L’année dernière, Giannis Antetokoumpo avait remporté haut la main le titre de Most Improved Player. Cette année, le grec pourrait encore postuler à la fameuse récompense. S’il continue sur les mêmes bases que depuis le début de saison, il pourrait même rêver de réaliser un doublé inédit. C’est assez incroyable alors que l’ailier tournait à plus de 23 points de moyenne la saison dernière (il est actuellement à plus de trente…). Néanmoins, d’autres joueurs ont été privilégiés mais cela n’empêche pas que ce joueur pourrait être en tête le mois prochain.
Dans cette course, il est peu fréquent qu’un sophomore l’emporte car il est très souvent estimé que ceux-ci se doivent de progresser entre leur première et leur deuxième saison (même si la troisième place de Nikola Jokic l’année dernière tend à prouver le contraire). Ainsi, les progressions de Brandon Ingram ou Jamal Murray sont naturelles et ne sont pas prises en compte lors de la rédaction de ce classement.
Il ne faut pas oublier également qu’il est plus compliqué de passer de 16 à 23 points (ou de 23 à 30 quand on est hors-catégorie) que de 8 à 15, c’est pourquoi certains joueurs ont leur place au détriment d’autres.
Certains deviennent de vrais franchise players, d’autres s’affirment comme option numéro une offensive mais ils ont tous en commun d’avoir progressé. Il est évident que Victor Oladipo sera, à terme, moins dominant que Kristaps Porzingis, mais son début de saison, plutôt inattendu, le place en première place au détriment du letton. Néanmoins, ce classement n’est que fictif et la hausse significative de points inscrits par le letton en font un sérieux prétendant à ce titre.
- 1/ Victor Oladipo
SG – 23.4 points à 48% aux tirs dont 44.4% à trois points et 81.9% aux lancers-francs/4.3 rebonds/3.6 passes/1.4 interceptions/0.6 contre/3.4 ballons perdus
L’arrière, ancien coéquipier de Russell Westbrook, réalise un excellent premier mois de compétition même si les résultats collectifs des Indiana Pacers ne s’en ressentent guère. Comme son coéquipier Domantas Sabonis (malheureusement sophomore), il est l’une des vraies satisfactions de cette équipe. Il profite notamment de l’absence de Myles Turner durant plusieurs matchs. Susceptible d’avoir plus de ballons à jouer que l’année dernière, il crée pour lui mais également pour les autres (même si c’est plutôt relatif). Assez efficace en pénétration, il a notamment pris une nouvelle dimension au tir alors qu’il s’agissait de son point faible. Il manque toujours de QI basket et peut parfois être taxé d’égoiste dans ses prises de décision. Il perd encore trop de ballons mais son implication des deux côtés du terrain en font la véritable très bonne surprise de ce début de saison. Il se révèle au scoring après des années d’errance. Possible candidat au All Star Game.
- 2/ Kristaps Porzingis
PF – 30.4 points à 51.3% aux tirs dont 41.8% à trois-points et 84.1% aux lancers-francs/7.3 rebonds/1.1 passes/0.4 interception/2.3 contres/2.3 ballons perdus
Kristaps Porzingis peut légitimement faire partie des favoris au titre de MVP. Au vue de l’augmentation de ses statistiques (18 à 30 points par match), il est également un candidat crédible au titre de MIP. A l’aune de sa troisième saison NBA, sa capacité à scorer est devenue exceptionnelle. Dotée d’une panoplie de moves assez impressionnantes pour un joueur de son âge que ce soit dos au panier ou près de celui-ci, il n’a également jamais semblé aussi en phase avec son tir extérieur. Il a également démontré qu’il possédait une clutch attitude, capacité nouvelle chez lui. Avec près de trente points par match, il est, grâce à sa taille et ses qualités offensives, l’une des armes ultimes de la NBA actuelle. Il s’est encore amélioré en défense mais peut mieux faire. Néanmoins, pour un joueur doté de son envergure, il se doit de prendre davantage de rebonds pour approcher le double-double de moyenne. Si Victor Oladipo lâche prise, il sera le favori numéro un dans cette course notamment si les résultats collectifs de New York, dont il est l’inévitable leader, suivent.
