Bon nombre d'observateurs en pré-saison imaginaient mal les Spurs en Playoffs cette année. Pourtant, avec un trio DeMar DeRozan, Rudy Gay, LaMarcus Aldridge, qui aurait été considéré comme un sacré Big 3 quelques années en arrière, on était loin d'avoir une équipe de peintres. Mais après leur élimination sans saveur face aux Warriors, et les départs cumulés de Kawhi Leonard, Manu Ginobili, Tony Parker et Danny Green, on pouvait légitimement parler de fin de cycle. Sentiment renforcé après la blessure en début de saison de Dejounte Murray. Pourtant, dans une conférence Ouest annoncée comme ultra-compétitive, l'institution Spurs et l'académie de jeu de Gregg Popovich auront encore été d'une efficacité létale. Et si les trois joueurs pré-cités font largement leur taff, un Derrick au nom coloré (un de plus) concentre l'attention depuis quelques temps, et à juste titre : Derrick White.
Si l'on avait pu apercevoir brièvement son potentiel la saison dernière, c'est surtout en G-league qu'il a fait ses gammes, tournant à 20 points de moyenne avec les Spurs d'Austin. Cette année, il a pris une place essentielle dans le roster de San Antonio, et supléé à merveille l'absence de Dejounte Murray. Leur future association fait d'ailleurs saliver beaucoup de fan texans, Patty Mills parlant même de duo "effrayant".
Car si Derrick White peut être par intermittence une arme offensive (23 pts lors du dernier match), notamment grâce à un excellent pourcentage au tir (49,6 % cette année), c'est surtout défensivement que son impact est le plus impressionnant, avec 2 contres de moyenne sur les six derniers matchs des Spurs, dont 6 contre Atlanta. Llyod Pierce le coach des Hawks déclarait justement :
White [...] c'est un défenseur d'élite, il a pris le relais d'un autre défenseur d'élite, Dejounte Murray
Son QI basket et son intelligence de jeu sont également régulièrement felicités, comme le déclarait son coéquipier Lamarcus Aldridge :
Il y a les intangibles, les choses que vous ne pouvez pas vraiment apprendre à un meneur de jeu. [...] Vous pouvez essayer de l’enseigner, mais il y en a certains qui comprennent juste naturellement.
Au final, les Spurs restent sur 6 victoires de suite avec un White sur cette série à 14,6 pts, 5 rebonds et 5,8 passes. S'ils maintiennent cette cadence, et si leur jeune extérieur conserve cette intensité, jouer les Spurs en Playoffs sera loin d'être un cadeau cette année.