Les beaux jours sont là, les playoffs approchent mais aussi, moins réjouissantes, les périodes d'examen ! Chez Insidebasket, on pense à vous, élèves de première, qui allaient vous coltiner les épreuves anticipées de français dans quelques semaines. Alors, voici pour vous une leçon de méthodologie de la dissertation, version basket. Et pour les autres, prenez-le comme un exercice de style sur un joueur important dans une équipe qui monte.
- Introduction :
Greivis Vasquez est arrivé à Toronto le 9 décembre 2013, dans l'échange qui a envoyé Rudy Gay à Sacramento. Depuis, il s'est installé dans un rôle de meneur remplaçant, derrière un Kyle Lowry qui accomplit la meilleure saison de sa carrière. Or, depuis l'arrivée de Vasquez à Toronto, les Canadiens ont enregistré un pourcentage de 68,4 % de victoires, suffisamment pour tenir la troisième place à l'est et se qualifier pour les playoffs pour la première fois depuis 2008. Ce bon bilan est dû à un collectif bien huilé, dans lequel les joueurs connaissent bien leur rôle et le remplissent à merveille.
Problématique : Étant donné celui attribué à Vasquez, on peut légitimement se demander s'il est le meilleur meneur remplaçant de la ligue.
- I. Thèse : Vasquez apporte énormément sur le parquet dès qu'il y rentre
Que demande-t-on à un remplaçant ? Tout d'abord, d'assurer quand le titulaire se repose, et c'est ce que fait Vasquez, avec 9 points et 4 passes par rencontre depuis qu'il est là.
Par ailleurs, on attend d'un bon remplaçant qu'il puisse prendre le relais en cas de défaillance du titulaire. C'est exactement ce que l'ancien de la fac de Maryland a su faire début avril, en prenant la place de Lowry, blessé, dans le cinq de départ sans que le niveau de l'équipe ne s'en ressente, puisque les Raptors l'ont emporté à chaque fois, alors que le Vénézuélien enregistrait des moyennes de 17 points, 5 passes et 4,7 rebonds.
Et puisque l'on parle chiffres, rappelons aussi que, sous les couleurs de New Orleans, Vasquez a été le troisième meilleur passeur de la ligue en 2012/2013, avec 9 assists par match : on a donc à faire un meneur de première classe
- II. Antithèse : Vasquez a dans son jeu des défauts qui ne permettent pas de le considérer comme un joueur d'élite
Grand (1,98 mètre), Vasquez est un joueur lent, ce qui le handicape en défense sur les meneurs les plus rapides, mais aussi en attaque, où il ne peut pas jouer de un-contre-un. Ce défaut peut être considéré comme particulièrement lourd face à des équipes jouant l'isolation.
Autre point : s'il s'agit de savoir si Grevis Vasquez est LE meilleur meneur remplaçant de la ligue, force est d'admettre qu'il est en concurrence avec quelques gros clients. En ne conservant que ceux qui jouent pour des équipes avec des bilans positifs (et donc appartenant à des collectifs un minimum performants), on peut retenir quelques éléments comme Patty Mills (San Antonio), DJ Augustin (Chicago), Nick Calathes (Memphis) ou encore Mo Williams (Portland). Chacun de ces joueurs a un rôle important en sortie de banc, et il n'est pas rare qu'ils soient encore sur le parquet dans le money time. Ils pourraient donc, eux aussi, briguer ce titre de meilleur meneur remplaçant. Il est en tout cas difficile de les départager, y compris sur le plan statistique.
- III. Synthèse : Conscient de ses limites, Vasquez exploite ses points forts pour remplir son rôle à merveille.
Faute de pouvoir s'appuyer sur des qualités athlétiques hors normes, Vasquez a dû développer une science du jeu qui fait de lui un excellent joueur. Moins dépendantes de son état physique, ses performances sont tributaires de sa relation sur le parquet avec ses coéquipiers, car il a besoin des autres pour pouvoir produire du jeu. Vasquez peut donc être mis en difficulté par les bons défenseurs, ceux qui parviennent notamment à éviter les écrans qui sont posés. Heureusement pour le Vénézuélien, Toronto compte dans ses rangs quelques armoires normandes, comme Amir Johnson, particulièrement difficiles à contourner. De manière générale, Vasquez profite de la complémentarité du collectif des Raptors. Terrence Ross et Demar DeRozan se déplacent beaucoup et ouvrent les lignes de passe, tandis que Jonas Valanciunas s'affirme comme un pivot prometteur et un beau point de fixation dans la raquette.
Comme Memphis, San Antonio ou Chicago, Toronto peut donc remplacer son titulaire au poste de meneur par un joueur de très haut niveau, ce qui est souvent décisif dans les duels des second units. Il est aussi possible d'associer les deux joueurs pour former un backcourt particulièrement mobile et apte à conserver le ballon.
- Conclusion :
Finalement, on peut estimer que la question est moins celle du niveau de performance individuelle de Greivis Vasquez que celle de son insertion dans un collectif. Or, il est avéré qu'il constitue avec Kyle Lowry l'une des meilleures paires de meneurs de la ligue, qu'elle soit associée sur le parquet ou non, ce qui est sans aucun doute un des atouts majeurs de Toronto en vue des playoffs.
Quant à savoir si Vasquez retrouvera prochainement un boulot de titulaire, cela dépendra beaucoup des plans que le GM des Raptors peut préparer pour l'avenir. On n'est toutefois pas trop inquiet pour lui.
Et pour les futurs bacheliers, n'oubliez pas que dans votre copie comme sur un parquet, il faut soigner les transitions.