- Lisa Leslie aura sa statue
Voilà un petit évènement dans le monde du basket féminin. Dans une ville où les Lakers règnent en maitre côté basket, le parvis du Staples Center (la Star Plaza) est déjà bien garni de statues à l’effigie de grandes légendes de la balle orange. Mais parmi toutes ces statues, aucune femme… du moins pour l’instant. La première joueuse qui aura l’honneur de figurer auprès de Magic Johnson et Kareem Abdul-Jabbar (entre autres) ne sera autre que Lisa Leslie. Véritable pionnière de la WNBA, elle a été draftée par les Sparks en 1997 lors de la création de la ligue et y jouera toute sa carrière qui durera jusque 2009. Leslie est surtout connue par le grand public pour avoir été la première femme à dunker dans le championnat nord-américain en 2002, mais elle était bien plus que ça. Trois fois MVP, deux fois championne, elle était dotée d’excellentes qualités athlétiques et techniques qui lui permettaient d’être aussi redoutable en attaque qu’en défense. C’était la première grande star du basket féminin et cette statue n’est qu’une juste récompense de l’immense carrière de cette joueuse.
- Le bilan de la dernière semaine
Jusqu’au dernier jour le classement aura été incertain. Jeudi, alors que les Aces n’avaient besoin que d’une victoire face à la dernière équipe du classement pour s’assurer une place dans le top 4, les joueuses de Bill Laimbeer se sont (encore) laissées surprendre. Résultat, toutes les places de 4 à 7 allaient se jouer le dimanche, avec toutes les équipes jouant à la même heure pour une équité maximale.
Lynx et Storm étaient certaines de s’affronter au premier tour, mais la défaite des Lynx combinée à la victoire du Storm le dernier jour ont fait que c’est Seattle qui a récupéré l’avantage du terrain. Dans le même temps, le Sky s’est logiquement incliné face aux Mystics, premières du classement et grandes favorites au titre. Défaite logique, mais entachée malgré tout d’une décision arbitrale assez malvenue contre Chicago. En effet, Astou Ndour a été expulsée très vite dans la rencontre pour avoir touché l’arbitre. Si le règlement est strictement appliqué sur ce cas, un peu de discernement de la part de l’arbitre n’aurait pas fait de mal. Nous vous laisson juger.
I have always shown great respect for the referees and my career supports me.I still don't understand very well what happened today and I don't agree, but I respect the decision.I will continue to work hard.Let’s go #Quickturn #Bigchallengecoming #Playoffstime #SkyTown@WNBA pic.twitter.com/2jWNlcCXYy
— Astou Ndour (@NdouraStou) September 8, 2019
Cette défaite du Sky a fait les affaires des Aces, qui se sont elles imposées face à Phoenix. Privées de Diana Taurasi et alors qu’elles étaient sûres de finir à la huitième place, le Mercury ne s’est pas reposé dans ce dernier match et elles ont offert une belle résistance. Il faut espérer que l’absence de Diana Taurasi ne soit pas dû à une nouvelle grosse blessure, la franchise n’ayant pas communiqué là-dessus.
- La stat : Welcome to the 50/40/90 club, Miss Delle Donne !
MVP. Plus les jours passent, plus ceci semble être une évidence pour Elena Delle Donne. Autrice d’une saison en tous points remarquable, elle a bouclé une saison historique d’un point de vue statistique. Le club des 50/40/90 est très fermé dans le monde du basket. Seulement huit joueurs en NBA y ont inscrit leur nom, et pas des moindres (Larry Bird, Stephen Curry, Dirk Nowitzki…). En WNBA, aucune joueuse n’avait encore réalisé cette performance, mais c’est maintenant chose faite puisqu’EDD nous a livré tous les soirs des prestations plus que parfaites et a fini la saison avec 220/427 (51,5%) au tir, 52/121 (43%) à trois points et 114/117 (97,5%) aux lancers-francs, record pour une joueuse qui a tiré au moins 100 lancers.
EDD. HISTORY.
— Washington Mystics (@WashMystics) September 9, 2019
THE FIRST WNBA PLAYER TO JOIN THE 50/40/90 CLUB 🐐🔥 pic.twitter.com/FcjKDqp1qA
- Le tableau des playoffs
Pour les nouveaux, le format des playoffs peut paraitre encore flou. Nous allons essayer de l’expliquer simplement. Pour la postseason, on oublie les conférences et les huit premières équipes du classement général sont qualifiées. Les deux premières équipes (Washington et Connecticut ici) sont exemptes des deux premiers tours, les deux suivantes (Los Angeles et Las Vegas) du premier tour seulement.
Le premier tour se joue en un match sec, où le huitième (Phoenix) se rend chez le cinquième (Chicago), et le septième (Minnesota) va chez le sixième (Seattle). Le deuxième tour est lui aussi en un match sec. Le troisième (Los Angeles) reçoit le vainqueur du premier tour le moins bien classé tandis que le quatrième (Las Vegas) recevra celui le mieux classé. Les demi-finales et la finale se jouent au meilleur des cinq matchs. La première équipe du classement (Washington) jouera sa demi-finale face à l'équipe sortant du second tour la moins bien classée, et la deuxième (Connecticut) jouera la mieux classée.
