- La prédiction du début de saison
Avec le recrutement effectué à l’inter-saison, mais aussi une période d’adaptation et de remise en forme nécessaire pour Kawhi Leonard, la rédac’ avait pronostiqué une troisième place à l’Est et un bilan de 53 victoires et 29 défaites pour la franchise canadienne. Au final, Toronto a fait un peu mieux en se classant deuxième avec un total de 58 succès. Mais surtout, peu de monde voyait l’équipe entrainée par le coach rookie Nick Nurse, décrocher le titre de champion NBA. Avec du talent, du travail et de la réussite, les Torontois l’ont fait et ont remporté le premier titre de l’histoire de la franchise !
- L’effectif
Meneurs : Kyle Lowry, Fred VanVleet, Delon Wright (transféré à Memphis), Lorenzo Brown (coupé début janvier), Jordan Loyd, Jeremy Lin (libéré par Atlanta).
Arrières : Danny Green, Norman Powell, Malachi Richardson (transféré à Philadelphie et coupé), Patrick McCaw (signé début janvier)
Ailiers : Kawhi Leonard, OG Anunoby, CJ Miles (transféré à Memphis), Jodie Meeks (signé définitivement en mars), Malcolm Miller.
Intérieurs : Marc Gasol (arrivé de Memphis), Serge Ibaka, Jonas Valanciunas (transféré à Memphis), Pascal Siakam, Greg Monroe (transféré à Brooklyn puis coupé), Chris Boucher, Eric Moreland (signé définitivement début avril).
- Les chiffres de la saison
Bilan : 58 victoires - 24 défaites, 2ème de la Conférence Est, 1er de la division Atlantique.
Attaque (Off Rating) : 112,6 (5ème NBA).
Défense (Def Rating) : 106,8 (5ème NBA).
Meilleur marqueur : Kawhi Leonard avec 26,6 points par match
Meilleur rebondeur : Serge Ibaka avec 8,1 rebonds par match
Meilleur passeur : Kyle Lowry avec 8,7 passes par match
Meilleur intercepteur : Kawhi Leonard avec 1,8 interception par match
Meilleur contreur : Serge Ibaka avec 1.4 contre par match
Meilleur pourcentage (au moins 41 matchs joués) : Pascal Siakam avec 54.9% de réussite.
- La saison 2018 - 2019
Parfaite. Il n’y a pas d’autre mot pour évoquer la saison qu’ont vécue les fans des Raptors. De l’arrivée du duo Kawhi Leonard/Danny Green durant l’été (malgré le départ de DeMar DeRozan), à celui de Marc Gasol à la trade deadline, en passant par l’impeccable gestion de la santé de The Klaw, Masai Ujiri et tout le staff de la franchise canadienne ont fait tout ce qui fallait de A à Z pour donner l’opportunité à la seule équipe basée en dehors des Etats-Unis de gagner son premier titre NBA.
Pourtant, au départ, rien n’était gagner d’avance, loin de là. Les questions sur la santé de Leonard et son envie de jouer pour les Raptors n’ont pas tardé à poindre le bout de leur nez. Tout comme les interrogations sur les capacités de Nick Nurse, assistant promu pour succéder à Dwane Casey en tant que head coach rookie. Très rapidement, ces doutes se sont envolés. Kawhi a fait part de sa volonté de pouvoir jouer au basket, lui qui en avait été privé quasiment durant une saison entière. Avec une gestion parfaite de sa santé de la part du staff médical des Raptors et le désormais célèbre « load management », la superstar a rapidement retrouvé son niveau, tout en arrivant à son pic de forme pour les playoffs. Dans le même temps, Nick Nurse a très rapidement mis sa patte sur le jeu et les rotations de l’équipe. Quitte à bouleverser le bench mob qui avait tant réussi aux Raptors les années précédentes, il a pris une décision forte dès le début de saison en donnant plus de responsabilités à Pascal Siakam, promu titulaire, et en instaurant une rotation sur le poste 5 entre Serge Ibaka et Jonas Valanciunas en fonction de l’adversaire.