- 3/ Aaron Gordon
SF – 19.0 points à 55.9% aux tirs dont 55.3% à trois points et 72.1% aux lancers-francs/7.7 rebonds/2.5 passes/0.8 interception/0.9 contre/1.6 ballons perdus
Deux joueurs du Magic peuvent prétendre postuler à cette récompense après ce début de saison : Jonathan Simmons et Aaron Gordon. Ce dernier réalise une saison parfaite jusqu’ici au sein d’un collectif floridien surprenant. Frank Vogel est parvenu (après une dernière saison mitigée) à mettre en place une identité collective chez une jeune équipe du Magic, basée sur la vitesse et le jeu en transition. Définitivement installé sur le poste d’ailier-fort, associé à Nikola Vucevic dans la raquette, il prouve, match après match, qu’il n’est pas qu’un simple phénomène de foire capable de martyriser les cercles. Il s’est largement amélioré dans ses prises de décision, faisant preuve d’un QI basket que l’on ne lui connaissait pas. Plus que cela, c’est sa capacité à inscrire ses tirs primés qui intrigue. En tournant à plus de 50% à trois points, il fait désormais peser une menace constante sur les défenses adverses. Symbole de sa réussite actuelle, il est passé d’une petite douzaine de points par rencontre à près de vingt. Il doit néanmoins être parfaitement ouvert pour inscrire ses paniers. Plutôt véloce au rebond, relativement solide en défense bien que pas toujours concerné par les tâches ingrates, et peu dispendieux en attaque, il a désormais sa place attitrée dans la réussite d’Orlando. Une excellente nouvelle pour ce quatrième choix de draft.
- 4/ D’Angelo Russell
PG – 20.9 points à 46.3% aux tirs dont 30% à trois points et 68.3% aux lancers-francs/4.7 rebonds/5.7 passes/1.0 interception/0.2 contre/4.0 ballons perdus
D’Angelo Russell est dans ce classement à la fin du premier mois de compétition mais si ses problèmes au genou le poursuivent pendant plusieurs semaines, il ne fera plus partie des prétendants lors du prochain mois de compétition. Il était le joueur le plus attendu de l’effectif des Nets en ce début de saison tant son transfert faisait office de dernière chance de se relancer pour lui alors qu’il n’a que deux saisons dans les jambes. Son comportement a plutôt rassuré. Clairement le joueur le plus talentueux d’une équipe composée de vaillants soldats, il prouve sa capacité à prendre en main le scoring et une partie de la création d’une équipe en mal de résultats. Peu en réussite à trois points et aux lancers-francs, il est plutôt efficace à mi-distance. Capable d’aller chercher quelques rebonds, il peut créer pour ses coéquipiers. Il doit encore se montrer plus juste dans ses choix afin de faire peser une menace aux points et à la passe sur les défenses adverses. Peu impliqué en défense, il en faudra encore davantage pour justifier son statut de deuxième choix de draft. Il faut déjà penser à soigner ses plaies pour revenir plus fort encore. C’est encourageant.
- 5/ Tobias Harris
PF – 20.1 points à 48.1% aux tirs dont 50.6% à trois-points et 90.5% aux lancers-francs/5.0 rebonds/1.7 passes/0.5 interception/0.2 contre/0.8 ballon perdu
Tobias Harris ou l’éloge du bon soldat qui n’en finit pas de progresser. S’il fallait retirer un joueur de cette équipe de Detroit, deuxième de la Conférence Est, ce serait lui. L’arrivée d’Avery Bradley, la reprise en main de Stan Van Gundy, l’implication accrue d’Andre Drummond et son « explosion » sont les causes d’un tel début de saison pour les Pistons. Actuellement pressenti pour aller au All Star Game, il brille dans le système de jeu de Motown City. En phase avec son tir, il possède toutes les qualités du joueur moderne. Capable de jouer ailier ou ailier-fort indifféremment, il a déjà réalisé de meilleures saisons au rebond ou à la passe mais jamais son empreinte offensive n’est apparue aussi essentielle. Il peut encore s’améliorer en défense mais il est la preuve qu’une progression n’est pas la simple dictature des chiffres, c’est également l’impact d’un joueur sur son équipe et celui de Tobias Harris est grand. Sans lui, cette équipe de Detroit ne présenterait pas le même bilan, d’où sa présence dans le Top 5 au trophée de MIP.