Ce système avait été adopté à l’époque car il permettait d’éviter des chocs trop déséquilibrés au premier tour tout en permettant de rester dans une fenêtre de temps convenable (la saison WNBA devant se terminer avant le début de la saison européenne). Avec l’homogénéisation du niveau des équipes, ce format fait de plus en plus débat mais pour l’instant, aucune réforme du format ne semble envisagée.
- Seattle – Minneosta : Never underestimate the heart of a champion
Le match entre Minnesota et Seattle ressemble à un duel entre deux bêtes blessées. Les deux franchises historiques aux joueuses iconiques ont vécu un intersaison qui aurait fait sombrer bon nombre d’équipes. Avec les blessures de Breanna Stewart et Sue Bird côté Storm, le départ à la retraite de Lindsay Whalen et la pause prise par Maya Moore côté Lynx, ce sont les franchise player des deux équipes 2018 qui n’ont pas foulé les parquets en 2019. Donc au-delà du talent, c’est l’identité de ces équipes qu’il a fallu revoir à la hâte avant le début de la saison.
Mais ces franchises ne sont pas comme les autres. Même pendant la saison, elles ont subi leur lot de blessure. Et pourtant, les voici fièrement à la sixième et septième place du classement, ce qui ressemble déjà à une petite victoire pour elles vu les circonstances. Seattle s’est trouvé un duo dynamique avec Natasha Howard et Jordyn Canada tandis que le collectif des Lynx a continué à être parfaitement orchestré par Cheryl Reeve. La belle surprise est venue de Napheesa Collier qui a montré l’étendue de ses capacités autour de la toujours aussi dominante Sylvia Fowles dans la peinture. Malgré les absentes la profondeur de banc est là, le talent et l’envie à tous les postes également. Que ce soit un choix tactique, un coup de chaud, une balle perdue, un lancer-franc, le moindre petit détail peut être une bascule dans ce match. A bien y réfléchir, il y a tout pour vivre une rencontre passionnante.
C’est maintenant une question d’honneur entre deux effectifs qui portent haut leurs couleurs depuis le début de la saison et qui n'ont plus rien à perdre. Cela fait des mois que Seattle et Minneosta sont présentées comme des underdogs. Et on est pas si loin de la réalité puisque comme dirait Jason Kelce : Un underdog, c’est un chien qui a faim. Et les chiens qui ont faim courent plus vite.
- Chicago – Phoenix : Est-ce que l’odeur du sang va réveiller la bête qui sommeille ?
Cruelle dernière soirée pour Chicago qui a dû abandonner sa place de quatrième et va donc devoir jouer le premier tour des playoffs. Cruelle, mais n’oublions pas où en était Chicago il y a un an. Non qualifié d’assez loin pour les playoffs 2018, le Sky avait décidé de se séparer de sa coach Amber Stocks pour engager James Wade. Changement de coaching gagnant, puisque cette saison Chicago a produit un jeu alléchant en attaque, combiné à des résultats collectifs qui ont dépassé les attentes. Chose non négligeable, une joueuse aussi discrète que Courtney Vandersloot se plait tellement dans le système de jeu de son équipe qu’elle est citée dans la discussion du titre de MVP (l’occasion de remettre en avant le focus que nous avions fait sur elle cette saison). Bref, cette petite déception ne va sûrement pas les décourager pour la suite surtout que l’équipe, à l’image de Diamond DeShields, joue un basket aussi propre qu’efficace.
A l’inverse la saison de Phoenix a été bien décevante, aussi bien dans le jeu que dans les résultats. Malgré le bel exercice de Leilani Mitchell, on attendait plus de sérieux dans cette équipe et une domination plus importante dans la raquette avec Brittney Griner et DeWanna Bonner. Mais on parlait de bêtes blessées, on va en parler d’une autre. Gênée par des problèmes au genou et au dos depuis le début de la saison, Diana Taurasi n’a presque pas joué cette saison. La meilleure scoreuse de WNBA a fait son retour il y a quelques matchs à peine et elle traverse depuis une grosse crise d’adresse. Mais là, on arrive dans un moment de la saison qui n’a rien à voir. Diana Taurasi, ce sont 13 victoires pour une petite défaite en match Do or die. Ce sont des shoots ultra clutchs, des moments mythiques à faire rougir les plus grandes. Il y a une chose que le monde a appris au fil des années, c’est que l’équipe de DT n’est jamais outsider dans un match à élimination directe. Si elle n’est pas blessée, et on sait qu'elle fera tout pour jouer même si elle a dû rester su le banc lors du dernier match, attention les étincelles !
S’il y a bien un moment où l’équipe de Taurasi semble prenable sur un match sec, c’est bien celui-là tant la différence de niveau affiché entre les deux équipe tout au long de la saison est grand. Mais Chicago n’a plus connu les playoffs depuis 2014 tandis que l’effectif du Mercury reste proche de celui qui a bousculé les championnes en titre l’année dernière. La qualité de jeu est pour Chicago, l’expérience est pour Phoenix, balle au centre.