- 5 : Joel Embiid
Et on commence avec le pivot camerounais des Sixers. Il fallait choisir quelqu'un pour récompenser la grose défense mise en place par Brett Brown (5ème meilleure defensive rating). Joel Embiid ou Robert Covington pouvait chacun faire l'affaire mais historiquement ce sont plutôt les intérieurs qui héritent de ce trophée (et en plus c'est bien Embiid qui a le meilleur defensive rating de son équipe). Nous voilà donc avec un beau bébé de 2m13 pour 113 kilos pour commencer notre classement. Jojo claque pas loin de 2 contres par match en 31 minutes de jeu (2,2 pour 36 minutes). Sa mobilité et ses qualités athlétiques étonnantes pour un joueur de son gabarit en font un excellent second rideau, dissuassif et toujours prêt à surgir pour renvoyer la balle dans les gradins mais aussi pour gober du rebond (11 par match cette saison). En défense sur l'homme il n'est pas exceptionnel et naïf à certains moments mais rappelons juste que le garçon n'a que 23 ans et une saison et demi de NBA dans les pattes. Les pourcentages de ses adversaires directs baissentmalgré tout de plus de 8% quand il défend dessus (13% dans la zone la plus proche du panier). Au final, ce n'est pas le meilleur défenseur du monde mais son impact de ce côté là du terrain mérite un brin de reconnaissance.
- 4 : Marcus Smart
Voilà le premier Celtic du classement ! Avery Bradley parti vers Detroit, Marcus Smart a hérité d'une double dose de défense acharnée chaque soir. Aussi brouillon et exaspérant en attaque que féroce et fatiguant en défense, le pitbull de Brad Stevens n'a pas changé et s'occupe à tout les coups du meilleur attaquant adverse, avec le sourire. Son double coup de génie (ou double flop selon certains) sur James Harden pour valider l'incroyable comeback de son équipe le 28 décembre dernier lui vaudra certainement quelques voix. Mais il lui manque quelques stats (comme chaque extérieur en fait) pour espérer titiller plus qu'une place au pied du podium (1,5 steals, 0,3 blocks). Attention toutefois puisque s'il continue à autant se donner dans les années à venir, ça ne serait pas étonnant que les votants décident de le récompenser pour ses efforts. Probablement un des défenseurs les plus impressionnants à regarder.
- 3 : Al Horford
Et le second ! Le pivot de 31 ans est la pierre angulaire de la meilleure défense de NBA, tout simplement. Moins spectaculaire que la plupart de ses concurrents, Al Horford est également plutôt en retrait niveau statistiques pures (seulement 7,8 rebonds, 1 contre et 0,6 interceptions par match) et pas le meilleur défenseur sur l'homme (seulement 6,3% de baisse d'adresse pour ses adversaires directs) mais quelle intelligence dans le placement... Non seulement il dirige la défense, mais en plus c'est lui qui colmate toutes les brèches grâce à ses aides millimetrées et sa parfaite lecture du jeu. Malheureusement pour lui, son manque de dimension physique (il mesure seulement 2m08) lui joue parfois des tours et il peut avoir du mal à contenir les buldozers. Certains pivots ont d'ailleurs cartonnés contre les Celtes cette année comme par exemple Andre Drummond et ses 26 points 22 rebonds fin novembre.
- 2 : Andre Roberson
Comment un ailier aussi catastrophique en attaque (5 points de moyenne à 22% à trois points) est-il parvenu à s'imposer comme un titulaire indispensable chez un contender ? En compensant de l'autre côté du parquet pardis. Ce n'est pas un hasard si depuis que le natif du Nouveau Mexique est blessé la défense du Thunder prend l'eau (117 points encaissés contre Portland, 116 contre Dallas...). Pourtant, Billy Donovan dispose de deux autres très bons défenseurs dans son cinq majeur avec Steven Adams et Paul George, mais rien à faire Roberson est indispensable à la bonne santé de la troisième défense NBA. Très coriace sur l'homme, l'ailier est aussi ultra performant dans les aides, à la manière d'un Al Horford dont nous avions déjà parlé. Il aurait pu monter un dossier de véritabe favori s'il avait été légérement plus productif niveau statistique (1,1 steals et 0,9 blocks).
- 1 : Kevin Durant
Et le favori pour le tophée de Defensive Player of The Year a mi-saison est le numéro 35 des Warriors ! Pour la belle histoire déjà, attaquant sublime mais étiqueté comme feignasse en défense, Kevin Durant a décidé d'arrêter de jouer en dilettante dans sa moitié de terrain et c'est plutôt impressionant. Ses attributs physiques uniques en leur genre (2m13, une envergure démentielle, une mobilité incroyable et une détente très correcte) en font une menace permanente. Capable de défendre sur à peu près tout le monde, il prend maintenant la responsabilité de mettre sous éteignoir le go to guy adverse lors des fins de match serrés. Et avec efficacité comme le montre par exemple ce money time parfaitement géré contre LeBron James lors du match de Noël. Cette année, Durant est tout simplement le troisième meilleur contreur NBA avec 2,1 blocks par match et ses aides sont également impressionnantes. Alors évidemment il est particulièrement bien aidé par le fait d'avoir à ses côtés deux autres défenseurs d'exceptions (Klay Thompson et Draymond Green) mais ce qui est remarquable c'est que l'ancien d'OKC grignote petit à petit l'influence de l'aboyeur des Dubs dans sa moitié de terrain. Et ça, c'était pas du tout prévu.
- Mentions
Cette saison les habituels sérieux prétendants à ce trophée que sont Rudy Gobert et Kawhi Leonard sont blessés mais si Utah essaie de pencher vers un style de jeu plus offensif, les Spurs eux continuent de s'appuyer sur leur défense pour gagner des matchs. Pourtant, Gregg Popovich n'a pas vraiment les bonnes armes pour ça. La raquette Gasol-Aldridge notamment fait peur mais les bricolages de Pop ainsi que le très bon boulot de Danny Green sur les lignes extérieures parviennent à maintenir le navire à flot. Robert Covington, déjà mentionné plus haut, méritait lui aussi un petit rappel de son travail, sans oublier Jaylen Brown et son impact physique.
De l'autre côté du pays, comment ne pas mentionner les deux Warriors Klay Thompson et Draymond Green, encore très performants dans ce domaine cette saison.