Après une piètre performance contre les Pacers fin 2016, Rajon Rondo était sorti des tablettes de Fred Hoiberg. Mis sur le banc par le coach des Bulls, le meneur n'a pas supporté cet affront et a même menacé de départ la franchise. Dans la défaite hier contre Washington, Rondo a fait son retour en sortie de banc : 12 points, 4 rebonds et 6 passes en 27 minutes. Pourtant son statut à Chicago reste toujours incertain. Il est revenu sur cette situation tendue avec le journaliste KC Johnson :
J'ai eu une brève explication avec un gars du staff. Ils essayent de me sauver de moi-même. Est-ce que je dois être sauvé de moi-même ? Dans ce sport, vous pouvez être broyé. C'est un jeu d'erreurs, on doit faire avec, sinon... Je ne donnerais aucun nom, mais c'est ce à quoi j'ai eu droit comme explication. A Cleveland, ils m'ont dit que j'avais un plus-minus négatif à la mi-temps contre Indiana. Je pense que c'est en partie la raison. Le reste de l'explication, c'est de la merde. Me sauver de moi-même ? Je n'ai jamais entendu cela durant toute ma vie. Mais, je suppose qu'ils essayent de faire la meilleure chose pour moi.
Lorsque le journaliste lui demande s'il s'est entretenu avec Hoiberg sur cette situation tendue, Rondo semble hésitant :
Heu... comment dire cela ? Non. Nous parlons juste cordialement. Rien de plus. J'ai signé ici car je voulais vraiment venir, mais c'est complètement différent que ce que j'avais prévu. Je n'ai pas eu beaucoup d'attention pendant un bon moment.
Dans une franchise où la pression médiatique est plus forte qu'ailleurs, Rondo paye plus que jamais sa réputation de cancer des vestiaires. Déjà pestiféré chez les Mavericks, le meneur reste sur la sellette à Chicago où son sort pourrait être réglé durant la trade deadline. L'ex Celtic a disputé 30 matchs cette saison et enregistre sa pire moyenne au scoring depuis son année rookie (7.2 points) et le plus faible pourcentage de toute sa carrière (36,9% aux tirs). En attendant la suite de ces liaisons dangereuses, Hoiberg souhaite utiliser son meneur comme sixième homme. Un dernier coup de poker sûrement pour le relancer. Le coach a été séduit par la performance de Rondo, hier contre les Wizards :
Je pense que Rajon a été vraiment bon. Notre rythme, surtout dans la première partie du match, était excellent. Quand il était en jeu, il a été agressif dans le bon sens du terme en recherchant à scorer. Il nous a donné un coup de boost. Je suis satisfait de la façon dont il se tenait prêt et de son état d'esprit le temps où il était sur le banc. Il a eu une influence positive sur le banc pour les jeunes gars. Il a donné de la voix en les encourageant.
Reste à savoir si ce rôle de joker en sortie de banc conviendra à Rajon Rondo qui avoue connaître la pression depuis sa signature dans l'Illinois.
Jouer pour les Bulls ou d'autres grandes organisations comme les Celtics signifie que vous allez être jugé dès le premier jour. Ça fait partie du jeu et j'ai signé pour cela. Ça ne me dérange pas d'être jugé ou d'avoir la pression sur moi. Les gens m'ont jugé dès mon arrivée mais ça ne me fait rien d'être dans une boîte. Même si ce n'est pas une super sensation de jouer dans ce contexte. Vous êtes seulement bon, si votre coach pense que vous l'êtes. C'est en grande partie ce qui fait le succès individuel en NBA.