Steven Adams raconte son combat contre la dépression

Steven Adams raconte son combat contre la dépression

Sylvain Hermer 30/7/2018 à 07h50 2964
Steven Adams - Oklahoma City Thunder
Crédit photo : Associated Press

Malgré son physique de dur à cuire, Steven Adams a connu des heures très sombres psychologiquement en début de carrière.

La dépression n'épargne pas la sphère sportive. Au contraire, l'esprit de compétition peut pousser à bout certains joueurs fragiles psychologiquement. Cette saison, DeMar DeRozan et Kevin Love ont brisé ce tabou en livrant leur combat contre cette maladie. Des déclarations souvent très intimes et touchantes qui vont inciter d'autres joueurs à se confesser également. C'est le cas du robuste intérieur du Thunder, Steven Adams, qui revient sur des épisodes dures de sa vie dans un livre autobiographique "My life, My fight". Agé de 13 ans à la mort de son père, le joueur néo-zélandais s'est d'abord rattaché à l'un de ses frères ainés avant de s'envoler pour les Etats-Unis avec le rêve de devenir basketteur professionnel. Un objectif difficile qui le confrontera à la solitude et l'isolement.

 

Après la mort de mon père, je n'avais plus la force de me battre. Je savais que je voulais faire quelque chose, mais je ne savais pas réellement ce que c'était. Et si un objectif n'était pas apparu bientôt, j'aurais commencé à chercher autre chose, n'importe quoi pour me sentir mieux. Quand j'y pense, je réalise que j'étais vraiment très seul et pour être honnête probablement dépressif. Personne ne nous a dit comment faire face au chagrin. Je n'ai pas eu de conseiller ou de séances de thérapie. Le moment où j'arrêterai d'aimer le basket, je devrais tout quitter. Les choses se passaient ainsi quand j'étais à Pittsburgh. Et s'il y a une chose que je savais bien, c'était que je devais partir avant que cela ne ruine mon amour du jeu pour toujours. Au cours des premiers mois à Pittsburgh, je pensais sérieusement à tout laisser en place, quitter l'Amérique et rentrer en Nouvelle Zélande où j'étais plus à l'aise. Je dirais que la moitié de mon mal-être venait du mal du pays et non du basket.

 

Dans de telles conditions, Steven Adams n'a pas trainé en NCAA. Au terme d'une année unique à l'université de Pittsburgh, il se déclare éligible à la draft. Ses statistiques solides pour un freshman, 7.2 points et 6.3 rebonds, en font un prospect tout à fait crédible pour la NBA. C'est le Thunder qui le choisit en douzième position en 2013. Une nouvelle aventure commence pour le pivot néo-zélandais qui peu à peu va retrouver sa joie de vivre. Au fil de sa progression dans la Ligue, Adams change de look et se façonne une identité décalée à l'humour affiché comme dans sa période Stache Brother avec Enes Kanter.

 

Maintenant je suis heureux. J'ai un travail de rêve où je peux faire ce que j'aime tous les jours. J'apprécie mes coéquipiers, ce qui est vraiment un gros plus. J'ai mes propres espaces où je peux me relaxer et m'amuser. Mais, la principale raison pour laquelle je suis heureux c'est que je suis allé au bout de mon combat.