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Un sentiment d’injustice s’est développé parmi les meilleurs joueurs NCAA. Le sentiment qu’ils sont véritablement braqués par une ligue qui les empêche de toucher un salaire mérité. Cette année encore certaines estimations ont par exemple annoncé que Cole Anthony, meneur star de North Carolina annoncé dans le Top 10 de la Draft 2020, aurait généré à lui seul 5 millions de dollars de droit à l’image. Bien évidemment, il n’en a pas vu le moindre centime. Le sentiment que ce système est obsolète a grimpé aussi simplement que ça. Cette saison, la NCAA a commencé à réfléchir au financement par le droit à l’image pour ses athlètes. Si c’est un premier pas en avant, on a l’impression qu’il faudra encore compter de nombreuses années avant de voir ces joueurs rémunérés à leur juste valeur.
En conservant coûte que coûte un système inadapté à la réalité économique du sport, la NCAA s’est aussi exposée à la concurrence. Le premier marché à avoir dégainé, c’est celui de l’Australie. Au printemps dernier, la NBL (ligue australienne) a décidé de révolutionner son offre dans le but d’attirer des athlètes au-delà des limites de l’Océanie. Ligue professionnelle peut désirable, elle a lancé son ‘’Next Stars Program’’ ayant pour but d’accueillir dans un club professionnel des jeunes athlètes pendant 1 ou 2 ans, avant de les laisser aller se présenter à la Draft. Le tout avec un joli chèque à la clef bien sûr.
Pour une première, l’offre a séduit. R.J Hampton, potentiel premier choix de Draft 2020, a choisi cette option avec la volonté de se professionnaliser tout en mettant la maman à l’abri. L’Australie n’en demandait pas tant et cette tête de gondole a attiré 3 autres noms : LaMelo Ball, Marcos Louzada-Silva et Terry Armstrong, tous dans le besoin de relancer leurs carrières respectives pour diverses raisons. L’Australie a fait preuve d’intelligence en comprenant avant la NCAA que ces athlètes demandaient un salaire. Dans une culture sportive similaire à celle des États-Unis, ces 4 jeunes hommes ont trouvé leur bonheur, faute de mieux dans la poussiéreuse NCAA.
On peut penser que les prémices de la réussite du projet australien fait partie des principales raisons qui ont poussé la NBA à développer un système de développement des joueurs viable. Si jusqu’à aujourd’hui, l’Australie se présentait comme l’unique alternative à la NCAA, la vraie question est de savoir combien de modèles similaires à la NBL allaient voir le jour ? On peut penser que la Chine ou d’autres pays à la culture basket plus légère (Pays du Golfe par exemple) ont eux aussi envie d’accueillir des jeunes stars à coup de chéquier.
Pour éviter ce phénomène, la NBA a alors pris les devants en utilisant sa si anonyme G-League comme le territoire de prédilection de ces jeunes frondeurs qui n’acceptent plus la NCAA et ses dérives. Le projet de la NBA est ambitieux. Hier, elle a posé la première pierre d’une idée cohérente qui a tout pour réussir. Plus qu’une révolution, la ligue d’Adam Silver a choisi de s’adapter à la problématique rencontrée par les jeunes athlètes dans leur processus de développement individuel jusqu’à la Draft. Ce programme pré-draft existait déjà en G-League, et permettait aux jeunes talents de s’y développer pendant une saison contre une enveloppe de 125 000 dollars. La carotte n’était pas assez importante, bien qu’elle ait attiré quelques clients comme le désormais ailier du Thunder Darius Bazley.
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