Pour l’instant, on ne sait pas si Julius Randle sera un agent libre cet été. Il possède une player option à 9 millions pour la saison prochaine. Mais après une dernière saison réussie à 21.4 points et 8.7 rebonds par match, sa côte est plus haute que jamais. Au point que cette option n’est en réalité plus qu’une blague pour le joueur et son clan qui touchera de toute évidence un salaire nettement supérieur la saison prochaine. Cette option sera refusée sans l’ombre d’un doute. La logique autant financière que sportive lui donne raison. Les Pelicans sont dans une optique de reconstruction qu’il a déjà connu chez les Lakers depuis le début de sa carrière, et vont surtout drafter Zion Williamson qui viendra faire de la concurrence à Randle sur le poste 4. L’atmosphère chez les Pelicans est donc propice à un départ de l’ailier-fort vers de nouveaux horizons.
Cette semaine, c’est celui de l’Arizona qui s’est dessiné dans le paysage encore assez flou de Julius Randle et de son avenir. John Gambadoro (Gambo), insider respecté des Phoenix Suns, a secoué la sphère médiatique autour de la franchise en annonçant un intérêt mutuel entre le jouer et les Suns.
Have heard that Free Agent Power Forward Julius Randle has interest in the Phoenix Suns. And I fully expect the Suns to consider him as well.
— John Gambadoro (@Gambo987) 31 mai 2019
Cette rumeur parait cohérente, tant Julius Randle est avant tout un joueur à la recherche du meilleur projet. C’est la motivation qui l’avait poussé à signer chez les Pelicans l’été dernier, pour remplacer le vide laissé par DeMarcus Cousins aux côtés d’Anthony Davis. Chez les Suns, il pourrait de nouveau combler un manque, celui d’ailier-fort de talent chez les Suns. Sous Igor Kokoskov, les Suns jouaient en small-ball sans véritable intérieur à ce poste et l’arrivée de Randle pourrait bien rebattre les cartes. Sa petite expérience (5 ans) dans la ligue pourrait aussi être un atout dans le développement de Deandre Ayton. En apportant sa taille dans la raquette, il pourrait aussi enlever un peu de pression au premier choix de la draft 2018 qui devait assumer seul toutes les responsabilités dans la raquette l’an passé.
Sur le papier, cet ajout pourrait donc être intéressant pour les Suns, mais l’intersaison 2019 réserve d’autre défis à James Jones (GM). En tête, celui de la signature de Kelly Oubre Jr. L’ailier a fait ses preuves lors de sa première année à Phoenix, désormais agent libre restreint, il va demander le meilleur salaire possible. Une situation dangereuse qui pourrait pousser les Suns à surpayer un joueur important de leur rotation. Les noms de Oubre et Randle sont les plus cités, mais il ne faut pas oublier qu’un meneur vétéran est aussi réclamé dans une équipe trop souvent désorganisée derrière les exploits de Devin Booker l’an passé. Sachant qu’ils disposent de 30 millions en banque cet été, il faudra investir intelligemment. Or la signature de Julius Randle aura elle aussi un prix, onéreux sans aucun doute. On imagine mal Randle refuser 10 millions pour en prendre 15. Alors certes, les Suns pourraient lui offrir d’abord un contrat pour ensuite payer Kelly Oubre Jr dans le cadre des droits bird. C’est une situation envisageable, mais qui poserait une autre question sur la stratégie des Suns sur le long terme.
Est-ce une bonne idée de miser l’intégralité de son salary cap sur des joueurs confirmés avec un talent certain mais dont le potentiel de devenir une superstar est limité ? C’est notamment la stratégie qui a méné Miami ou Charlotte à s’entêter dans un système limité qui ne les emmène jamais plus loin que le Top 6 d’une conférence. Les Suns ont besoin de retrouver le goût de la victoire, certes, mais il ne faudrait pas le retrouver au prix d’une stagnation programmée d’ici deux ou trois saisons. Dans ce chemin, on peut même penser que la patience pourrait être la plus belle des vertues à Phoenix, en s’inspirant de ce qui a été fait chez les Nets ou les Clippers l’été dernier. En 2020, les équipes qui pourront proposer un contrat max seront bien moins nombreuses que cet été, et c’est dans ce scénario que Phoenix pourrait tirer son épingle du jeu. En attendant, Julius Randle attire dans l’Arizona et sous-réserve d’un contrat raisonnable, il pourrait être l’une des pièces contribuant à ensoleiller à nouveau le ciel des Suns.