C’était un été de tous les mouvements pour nos français d’outre Atlantique ! Au-delà d’une Coupe du Monde forte en émotions, beaucoup de nos compatriotes ont vu leur destin bouleversé lors de l’intersaison. D’abord, Tony Parker a pris sa retraite de façon inattendue laissant derrière lui le plus grand palmarès de l’histoire du basket français. Les hommages vont se poursuivre cette saison, notamment à San Antonio, pour ce grand monsieur qui nous manque déjà. Après lui, on a également dû dire aurevoir à Joakim Noah, Timothé Luwawu-Cabarrot et Guerschon Yabusele qui n’ont pas retrouvé de contrat. C’est donc avec 4 départs pour seulement 2 arrivées que le contingent français démarre la saison 2019-2020 en NBA. On salue également Jaylen Hoard (Portland Trail Blazers) et Adam Mokoka (Chicago Bulls) qui ont obtenu des contrats two-way qui vont leur permettre de se développer en G-League en attendant une éventuelle opportunité au niveau supérieur. Voici la deuxième partie de notre guide de la saison à venir pour nos français en NBA. Si vous avez raté la première partie du guide, retrouvez-là ici !
- FRANK NTILIKINA
Que le temps passe vite lentement pour Frank Ntilikina en NBA ! Le Français drafté à la 8ème position de la Draft 2017 n’a passé que deux saisons chez les Knicks, mais on a l’impression que ce cauchemar dure déjà depuis une éternité. Atterrir à New-York dans le plus grand marché de la NBA n’est jamais simple pour un gamin européen de 20 ans et Ntilikina l’a durement expérimenté en deux ans. Loin de la grosse pomme, Ntilikina a pourtant passé une excellente Coupe du Monde en Chine. En plus de la médaille, il est devenu le meneur de l’Equipe de France avec brio. Sa maîtrise et sa capacité à scorer même dans les moments difficiles (contre l’Argentine) ont fait rêver de nombreux français. On espère donc que le staff de David Fizdale et ce dernier n’en ont pas raté une miette, car Vincent Collet a montré l’exemple en ce qui concerne l’utilisation adéquate de l’ancien Strasbourgeois. En confiance avec le rôle qui lui convient, Frank Ntilikina peut réaliser des miracles et enfin satisfaire toutes les attentes que les Knicks ont placé en lui depuis 2017. Malheureusement, les signaux envoyés à New-York ne vont pas du tout dans ce sens. La concurrence est très rude depuis l’arrivée de Dennis Smith Jr en Janvier dernier. Le meneur drafté juste derrière lui en 2017 a montré bien plus d’assurance à s’imposer en NBA, il faut bien le reconnaitre. Cet été Elfrid Payton et Wayne Ellington sont venus rencorcer encore un peu plus la concurrence et si R.J Barrett est utilisé en tant qu’arrière, les calculs vont devenir impossibles pour intégrer Ntilikina. On le réclame encore et toujours, il faut sauver le soldat Franky. Il peut réussir en NBA, mais pas dans le cirque New-Yorkais.
- SEKOU DOUMBOUYA
Le rookie français est, après Vincent Poirier (voir la première partie), le second nouveau représentant de l’hexagone en NBA. Cet ailier capable d’évoluer aux postes 3 et 4 arrive avec la promesse d’un potentiel énorme qui ne demande qu’à se développer. En Juin dernier, il est tombé en 15ème place d’une Draft assez homogène alors que les différents médias l’annonçaient dans le Top 10. Mais les choix surprenants de Washington, Phoenix ou encore Charlotte ont fait reculer Sekou Doumbouya jusqu’au 15ème choix des Detroit Pistons. Peu importe car désormais, c’est ce qu’il se passe dans le Michigan qui va compter. Autant se le dire tout de suite, le processus de développement du français à Detroit s’annonce long et il ne faut pas attendre des miracles de sa part dès la première saison. Il faut le rappeler, Sekou Doumbouya n’a que 18 ans ce qui fait de lui le joueur le plus jeune de sa classe de Draft mais également le plus jeune de la NBA toutes équipes confondues. Il pourrait être le fils de Vince Carter. Vous l’avez compris, ce contexte pousse les Pistons à prendre leur temps avec lui. Cette saison, il va principalement être placé dans un processus de développement pour maximiser son potentiel et surtout ne pas le griller en le plaçant sous les projecteurs de la grande ligue trop vite. On ne s’en cache pas à Detroit, cela va sans doute passer par de la G-League et du grignotage de minutes en NBA lors, par exemple, des garbage time. Cependant, il ne faut pas non plus sous-estimer Sekou Doumbouya. Ce freak tricolore arrive avec des qualités athlétiques déjà supérieures à la moyenne en NBA et nul doute que les Pistons lui offriront du temps de jeu s’il se démarque aux entraînements. Avec Blake Griffin comme exemple à suivre, nul doute qu’il saura faire parler de lui.
