Chaque année, c'est la même rengaine avec Portland. Une équipe portée par son back-court Damian Lillard/CJ McCollum et désormais bien aidée par la présence à l'intérieur de Jusuf Nurkic. Pour l'heure, les Blazers effectuent une régulière au-délà des attentes de bon nombre de spécialistes. Alors qu'on leur prédisait l'enfer avec le renforcement de certaines cylindrées à l'Ouest (Lakers ou Timberwolves), Portland réalise une belle saison en étant à la lutte pour le podium avec Houston et Oklahoma City. Sauf que si sur le papier la saison de Damian Lillard et compagnie semble être plutôt réussie, le véritable juge de paix sera en playoffs. Le match face à OKC ce jeudi est symptomatique des problématiques auxquelles Terry Stotts va devoir faire face en avril prochain.
Dans un match à l'atmosphère de playoffs, Blazers et Thunder nous ont offert une confrontation de grande qualité. Damian Lillard a été phénoménal avec ses 51 points, McCollum a été bon malgré un pourcentage douteux et Nurkic a semé le trouble dans la raquette d'OKC avec 13 points et 17 rebonds. Sauf que c'est à peu près tout. A nouveau, le supporting-cast de Portland n'a pas été à la hauteur dans un match à enjeu. Personne ou presque à part ce trio n'a su se mettre en valeur dans ce match. Il y a bien eu Rodney Hood et Seth Curry, les nouveaux arrivants cette saison, compilant 18 points à eux deux. Enes Kanter n'a pas connu la réussite face à son ancienne équipe en terminant la rencontre à 1/6 au tir. La belle surprise de la saison, Layman, n'a pas non plus su tirer son épingle du jeu. En face, les roles-players du Thunder n'ont pas été exceptionnel non plus. Mais des joueurs ont su s'illustrer et effectuer des bigs plays à des moments cruciaux, à l'image de ce contre de Ferguson sur McCollum en prolongations. Alors oui, Portland a indéniablement améliorer son banc cette saison. Preuve en est avec les récents coups de chaud de Hood à Charlotte ou Layman face aux Suns. Portland est moins dépendant de ses deux stars mais cette dépendance persiste face aux cadors de la Ligue.
Le constat est alarmant face aux concurrents directs. Dans la division Nord-Ouest, le bilan des hommes de Terry Stotts est de 4 victoires pour 9 défaites, dont un sweep 4-0 sur la saison face au Thunder. Portland a souvent eu cette étiquette collée à la peau : fais le boulot face aux petites équipes, galèrent face aux grosses et dans un bon jour, peut réussir à les battre. C'est pourtant là que réside l'up-side de Portland.
Cette saison, Terry Stotts et son staff ont opéré un léger changement de stratégie. Lillard et McCollum ont exprimé le désir de davantage jouer ensemble sur le parquet. Auparavant, il pouvait y avoir une alternance, avec toujours au moins un des deux joueurs sur le parquet. Désormais, soit les deux évoluent sur le terrain en même temps, soit ils se retrouvent sur le banc côte à côte. A titre de comparaison, sur les 3 saisons précédentes, Lillard et McCollum ont passé en moyenne 1800 minutes ensemble sur le terrain. Cette saison, ils ont déjà évolué 1900 minutes ensemble alors qu'il restent encore une quinzaine de matchs. La clé pour les Blazers pourrait être Rodney Hood. Depuis des années, Portland a un besoin criant de scoring sur les ailes. Aminu et Harkless sont de bons défenseurs, capable de sanctionner à longue distance mais n'apportant aucun danger ballon en main. Rodney Hood est un scoreur-né qui peut grandement bonifier le banc des Blazers, en cruel manque de ce genre de profil. A mi-distance ou en jouant son adversaire au post, Rodney Hood peut scorer sans qu'un système soit appelé en sa faveur. Sa patience et sa lecture du pick-and-roll lui permettent de disséquer la défense et d'opter pour la solution la plus viable. Depuis quelques matchs, Rodney Hood finit régulièrement la partie à la place de Moe Harkless. L'ancien joueur du Jazz pourrait être une solution aux difficultés de Portland.
On dit souvent que la régulière est un reflet de ce qui va se passer en playoffs. Tout du moins, un bon indicateur. Ils restent un gros mois aux Blazers pour trouver des solutions, sous peine d'une nouvelle désillusion en avril prochain.