love y pense en taillant sa barbe de bûcheron. Le deal se fait : Love va enfin pouvoir disputer des playoffs, tandis qu’Andrew Wiggins et Anthony Bennett s’installent à Minneapolis.
Mauvaise pioche ? La suite a prouvé que non. Les Wolves ne sont pas dénués de talent, mais plusieurs joueurs doivent franchir un palier : Ricky Rubio, que l’on attend au tournant, tarde à éclore et reste encore trop inconstant dans ses prestations. Le duo de pivots sénégalo-monténégrin (Gorgui Dieng-Nikola Pekovic) se montre complémentaire et laisse présager de très bonnes choses pour la saison prochaine. Surtout, ces deux joueurs libèrent Anthony Bennett des tâches les plus ingrates à l’intérieur et celui-ci va enfin pouvoir se mettre à courir, dans une attaque up tempo construite sur mesure par Flip Saunders. Résultat, ses moyennes sont à la hausse dans tous les secteurs : Bennett joue désormais plus de 30 minutes par soir, pour 17 points et 8 rebonds à l’issue de la saison régulière 2014/2015. Les Wolves échouent aux portes des playoffs, malgré un bilan positif (44 victoires pour 38 défaites), mais les fondations sont posées. Et dans la future maison, on peut être certain qu’Anthony Bennett fera partie des meubles.