Orlando Magic 2023-2024 : La bande à Mickey ne fait plus rigoler !

Orlando Magic 2023-2024 : La bande à Mickey ne fait plus rigoler !

Orlando Magic - Paolo Banchero - Franz Wagner - Wendell Carter Jr - Markelle Fultz - Jonathan Isaac
Crédit photo : Getty Images

Avec un bilan quasi à l'équilibre en seconde partie de saison, les jeunes pousses du Magic ont montré un vrai potentiel pour les années à venir. L'ambition est grandissante chez Disney avec une qualification en playin/playoffs qui sera l'objectif des hommes de Jamahl Mosley cette saison.

  • LA SAISON 2022-2023

 

En une saison, le Magic est passé de cancre de la ligue à une équipe respectable. La reconstruction entamée à la trade deadline 2021 porte enfin ses fruits. Privé de réel meneur de jeu en début de saison, l'exercice avait pourtant bien mal commencé pour les Floridiens, avec un bilan de 5 victoires pour 18 défaites, début décembre. Et puis le retour de blessure de Markelle Fultz a stabilisé le poste un, pour offrir au Magic une feuille de route quasi à l'équilibre en deuxième partie de régulière (29-30). En difficulté à la création, Orlando a toujours une attaque un peu trop stéréotypée, mais a su articuler une défense solide (16ème Defensive Rating) pour remporter des matchs. Wendell Carter Jr, Jalen Suggs, Gary Harris, les profils de stoppeurs ne manquent pas dans le roster et le coach Jamahl Mosley a parfaitement agencé ses schémas tactiques dans ce sens.

 

La dernière campagne a aussi permis d'identifier le futur franchise player floridien. Drafté à la première position de sa cuvée, Paolo Banchero n'a pas déçu les fans. Même si sa sélection de tirs laisse parfois à désirer et que ses efforts en défense restent insuffisants, l'Italo-Américain est la pierre angulaire offensive du Magic. Avec 20 points de moyenne et un taux d'usage à 27,5, le First Pick est la star attendue à Orlando. Son physique NBA Ready lui a permis d'aller chercher des points dans la raquette et aux lancers francs quand son adresse extérieure était en berne. A ses côtés, son lieutenant Franz Wagner a confirmé son excellente campagne rookie. Fraîchement auréolé d'un titre de champion du monde, l'Allemand est le couteau suisse de l'effectif. Excellent connecteur en attaque, capable d'espacer le jeu et de créer pour les autres, Wagner est le prototype de l'ailier moderne touche à tout. Porté par ce duo, Orlando a titillé les cadors de la Conférence Est pour échouer aux portes du playin, à une victoire seulement de la 11ème place.

 

Bilan 2022-2023 : 34 victoires – 48 défaites

 

  •  MOUVEMENTS DE L'INTERSAISON

 

Draft : Anthony Black (pick 6), Jett Howard (pick 11)

Départs : Bol Bol (Phoenix Suns), Michael Carter-Williams (Free Agent)

Arrivées : Joe Ingles

 

  • L'EFFECTIF

 

Meneurs : Markelle Fultz, Cole Anthony, Anthony Black

Arrières : Gary Harris, Jalen Suggs, Caleb Houstan

Ailiers : Franz Wagner, Joe Ingles, Jett Howard

Ailiers forts : Paolo Banchero, Jonathan Isaac, Chuma Okeke, Admiral Schofield (TW)

Pivots : Wendell Carter Jr, Moritz Wagner, Goga Bitadze

 

  • LE CINQ MAJEUR

 

PG : Markelle Fultz  SG : Gary Harris  SF : Franz Wagner  PF : Paolo Banchero  C : Wendell Carter Jr

 