- EVAN FOURNIER
Le chauve le plus populaire de l’hexagone (désolé Vincent Lagaf) va lui aussi revenir sur les terrains NBA pour ce qui sera déjà sa huitième saison sur les parquets américains. Pour Evan Fournier, tous les voyants sont au vert et il faut bien admettre qu’il sort d’une année 2018/2019 on ne peut plus réussie. Toujours titulaire à Orlando, il assume son contrat (contrairement à d’autres) et apporte au Magic tout son talent au scoring et à la création. Paradoxalement, il a pourtant réalisé une saison moins aboutie statistiquement à ‘’seulement’’ 15 points par match. Ses pourcentages au tir ont légèrement chuté, ce qui a pu le frustrer par moments. Mais les chiffres ne démontrent pas tous les progrès qu’il a fait dans le jeu et dans les petits détails qui font la différence. Sa défense a elle aussi été très satisfaisante. Grâce à ça, le Magic a donc retrouvé les playoffs à la surprise générale avant que les Raptors éteigne leur rêve brutalement à l’image d’un Fournier transparent. L’essentiel est ailleurs, Orlando s’est relancé vers les hauteurs de l’Est et avec un roster plein de potentiel, on peut souhaiter à Evan Fournier une nouvelle saison réussie et pourquoi pas atteindre les 20 points par match avec de meilleurs pourcentages ? Il en est capable, lui qui est dans son prime après une coupe du monde géniale qui l’a vu terminer dans le 5 majeur de la compétition. Tout est en place pour une grande saison, Evan Fournier a les clefs du camion.
- RUDY GOBERT
Si Evan Fournier est une énorme satisfaction française en NBA, alors que dire de son grand, très grand ami, Rudy Gobert. Dans un collectif du Jazz plus soudé que jamais, le pivot régale en s’affirmant chaque année un peu plus parmi l’élite des intérieurs en NBA. Les playoffs n’ont pas abouties vers le scénario voulu dans un sec échec contre les Rockets, mais Rudy Gobert n’a pas grand-chose à se reprocher dans cette défaite. L’an passé, il a surtout récolté son deuxième titre consécutif de Défenseur de l’année en NBA. Une nouvelle consécration pour lui qui est de loin, la plus grande menace intérieure défensive de toute la ligue. Nombreuses sont les superstars à s’être cassé les dents sur ses contres. Le plus beau dans cette histoire, c’est que le meilleur est encore à venir pour Rudy Gobert. Utah s’est considérablement renforcé en accueillant Mike Conley et Bojan Bogdanovic cet été. Avec une équipe qui devrait gagner quelques matchs supplémentaires, on peut imaginer un Gobzilla encore plus dominant. Avec un threepeat du défenseur de l’année en ligne de mire, il peut surtout rêver d’aller loin en playoffs malgré la forte concurrence. Avec une équipe plus dominante, Rudy Gobert pourrait aussi enfin apparaitre à un All-Star Game qu’il ambitionne désespérément. Pour cela, il faudra qu’il continue sa progression offensive comme ce fut déjà le cas l’an dernier où il est arrivé à 16 points et 13 rebonds de moyenne. Inside Basket a une confiance totale en Gobert qui devrait, une fois encore, être le meilleur représentant français en NBA cette saison.