- LA PREDICTION DU DEBUT DE SAISON
L’équipe d’Inside Basket avait pronostiqué une très mauvaise saison à Sacramento avec la 15ème place et le fin fond de la conférence Ouest, accompagnée d’un bilan de 24 victoires et 57 défaites. Un pronostic très éloigné de ce qu’il s’est réellement passé. Comme beaucoup d’observateurs, nous avons été très surpris par la saison sensationnelle de ces jeunes Kings.
- L’EFFECTIF 2018/2019
Meneurs : De’Aaron Fox, Yogi Ferrell, Frank Mason III
Arrières : Buddy Hield, Bogdan Bogdanovic, Iman Shumpert, Ben McLemore
Ailiers : Harrison Barnes, Justin Jackson, Jamel Artis
Ailiers-forts : Marvin Bagley III, Skal Labissiere, Nemanja Bjelica , Wenyen Gabriel (two-way)
Pivots : Willie Cauley-Stein, Kosta Koufos, Deyonta Davis, Harry Giles
- LES CHIFFRES DE LA SAISON
Classement : 9ème de la conférence Ouest, 3ème de la division Pacifique.
Attaque : 109.6 pts/match (17ème de NBA)
Défense : 110.8 pts encaissés/match (21ème de NBA)
Meilleur marqueur : Buddy Hield avec 20.7 points par match
Meilleur rebondeur : Willie Cauley-Stein avec 8.4 rebonds par match
Meilleur passeur : De’Aaron Fox avec 7.3 passes par match
Meilleur intercepteur : De’Aaron Fox avec 1.6 interception par match
Meilleur contreur : Marvin Bagley III avec 1 contre par match
Meilleur pourcentage : Willie Cauley-Stein avec 55 % aux tirs.
- LA SAISON 2018/2019
Quelle saison ! Alors que personne ne voyait les Kings aussi forts, cette jeune équipe construite via la Draft depuis quelques années maintenant a surpris tout le monde en figurant comme une nouvelle équipe sérieuse à surveiller dans la conférence Ouest. Les Kings de Dave Joerger se sont parfaitement adaptés à la NBA moderne en proposant un jeu rapide et très agressif. Les statistiques le prouvent puisqu’ils terminent la saison régulière avec la troisième plus haute Pace de la NBA. Mais contrairement à des équipes comme Houston et Golden State, les Kings n’ont pas fait du 3 points à outrance une spécialité. Au contraire, Sacramento était la 5ème équipe utilisant le moins de tir extérieur dans cette saison pourtant réussie. Comme quoi, le 3 points n’est pas toujours l’arme ultime, même en 2019. En revanche, les Kings sont arrivés 7ème au classement des équipes marquant le plus de points dans la raquette.
Alors toutes ces statistiques sont bien jolies mais que traduisent-elles ? Elles symbolisent un jeu offensif vidé de tout complexe, libéré, pratiqué par une jeune équipe insouciante qui n’avait pas peur d’aller se casser les dents dans une raquette remplie de big men féroces. Certes, ce n’était pas le jeu le plus efficace ou le plus spectaculaire, mais il fonctionnait ! Leur efficacité moyenne (17ème offensive rating) était rattrapée par une très grosse Pace qui leur permettait de tenir le score. Leur défense n’était pas bonne non plus, mais ça ne les empêchait pas de tenir un bilan équilibré. C’était presque devenu un dicton : ’’Si l’adversaire marque 120 points, nous en marqueront 125 ! ’’.
De cette façon, les résultats sportifs ont suivi. Dans une saison très linéaire pleine de régularité pendant des mois, les Kings ont réussi à tenir un bilan équilibré jusqu’au 11 Février où ils culminaient à 30-26. Alors que personne ne les attendait dans une conférence Ouest pleine de talents, on commençait à les imaginer aisément en playoffs. Car Sacramento ne manquait pas de talents, au contraire ! Là où certaines équipes privilégient un Big 3 ou des duos d’All-Stars, Sacramento faisait parler la force du nombre derrière un noyau de très bons joueurs importants. De’Aaron Fox, Buddy Hield, Bogdan Bogdanovic, Harrison Barnes, Marvin Bagley III et même Willie Cauley-Stein, chacun contribuait chaque soir à son échelle dans la réussite collective des Californiens. Malheureusement, les Kings ont craqué sur les deux derniers mois de la saison régulière. Manquant probablement d’expérience, deux road-trips début et fin Mars auront eu raison de ce groupe qui termina l’année sur un 9-17. Derrière, les Clippers se sont envolés et les rêves de playoffs s’envolèrent par la même occasion. L’équipe de 2006 n’a toujours pas de successeur en post-season.