Revenu à la compétition en décembre, Markelle Fultz a clairement changé le visage du Magic, avec une courbe de victoires qui est montée en flèche. Quand l'ancien First Pick 2017 est à 100% physiquement, il peut tenir sans problème le rôle de starter. Son shoot dans le périmètre est enfin devenu fiable avec 44,2% de réussite sur ses pull-ups. Mais, c'est surtout sa capacité à slasher à volonté dans les raquettes qui fait sa force en attaque. Avec 12 drives en moyenne par match, Fultz est un poison sur transition, doté d'une excellente finition vers le cercle avec 50,2%. Et comme son envergure et sa rapidité en font un défenseur solide, il est le seul guard du Magic à apporter des deux côtés du parquet. Pour l'accompagner sur le backcourt, Mosley devrait opter pour Gary Harris, l'un des rares vétérans du groupe. Dans le costume du 3 and D, l'ancien Nugget shootait encore à 43,1% derrière l'arc la saison dernière tout en sortant les barbelés en défense.

 

Le reste du starting five sera sans surprise avec Franz Wagner et Paolo Banchero sur les postes d'ailiers, accompagnés de Wendell Carter Jr dans la peinture. Elu Rookie of the Year en toute logique, Banchero va devoir gagner en efficacité sur sa saison sophomore. Seulement 35,1% sur les pull ups, 34,4% en catch and shoot, l'intérieur a un True Shooting+ de 91, là où la moyenne de la ligue se situe à 100. En défense, le ROY 2023 a pour obligation de se retrousser les manches. Banchero a les attributs physiques pour être un bon protecteur de cercle, un secteur où il autorisait l'an dernier 65,6% des tirs des adversaires. Heureusement, derrière lui Carter Jr bouche les trous. Aide défensive, switch sur plusieurs postes, dissuasion sur les tirs, WCJ est l'ancre du Magic dans la raquette. Et comme il a développé un bout de shoot ces deux dernières saisons (35,6% à 3pts sur 4 tentatives en 2023), son apport est stable des deux cotés du parquet.

 

  • LE BANC

 

Dans son rôle de facteur X offensif, Cole Anthony continuera à allumer la mèche dès que l'occasion se présente. Capable de changer le momentum d'un match sur ses coups de chaud, il sera agent libre restreint l'été prochain. L'exercice 2023-24 sera donc un vrai test pour déterminer s'il fera partie du projet sur le long terme. Rien n'est moins sûr car sur le backcourt, la concurrence est rude. Après un début de carrière terni par les blessures, Jalen Suggs est en quête de rédemption. Il alterne le chaud, comme son game winner contre les Bulls en novembre, et le très froid à l'image de son 1/10 aux tirs une semaine auparavant contre Charlotte. Solide défenseur sur l'homme, il est amené à succéder à Gary Harris dans le 5 majeur. Quant aux deux rookies, le meneur Anthony Black et le shooteur Jett Howard, ils auront besoin de minutes pour se développer et s'installer dans la rotation. Une compétition en interne qui sent bon la testostérone !

 

Au niveau du frontcourt, la hiérarchie est beaucoup plus établie. Recruté cette intersaison pour son expérience, Joe Ingles viendra en relais de Franz Wagner. Du shoot, de la création et surtout du vice défensif qui fera le plus bien aux jeunes pousses du groupe. A l'intérieur, le duo Moritz Wagner et Goga Bitadze ne fait pas rêver. Mais, les deux Européens sortent de bonnes prestations au dernier Mondial et peuvent faire souffler par séquences les titulaires. L'Allemand dans le costume du Stretch Five et le Georgien plus ancré dans la peinture. La grosse variable de cette second unit se situe autour de Chuma Okeke et Jonathan Isaac. Trop souvent blessés, ils n'ont montré que des flashs de talent. Isaac, surtout, est revenu en jeu après deux saisons blanches... le temps de 11 petits matchs. S'il parvient à retrouver son niveau défensif post bulle, le Magic peut soudain faire très peur de ce côté du parquet !