Les nombreux matchs de repos accordés à Leonard ont eu un double impact positif sur la saison torontoise. Ils ont permis l’éclosion du Camerounais devenu deuxième arme offensive de l’équipe (et même première lorsque KL2 ne jouait pas) et comme évoqué plus haut, ils ont permis à la superstar d’arriver à son top niveau au moment des échéances importantes.
Malgré un effectif qui tournait bien et un Valanciunas, qui était sur le point de revenir de blessure, et face à la course à l’armement massif qui s’est produite à la trade deadline (notamment du côté de Philly et Milwaukee), Masai Ujiri ne pouvait pas rester sans rien faire. Il a pris la deuxième lourde décision décisive de la saison en se séparant d’un autre joueur emblématique de la franchise Jonas Valanciunas, échangé en compagnie de Delon Wright et CJ Miles contre Marc Gasol.
Sans être très efficace au scoring, l’Espagnol s’est très vite avéré être la pièce qu’il manquait à cette équipe pour lui faire passer un cap supplémentaire. Son intelligence tactique en défense comme en attaque a fait passer l’équipe dans une autre dimension. En balance avec Ibaka pour le poste de titulaire, il a profité d’un écart de conduite du Congolais suspendu pour plusieurs matchs après un début de bagarre à Cleveland, pour prendre définitivement le poste de titulaire jusqu’à la fin de la saison régulière, qui s’est achevée sur une deuxième place de la conférence Est et un avantage du terrain acquis sur toutes les équipes de la ligue en dehors des Bucks de Milwaukee.
En playoffs, rien n’a été facile non plus. Les Raptors ont éliminé le Magic d’Orlando après avoir laisser filer le match 1, puis ils ont eu besoin de sept matchs pour sortir les Sixers d’un Joel Embiid en méforme, avant d'éliminer les Bucks de Milwaukee, après avoir pourtant été menés 2-0. Enfin, comme tout titre n'arrive jamais sans une dose de réussite, les hommes de Nick Nurse ont bénéficié des blessures de Kevin Durant et Klay Thompson lors des Finales NBA, pour venir à bout des champions en titre, les Golden State Warriors, dans le sillage d’un grand Kawhi Leonard et d’un excellent Kyle Lowry. Difficile de ne pas citer le meneur des Raptors qui a signé la meilleure saison de sa carrière. Sans avoir besoin d’être un top scorer chaque soir, le natif de Philadelphie a pu se concentrer sur le reste en étant un parfait gestionnaire et en montrant sa science de la défense soir après soir.
- Le grand moment de la saison
Bien sûr le sacre de champion reste le plus beau moment de la saison, même de l’histoire de la franchise canadienne. Mais sans aucun doute, le plus grand moment reste le buzzer beater de Kawhi Leonard, pour mettre un terme à la série face aux Sixers lors du match 7. Au final, cette demi-finale de conférence aura été la série la plus difficile pour les champions. Les quatre rebonds sur le cercle avant de rentrer, le temps qui semble suspendu puis l’explosion de la salle, une photo mythique, The Klaw a marqué à jamais l’histoire en ce 12 mai 2019 !
- Le pire moment de la saison
Un titre et puis s’en va. Comme les fans des Raptors le craignaient, Kawhi Leonard, malgré le titre de champion acquis et la possibilité qui s’offrait à lui de le défendre la saison prochaine, a décidé de quitter le Canada pour le soleil de sa Californie natale. Alors que dès l’ouverture du marché des agents libres les signatures ont rapidement été annoncées, The Klaw a pour sa part pris son temps pour choisir entre les Raptors, les Lakers et les Clippers. Après des rencontres avec les deux franchises de LA, puis un retour à Toronto traqué par les caméras et les hélicoptères de la chaîne CP24, il fait part de sa décision de rejoindre les Clippers, le 6 juillet. Ces derniers ont réussi à le convaincre de venir en récupérant dans le même temps Paul George en provenance d’OKC. Un coup dur pour les Raptors qui vont devoir vivre une saison de transition avant l'été 2020, où une grande partie des joueurs majeurs seront agents libres.
