- LE CONTEXTE : LA RECHERCHE DU PRéCIEUX SéSAME
La vie d’un joueur NBA n’est jamais de tout repos, et Timothé Luwawu-Cabarrot est bien placé pour en parler. Drafté par les Sixers avec un profil de potentiel joueur important du Process emmené par Ben Simmons et Joel Embiid, il n’a finalement jamais convaincu et connu 2 nouvelles franchises où il a joué les intérimaires l’an passé (Chicago Bulls, Oklahoma City Thunder). Correct mais pas brillant, il n’avait pas été conservé et arrivait à la dernière intersaison en tant qu’agent libre pour le deuxième été consécutif. Sa côte n’était pas assez haute et en Octobre, il s’est retrouvé sans contrat à sa plus grande déception comme il le disait au micro de Canal+ en pleine Coupe du Monde aux premières loges de l’exploit des Bleus face aux USA. Finalement, ce sont les Cleveland Cavaliers qui l’ont appelé lors des training camps pour lui offrir une dernière chance. Mais là encore, TLC n’avait pas convaincu et a dû se résoudre à (re)découvrir la G-League et son univers impitoyable. Sans se mentir, la saison du français partait très mal, et seul un miracle pouvait le ramener sous le feu des projecteurs.
- L’ANNéE DU FRANÇAIS : IL TROUVE SA PLACE ET SON RÔLE EN NBA
Mais comme pour d’autres joueurs avant lui, il a eu la chance de faire partie des joueurs de G-League rapatriés en NBA. Ce sont les Brooklyn Nets et les lumières de New-York qui ont rappelé Luwawu-Cabarrot, loin de la morosité à Cleveland. Il a d’abord enchaîné deux contrats de 10 jours, avant de décrocher ce pourquoi il se battait : Un contrat garanti sur 2 saisons ! Ce coup de stylo, il l’a mérité ! Chez les Nets, il a prouvé encore une fois qu’il avait sa place dans la ligue et les capacités pour s’épanouir au sein d’un collectif en tant que rôle player capable d’entrer et d’apporter des garanties au scoring à tout moment. Sa polyvalence a convaincu puisqu’il a autant performé en tant que slasher que sur du catch and shoot selon les séquences et les leaders à ses côtés sur le terrain. Ainsi, il a réussi à passer la barre des 10 points à 11 reprises cette saison. Un chiffre honorable pour un joueur qui n’a disputé ‘’que’’ 39 matchs, dont certains avec un temps de jeu trop peu significatif. Il a également réussi cela en ne prenant que 5 tirs par match en moyenne. Timothé Luwawu-Cabarrot termine donc sa saison à 6 points (40%) et 2 rebonds de moyenne en 17 minutes, à la hauteur de ses moyennes en carrière.
- LA PERFORMANCE DE LA SAISON : "MAKE THAT SHIT !"
On aurait pu sélectionner son match du 23 Février à Charlotte (21 points, 4 rebonds à 7/12), mais on a préféré son match du 07 Mars contre les San Antonio Spurs, davantage représentatif de son rôle à Brooklyn. En cette interminable période de quarantaine, c’est difficile à croire mais cette performance ne remonte qu’à deux semaines. Contre une équipe à la défense de qualité comme les Spurs, Timothé Luwawu-Cabarrot termine avec 19 points (5/7), 2 passes décisives et 1 rebond. Ce soir-là, il a été efficace en sortie de banc et est allé gratter du temps de jeu (29 minutes) en prouvant son efficacité. Derrière l’arc de cercle (3/5), près de l’arceau ou sur la ligne des lancers-francs (6/6), il n’a pas failli pour accompagner les siens dans leur festival offensif du soir (139 points marqués). C’est une performance de référence qui doit marquer les esprits et celui du français avant tout sur le rype de joueur qu’il doit devenir. Une arme efficace en sortie de banc prête à sanctionner les défenses qui l’ont sous-estimé, ou celles qui seront à l’avenir trop occupées à défendre Kyrie Irving et Kevin Durant. Ce match restera donc sa référence 2019/2020, où l'on aura adoré sa hargne à l'image de son cri "Make that shit !", prononcé après un lay-up manqué (malgré la faute).
- QUEL FUTUR POUR LE FRANÇAIS : ENFIN UN éTé TRANQUILLE A L’HORIZON ?
Après avoir été coupé par les Philadelphia Sixers et leur patience douteuse il y a deux ans, ainsi que par des Chicago Bulls au duo Gar Foreman et John Paxson toujours très inspiré (vous l’avez ?) l’an passé, Timothé Luwawu-Cabarrot se dirige enfin vers une intersaison sereine. Malgré l’incertitude qu’installe la pandémie de Coronavirus sur la ligue, il a un contrat garanti à hauteur de 2 millions pour la saison prochaine et on imagine mal les Nets le couper. Au fil des semaines, il a réussi à devenir un élément sûr de la rotation s’assurant près de 20 minutes par match chaque soir. De plus, les Nets ont un salary cap déjà bien dépassé pour la saison prochaine et ils ne cracheront pas sur un joueur de rotation qui a prouvé son efficacité à plusieurs reprises. C’est le mot de ce bilan, la régularité. Ici, on y croit à fond, TLC a tout ce qu’il faut pour devenir l’ailier polyvalent parfait en sortie de banc pour de très nombreuses années à venir.