Ils sont vieux, blessés, inconstants. C'était la conclusion à tirer sur les Nets au soir du 31 décembre. Après avoir fait rêver les fans de la banlieue new-yorkaise avec un effectif blockbuster au début de la saison, Brooklyn n'a pu rapidement compté que sur ses faiblesses. Autour d'un coach débutant nommé Jason Kidd qui pensait compter sur l'expérience de ses joueurs, la franchise du milliardaire russe Mikhail Prokhorov affichait un bilan de 10 victoires pour 21 défaites. Seule la déroute des Knicks pouvait donner un semblant de sourire.
Depuis, les Nets ont enchaîné 29 succès en 39 matchs, et sont confortablement installés à une cinquième place à l'Est. Surtout, ils sont devenus un véritable spoiler pour les favoris au titre : en plus d'avoir battu Warriors, Grizzlies ou Mavericks, ils ont surtout surpris le Thunder et les Spurs. Leur plus gros coup : trois victoires à zero face au Miami Heat. Le changement est radical et presque inespéré, pourtant le general manager Billy King déclare qu'il n'a jamais été inquiet.
Ça nous a pris du temps.Nous avions de nouveaux joueurs, un nouvel entraîneur, un nouveau style, et nous avons eu des blessures. J'ai trouvé qu'on jouait bien, même extrêmement bien depuis le premier match de l'année. La défense a été la clé.
- Un diesel qui tourne bien
Le plus étonnant dans ce revirement total, c'est que l'effectif n'a quasiment pas changé. Reggie Evans et Jason Terry ont laissé leur place à Marquis Teague et Marcus Thornton, Jason Collins est arrivé en renfort, mais rien de plus.
Pire, ils ont perdu leur pivot titulaire Brook Lopez pour la saison, et Garnett et Kirilenko ont manqué plus d'une vingtaine de rencontres pour des blessures respectives au dos et à la cheville. Autant dire que le frontcourt a dû être remodelé à la hâte, avec le tout jeune Mason Plumlee.
C'est finalement une question de rythme qu'il a fallu trouver autour d'un Deron Williams qui retrouve progressivement ses marques, épaulé par le revenant Shaun Livingston. Il fallait juste que Jason Kidd arrive à faire fonctionner son système.
La saison NBA est un marathon. On peut être jugé sur le premier match, mais ceux qui s'y connaissent ne vous jugent pas avant la fin. Nous sommes une équipe de vétérans, personne n'a paniqué dans le vestiaire. […] Nous avons appris à mieux nous connaître.
Avec ce groupe de vétérans, anciens champions (Pierce, Garnett) ou finalistes de conférence (Williams, Johnson, Kirilenko), Brooklyn sera sans nul doute l'épouvantail des play-offs : pas la meilleure équipe, pas la plus talentueuse, mais la plus roublarde car la plus habituée. Et ça, Billy King l'a bien compris.