 

 

  • LE JOUEUR À SUIVRE : FRANZ WAGNER

 

Depuis ses premiers pas en NBA, Franz Wagner est Monsieur Propre. Des bons choix en attaque, de l'application en défense, l'Allemand apporte un peu de tout. Du spacing avec un True Shooting+ de 101 et 40% en catch and shoot à 3 points. Pendant la blessure de Markelle Fultz, le coach lui a demandé plus de création. Réponse de Wagner, un usage monté à 26% sur cette période avec plus de 4 assists par match. Très bon playmaker sur short roll, il lit parfaitement ce que lui propose la défense. Un côté assez imprévisible en attaque, puisque Franz peut soit sanctionner de loin soit driver. Il utilise parfaitement son avantage de taille (2m08) pour shooter en reculant par-dessus son adversaire, une action qui est en train de devenir son signature move. Sa gestuelle est loin d'être la plus rapide, mais en reculant, il a tout le loisir d'ajuster et régler la mire. En défense, l'Allemand a des appuis très rapides pour sa taille. Rarement pris en défaut par la vitesse de son adversaire, il est capable par son envergure de switcher sur plusieurs postes. Si on ajoute à cela un QI Basket largement au dessus de la moyenne pour son âge, le nouveau Champion du Monde a tout en magasin pour s'affirmer comme l'un des joueurs les plus polyvalents de la Ligue.

 

  • LES PLUS

 

Une défense qui peut être flippante
Même après le départ de Bol Bol, le roster du Magic ne manque ni de taille ni d'envergure. Fultz, Suggs et Harris sont des poisons sur les extérieurs. Les adversaires d'Orlando shootaient l'an dernier à 35,1% derrière l'arc, soit les sixièmes meilleurs barbélés en NBA. Dans la peinture, Carter Jr patrouille efficacement et pourrait trouver de l'aide en Jonathan Isaac, s'il parvient à rester sur ses deux jambes. Quant à Joe Ingles, sa dureté et son vice seront des exemples à suivre pour les autres.

 

Un young core amené à progresser
Parmi les équipes en reconstruction, le Magic n'est pas à la traîne. La draft de Banchero a boosté le projet avec 12 victoires supplémentaires par rapport à la dernière campagne. Neuf joueurs du roster ont moins de 25 ans et devraient encore passer certains caps. Cette saison servira aussi d'écrémage au sein des jeunes avec de potentiels trades pour ceux qui ne remplissent pas le contrat. Un peu à l'image de RJ Hampton et Bol Bol la saison dernière.

 

  • LES MOINS

 

Garder un oeil sur l'infirmerie
Les profils injury prone sont à toutes les positions. Sur le backcourt, Markelle Fultz a joué 86 matchs en trois ans et Jalen Suggs rate sa trentaine de rencontres chaque saison. Chuma Okeke et Jonathan Isaac cumulent trois saisons blanches malgré leur jeune âge. Gary Harris n'a plus fait un exercice complet depuis 2016 et Ingles se remet difficilement d'une rupture des ligaments croisés. Même Wendell Carter Jr n'a jamais dépassé les 62 matchs joués en carrière.

 

Manque d'expérience
Le Magic est encore une classe biberon et risque de souffrir dans le money time, faute d'expérience. Seul trentenaire du groupe, Ingles a son importance autant sur le parquet que dans le vestiaire. Mais, un ajout de vétéran notamment à la mène aurait été vraiment bénéfique pour les Floridiens.

 

  • BILAN PRÉVISIONNEL

 

Le Magic ne fait plus rigoler personne. Le roster a suffisamment de talents pour faire chuter quelques contenders en régulière. Mais, le plus dur sera de rester concentrer contre les franchises supposées inférieures. Si les Floridiens s'imposent contre ces équipes-là, la postseason ne sera pas loin. L'objectif réel de ce groupe est de rester le plus longtemps possible dans la course au playin/playoffs. Des jeunes en progrès, un coach qui prouve qu'il a des idées tactiques, des rookies prometteurs, le projet d'Orlando est sur la bonne voie.