- L’environnement
L’affaire Danny Ferry est bien loin maintenant. Depuis les Hawks ont été rachetés par Tony Rossier, avec notamment Grant Hill comme actionnaire minoritaire. L’équipe a donc été revuee et malgré la perte de personnes importantes dans le coaching staff (Atkinson devenu head coach au Nets), on sent une certaine sérénité et stabilité se dégager de la franchise géorgienne.
Du côté des infrastructures, les Hawks viennent de rénover leur salle (pour un montant de 192 millions de dollars) pour notamment y inclure un bar courtside (faut bien oublier ce qu’il se passe sur le terrain), de nouvelles loges et de nouvelles boutiques (des fois que le match soit vraiment trop chiant, quoi de mieux qu’une nouvelle coupe de cheveux ou une partie de golf indoor ?). En plus de cette rénovation, la franchise, en partenariat avec Emory Healthcare, a construit un nouveau centre d’entraînement et de santé lié au sport. Ce centre est basé sur le développement des joueurs et la compréhension des soins à porter aux sportifs de haut niveau. Une autre partie du centre est une branche du fameux P3 dédiée aux performances et particulièrement à la compréhension du physique par la science.
Les Hawks ont donc su reconstruire autour d’eux un environnement sain après des déboires dont la franchise se serait bien passée.
- Le staff
Malgré le changement de propriétaire, la confiance a été renouvelée envers Mike Budenholzer. Celui qui a su porter les Géorgiens à une saison à 60 victoires et à envoyer 4 joueurs au All star Game en 2016, a su insuffler une philosophie de jeu (inspirée de son passé aux Spurs) orientée sur le partage de la balle et une défense collective (forçant notamment leurs adversaires à 16,6 pertes de balles par match (3ème NBA)). Quand bien même les résultats ne sont pas là cette année, le jeu est toujours agréable à voir (majoritairement) même s’il y a un gros manque de talent pour porter l’équipe (quand c’est Dennis Schröder et Kent Bazemore les 2 joueurs sur lesquels tu es censé compter toute l’année, ça sent moyennement bon quand même).
Là où le front office d’Atlanta a effectué son meilleur coup cet été c’est avec le recrutement de Travis Schlenk. L’ancien assistant general manager des Warriors, qui a participé au renouvellement des Warriors avec notamment la draft de Stephen Curry, Klay Thompson ou Draymond Green, a accepté de venir à Atlanta pour mener à bien le projet de reconstruction mis en place par la direction. Il ne semble pas qu’il y ait beaucoup de personnes mieux placées pour mener à bien ce projet.
Menés par ces 2 hommes d’expériences dans leurs domaines, ainsi qu’une confiance totale de la direction, les Hawks sont en position idéale pour réussir leur transition.
- L’équipe
C’est très certainement le point le plus délicat de cette transition. En tradant ou laissant partir 5 joueurs majeurs (et all-star) en la personne de Jeff Teague (vers Indiana), Kyle Korver (Cleveland), Al Horford (Celtics), Paul Millsap (Denver) et Dwight Howard (Charlotte) ces 3 dernières années et en confiant les clefs du camion à Schröder, Bazemore ou encore Taurean Prince les Hawks ont assumé cet été être en reconstruction. Le rajeunissement de l’équipe est flagrant, passant d’une expérience moyenne de 5,9 saisons à 3,46 saisons.
Le talent est clairement là avec Schröder, John Collins ou Prince, mais il est encore trop jeune, brut, pour pouvoir être exploité correctement. C’est aussi l’objectif de cette saison : laisser les jeunes joueurs se former en faisant les erreurs qu’ils ne seraient certainement pas autorisés à faire dans une franchise qui gagne. Autre objectif : créer des automatismes, intégrer une philosophie de jeu. Cela permettrait de créer un moule pour intégrer plus facilement les joueurs qui arrivent grâce à un cadre structuré notamment via la draft où les joueurs ont souvent besoin d’adaptation au jeu NBA.
- La situation financière
En laissant partir leurs joueurs majeurs, Atlanta a permis de récupérer du salary cap (23ème masse salariale cette année, 25ème (pour l’instant) l’année prochaine). Les Hawks ont d’ors et déjà près de 20 millions de dollars à dépenser en salaire pour atteindre le salary cap. Ils ont pour l’instant 3 joueurs avec de gros contrats (Bazemore : 18M, Schröder : 15,5M, Miles Plumlee : 12,4M), puis viennent Dewayne Dedmon (6,3M) et Mike Muscala (5M) qui sont en player option l’année prochaine. Après cela, ce ne sont que des petits contrats. Les rumeurs disent que les géorgiens ne seraient pas contre un échange de Schröder ou de Bazemore mais qu’ils demandent un peu trop de contreparties (pour l’instant), pour qu’un échange ait lieu. Ils chercheraient donc toujours à faire du salary dump (échange permettant de baisser le salaire global de l'équipe) pour avoir plus de marge cette été pour attirer du free agent (comme si un gros joueur s’intéressait à Atlanta…).
Néanmoins, c’est le cas, ils peuvent déjà signer un contrat max, et avec quelques échanges il y a la possibilité de libérer de la place pour d’autres free agent intéressants. Ne soyez pas étonnés de voir Dennis ou Kent prendre leurs valises pendant la saison, ce serait certainement un mouvement de la franchise pour libérer encore de la place (et assurer meilleure chance de bonne place à la draft).
- La draft
La draft de cette année s’annonce particulièrement forte. C’est un fait, tout le monde le sait. Bagley, Ayton, Doncic, Young, Bamba, Porter Jr, tous (ou presque) peuvent prétendre au first pick ou au moins au top 3 (même si le trio Bagley / Ayton / Doncic semble se détacher). Quelle heureuse coïncidence pour les Hawks qui tankent reconstruisent cette année. En étant le pire bilan de la ligue (à l’heure actuelle) Coach Bud et les siens ont donc 14% de chances de recevoir le 1st pick, tout comme le 2ème et 3ème pire bilan) . De quoi choisir un (très) bon joueur pour construire une franchise qui pourrait remonter dans les hautes sphères de la ligue rapidement.
- Conclusion
Les Hawks ont tous les ingrédients en main pour réussir une transition rapide. De l’environnement à la draft particulièrement forte cette année, toutes les planètes semblent alignées pour l’une des franchises les moins sexy de la ligue. Maintenant il faut que le staff mette le panier et qu’ils sélectionnent le bon prospect et qu’ils arrivent à attirer de bons free agent (dont la liste est ici) pour monter une équipe solide capable de se battre contre les meilleures.
Quand bien même le chemin semble simplifié, il reste de la distance à parcourir pour y arriver.