C’était un grand moment. C’était un beau moment. Le mémorial en hommage à Kobe Bryant et sa fille Giana Bryant, tragiquement décédés il y a un mois dans un accident d’hélicoptère, se voulait comme une « célébration de la vie ». Comme de nombreuses légendes et stars du basket et d’autres milieux, Jared Dudley était présent au Staples Center. Joueur des Lakers, cette cérémonie était bien évidemment un moment très spécial pour lui. Invité sur le podcast de Zach Lowe (ESPN) juste après la cérémonie, il a pu en partager son ressenti.
Je ressors d’un mémorial en l’honneur de Kobe vraiment inspirant. Je l’ai dit sur Twitter, c’est l’une des plus grandes choses auxquelles j’ai pu assister et en faire partie c’est juste à couper le souffle.
The best thing I’ve ever witnessed! Truly inspirational! RIP Kobe and GiGi
— Jared Dudley (@JaredDudley619) February 24, 2020
Il y aura eu deux personnes marquantes lors de cette après-midi californienne. La première, celle qui a probablement laissé le plus de monde bouche bée, était Vanessa Bryant. Désormais veuve de Kobe Bryant, mère de Giana, Bianca, Natalia et Capri, elle est montée sur scène à la surprise générale. Sûrement encore dans un deuil profond, elle a délivré un discours d’une dizaine de minutes devant plus de 15 000 personnes malgré toute l’émotion qu’un tel contexte pesait sur elle.
Je sais que c'est elle qui a choisi cette date du 24/02. Je ne savais pas qui allait parler et quand elle est montée sur la scène avec l’acclamation de la foule pour elle… Imaginez ça, votre mari, votre fille… J’ai eu les larmes aux yeux. Et je peux à peine imaginer la tristesse qu’elle doit ressentir, ça vous montre le courage qu’a cette femme. Vous voyez pourquoi Kobe l’a épousé, vous voyez dans la manière dont elle parle l’amour qu’elle a pour ses filles et son mari. Et oui, des larmes sont sorties mais elle voulait extérioriser ça ici et en soit elle leur parlait à eux. Elle parlait à nous, mais c’est vraiment à eux qu’elle parlait, à quel point ils lui manquaient, ils comptaient pour elle. Je ne l’ai jamais rencontré mais vous pouviez dire que c’est une femme phénoménale. Elle sera dans mes prières, elle et sa famille.
Le deuxième moment mrquant n’était ni plus ni moins que le discours de Michael Jordan. Souvent comparés dans le style de jeu, Jordan ne voulait pas parler de comparaison hier, mais seulement de Kobe. En larmes avant même d'entamer son discours, celui qui n'a pas pour habitude de s'exprimer publiquement a dévoilé la profonde relation qu’il avait avec l’ancienne star des Lakers.
C’était un discours joyeux, mais profond quand il parle de la relation qu’il avait avec lui. On n’entend pas si souvent Jordan parler. C’est amusant qu’il se souvienne du (crying Jordan) meme. (…) Je ne crois pas non plus qu’il aime ce meme, car les gens l’utilisent d’une manière négative, mais ça n’a pas arrêté ses émotions, il pleurait depuis le début et on pouvait deviner qu’ils avaient une profonde affinité tous les deux. Ça le ronge et quand quelqu’un quitte ce monde trop tôt c’est dur de trouver les mots.
❤️❤️❤️ pic.twitter.com/mpG5HkSt6G
— Inside Basket (@InsideBasket) February 24, 2020
D’autres personnes ont également pu prendre le micro et rendre hommage à leur manière à Kobe et à Gigi. Son alter ego féminin, Diana Taurasi, la White Mamba, a laissé une belle impression, elle qui était l’une des représentantes à cette cérémonie du basket féminin dont Kobe Bryant faisait tant la promotion. Sa blague vis-à-vis de LeBron James a bien évidemment marqué les esprits.
Taurasi est la personne qui peut se permettre ce genre de blagues parce que pour certains elle est la GOAT du côté féminin et elle a une bonne relation avec LeBron grâce àTeam USA. Vous savez des fois quand on fait face à un tel deuil il faut savoir faire quelques blagues pour rendre ça un peu plus joyeux, pour alléger l’ambiance et c’est arrivé tôt dans la cérémonie et je suis content qu’elle ait pu en plaisanter.
Maintenant que cette étape est passée, les Lakers doivent se reconcentrer tout de suite sur la saison en cours. Sérieux contenders pour le titre, les Lakers jouent maintenant avec le poids d’une histoire qui pourrait s’avérer magnifique en cas de titre. Mais selon Dudley, ceci n’affecte en rien les Lakers.
Nous, en tant qu’organisation, parlons de tout. La communication est cruciale pour nous mais vous savez il n’y a pas de « Allez gagnons ce titre pour Kobe ! ». Bien sûr que nous voulons gagner pour Kobe, nous voulons gagner pour la Lakers Nation, nous voulons gagner pour nous. Vous ne venez pas chez les Lakers avec LeBron James et Anthony Davis si ce n’est pas pour gagner ! Nous en avons parlé avec Frank Voegel, c’est un coach phénoménal, l’un des meilleurs en termes de communication avec Doc Rivers quand il s’agit de faire des discours, parler et avoir des discussions. Donc oui on entend toujours parler de Kobe, de notre mission mais je pense que notre but est toujours le même. Ca ajoute juste un peu de pression, on peut le dire.
Un peu de pression supplémentaire donc, mais aucune difficulté supplémentaire selon Dudley qui s’en justifie très bien.
Je ne dirais pas que ça rend ça plus dur non, gagner un titre est déjà assez dur comme ça ! LeBron parle toujours du process et à quel point ça va être les 16 matchs les plus compliqués. C’est juste une inspiration en plus, un enjeu supplémentaire que tu dois atteindre. On entend toujours des chants pour Kobe quand on joue à l’extérieur. Pour nous, quand on joue à l’extérieur, on doit en faire le deuil à chaque fois tandis que l’équipe contre laquelle on joue doit faire ça pour la première fois. Pour nous c’est normal.