- LE MEILLEUR MOMENT DE LA SAISON
Mais comme vous l’avez compris, la déception de la 9ème place ne doit pas dominer. Les bons moments se sont comptés par dizaines la saison dernière. Le meilleur moment de la saison s’est déroulé le 28 Décembre dernier, un cadeau de Noël avec 3 jours de retard finalement. Face à des Lakers qui étaient eux aussi à la lutte pour les playoffs, une nouvelle bataille sans merci se déroulait au Golden 1 Center. Vu la rivalité historique qui oppose ces deux franchises, la course au Top 8 rajoutait de la tension à ce duel. Dans un match très serré, les Lakers menaient de 2 points à 4 secondes de la fin. Bogdan Bogdanovic qui réalisait déjà un bon match va alors mettre un point d’exclamation à cette fête. Un Buzzer-beater à 3 points extraordinaire après un step-back pour dépasser Tyson Chandler. Les commentaires sur NBC California et l’explosion de tout Sacramento sur ce tir resteront comme un moment que les fans des Kings n’oublieront pas.
- LE PIRE MOMENT DE LA SAISON
Pour Sacramento cette saison, il n’y a pas vraiment eu de moment horrible ou crève-cœur à sortir du lot comme les fans du Thunder ou des Sixers ont pu en connaître lors des playoffs. Comme on vous l’a dit plus haut, les Kings ont réalisé une saison très linéaire et régulière. Le pire moment est donc sans doute à trouver dans les deux derniers mois de la saison régulière où le groupe a craqué par manque de maturité dans la course aux playoffs. Le pire moment à dégager se trouve alors début Mars, lors du road-trip qui enterra définitivement leurs espoirs de playoffs. Dans ce voyage, on déplore donc 3 défaites de suite à Washington, Boston et Philadelphie où la faible défense des Kings aura montré toutes ses lacunes. Ce sera le point clé à travailler la saison prochaine, pour éviter qu’une 14ème saison de suite sans playoffs s’ajoute au compteur…
- LES POINTS POSITIFS
Un backcourt en feu. Sans eux, Sacramento n’aurait jamais réalisé une saison aussi surprenante. De’Aaron Fox et Buddy Hield ont fait leur place parmi les meilleurs duos d’arrières de la NBA en quelque mois, tout simplement. Le premier est un meneur génial, agressif, qui attaque déjà le cercle à un niveau élite. Le second est un sniper qui a mis du temps à exploser, mais qui est devenu le meilleur shooteur de la NBA l’an passé. Tous les deux cumulent ensemble 48 points par match, de quoi situer le duo…
Le diesel Marvin Bagley III. Après une saison en NBA, nous en savons plus sur cet homme, mais il demeure une énigme. Quel sera son plafond ? Le niveau de Trae Young et Luka Doncic sélectionnés derrière lui trahiront-ils la confiance de Vlade Divac placée en Bagley le soir de la Draft 2018 ? En attendant, le rookie a réalisé une première saison solide en progressant à son rythme. Il a d’abord été limité dans son temps de jeu et ses statistiques. Mais après Février, il a explosé lorsque son équipe a craqué pour terminer la saison régulière sur 2 mois à 18 points par match.
Un banc profond. On l’a répété, c’est le collectif qui a fait la force des Kings la saison passée. Quand vous avez sur le banc des joueurs comme Marvin Bagley III, Bogdan Bogdanovic, Harry Giles ou même Yogi Ferrell, on comprend mieux pourquoi.
- LES POINTS NEGATIFS
La défense. Avec une défense plus solide, les Kings auraient probablement été en playoffs. Ils ont terminé avec la 5ème pire défense de la NBA et le 9ème plus mauvais defensive rating. 115 points encaissés par match, c’est beaucoup trop. L’expérience va devoir rendre cette équipe plus rigoureuse. Sans ça, le plafond de verre ne sera jamais dépassé.
L’instabilité au coaching. La continuité parmi les joueurs fait autant de bien à Sacramento que l’instabiité du staff et la valse des coachs. Après avoir réalisé l’une de ses meilleures saisons en Californie, Dave Joerger s’est fait virer comme un vieux lave-linge sans même un merci par le front-office. On aurait pourtant pu croire en la continuité ici aussi pour continuer la progression vers les playoffs qui ne semblaient pas si lontains. Au lieu de ça, Luke Walton a été embauché après avoir lui aussi été licencié chez les Lakers. Depuis, Walton est plongé dans des ennuis judiciaires très sérieux qui plongent la franchise dans un doute profond. C’est ce qu’on appelle un mauvais choix.
Manque de stars. Enfin, le manque de stars risque de peser sur les Kings dans les années à venir. Cet été, on a donné un gros salaire à Harrison Barnes ce qui ne va rien arranger. Leur flexibilité est amoindrie et il faudra payer Fox et Hield dans un futur pas si éloigné. Leurs espoirs de devenir un concurrent au titre va donc reposer sur le groupe actuellement en place, et les réponses sur leur potentiel seront attendues dès l’an prochain.
- LE BILAN
Alors oui, terminer à la 9ème place d’une conférence aussi forte est une frustration immense. Les Kings ont réalisé la saison parfaite avec un collectif vraiment agréable à voir jouer et un état d'esprit irréprochaible. L'expérience et la défense auront manqué. Pour le futur, on a parié sur de la continuité chez les joueurs et un nouveau coach. L’avenir nous dira si cette saison 2018/2019 n’était qu’une parenthèse idyllique ou le début de quelque chose de plus grand.
- LE TOP DE LA SAISON : LES MEILLEURES ACTIONS EN 2018/2019