- Les points positifs
L’émergence de Pascal Siakam : récompensé par le titre de MIP, le Camerounais est la révélation de la saison des Raptors. S’il poursuit sur sa lancée, il est attendu comme la star de l’équipe la saison prochaine et avec l’éthique de travail qu’il a montré depuis le début de sa carrière, nul doute qu’il sera capable d’élever de nouveau son niveau de jeu pour relever ce nouveau challenge.
Une expérience sans précédent acquise par tout le groupe : même s’ils ne seront restés finalement qu’un an, Kawhi Leonard et Danny Green ont apporté un état d’esprit de champions et de vainqueurs à tout le groupe. Cette « culture de la gagne », Kyle Lowry et ses coéquipiers l’ont désormais intégré et les jeunes joueurs comme Siakam, Powell ou encore VanVleet vont continuer de progresser avec désormais cette expérience acquise.
Nick Nurse : le coach des Raptors était sujet de nombreux doutes au début de saison du fait de son inexpérience en tant que head coach en NBA. Mais fort de son expérience Outre-Atlantique et en D-League, Nurse s’est révélé par la gestion intelligente de son effectif et des hauts et bas de ses joueurs (à l’image du cas Fred VanVleet en qui il n’a jamais perdu confiance). Il s’est montré également plutôt habile dans ses ajustements lors des playoffs. La saison prochaine, avec un effectif moins talentueux, il devra néanmoins confirmer.
- Les points négatifs
Un one shot : le risque était là, Masai Ujiri en était conscient. Les Raptors ne repartiront pas avec le même effectif pour défendre leur titre la saison prochaine. En plus de Kawhi Leonard, Toronto n’a pas pu non plus conserver Danny Green parti, lui aussi, du côté de Los Angeles, mais pour rejoindre les Lakers de LeBron James et Anthony Davis.
Une année de transition ? : Avec les contrats de Kye Lowry, Marc Gasol, Serge Ibaka, Pascal Siakam, Fred VanVleet et OG Anunoby (team option) qui arrivent à expiration en 2020, la saison prochaine des Raptors s’annonce assez étrange. Mais d’un autre côté, avec autant de joueurs dans leur « contract year », ces derniers voudront se montrer, que ce soit pour toucher le pactole ailleurs ou resigner avec le projet que leur vendra Masai Ujiri. Des transferts en cours de saison, selon le déroulement de celle-ci, ne seront pas à exclure non plus.
- Bilan
Les Toronto Raptors ne pouvaient rêver d'une meilleure saison. Masai Ujiri a réussi son pari de remporter le premier titre de l’histoire de la franchise, avec le recrutement de Kawhi Leonard, Danny Green puis Marc Gasol. Même s’ils ne seront restés qu’un an, les deux anciens Spurs ont laissé des souvenirs inoubliables à tous les Canadiens fans de basket. La ville a fêter ses champions avec l’une, si ce n’est la plus incroyable parade de l’histoire du sport US. Difficile d’en vouloir à KL2 de rentrer à la maison et d’avoir l’opportunité d’être proche de sa famille. De même pour Danny Green qui a saisit la chance d’obtenir un dernier gros contrat. Les Raptors vont certainement vivre une saison de transition avant une inter-saison 2020 qui s’annonce mouvementée. Même si cela s’annonce compliqué pour le titre au vue des armadas qui se sont formées notamment à l’Ouest, il ne faudra pas non plus négliger la franchise canadienne la saison prochaine. Comme ça a été trop souvent le cas ces dernières années…