- La saison 2019/2020 :
Trois victoires consécutives pour débuter la saison et puis... c'est tout (ou presque). Avec un Karl-Anthony Towns qui devait s'affirmer comme un leader, un Andrew Wiggins passant un cap ainsi que des jeunes joueurs aux dents longues, les Minnesota Timberwolves, dirigés par Ryan Saunders, était une petite darling de la NBA à l'aune de la saison 2019/2020. Leur bon début de saison s'est éternisé durant une petite vingtaine de matchs. Avec une philosophie résolument offensive, cette équipe s'est éclatée. Elle a également subi sur le plan défensif. Andrew Wiggins donnait l'impression d'avoir franchi un réel palier, arrêtant de faire des statistiques inutiles, tout en pesant en défense. Towns, pas encore blessé, était dominant, notamment en attaque où il semble que l'intérieur soit capable d'absolument tout faire. Autour de leur duo, toutes les pièces étaient au diapason.
Puis, à la fin novembre, tout s'est écroulé. Avec un leader (Towns) loupant des matchs, un calendrier particulièrement compliqué, les Wolves ont enchaîné 11 défaites consécutives. En l'absence de Towns, Gorgui Dieng s'est refait une santé tandis que Jarrett Culver eut davantage de responsabilités offensives, malgré des débuts décevants plutôt décevants pour un rookie drafté aussi haut (6ème). Ryan Saunders a perdu le fil de son coaching, la faute à une équipe à la profondeur de banc limitée. Malgré le retour de KAT, les Wolves ne parviennent pas à gagner. Une statistique accablante ? Les 15 défaites consécutives en présence de leur intérieur star entre le 28 novembre 2019 et le 9 février 2020... (ils ont gagné des matchs sans lui dans ce lap de temps). Le retour de leur leader n'y change rien, les défaites n'ont eu de cesse de s'accumuler et ce, qu'importe son impact sur le terrain.
C'est suite à un énorme échange entre Andrew Wiggins et D'Angelo Russell que cette équipe de Minnesota est parvenue à (enfin) l'emporter en présence de son leader. C'est donc la fin de l'ère Wiggins, ex-numéro 1 de draft, dans le Minneapolis. La déception entourera le passage de ce joueur, capable de scorer mais également d'être totalement désintéressé du sort d'un match. En récupérant, D-Lo, les dirigeants ont voulu montré à Towns (qui s'est plaint de nombreuses fois) qu'un vrai projet était en cours chez les Wolves. Aux côtés de son meilleur ami en NBA, leur relation sur pick-and-roll est censée faire des ravages (au moins en attaque car en défense c'est moins sûr). Malheureusement, une nouvelle blessure de leur intérieur vedette ne permettra jamais de voir les deux joueurs travailler sur leur complicité.. D'Angelo Russell, titulaire en tant que meneur de jeu après le départ de Jeff Teague vers Atlanta, a trouvé ses marques dans le système de Saunders. A ses côtés, les arrivants de la trade deadline que sont Malik Beasley ou Juan Hernangomez se sont montrés à leur avantage, en enchaînant les performances solides. Après le départ de Dieng vers Memphis, Naz Reid s'est illustré. L'intérieur rookie a également livré quelques jolies prestations dans la raquette. Enfin, Josh Okogie a retrouvé davantage de responsabilités tandis que Jordan McLaughlin, s'est montré intéressant à la création en sortie de banc après le transfert de Shabazz Napier à la trade deadline.
Avec une fin de saison prématurée et une 14ème place de la Conférence Ouest, les Wolves ne décrocheront pas une invitation pour la bulle mais un premier choix de draft avec lequel ils sélectionneront l'une des futures attractions de la NBA : Anthony Edwards.
- Les mouvements de l'intersaison :
Arrivées : Anthony Edwards, Jaden McDaniels, Ricky Rubio
Départs : James Johnson
- L'effectif :
PG : D'Angelo Russell, Ricky Rubio, Jordan McLaughlin
SG : Anthony Edwards, Malik Beasley, Josh Okogie, Jaylen Nowell
SF : Jarrett Culver, Jake Layman, Jacob Evans, Kelan Martin, Jarredd Vanderbilt
PF : Juancho Hernangomez, Jaden McDaniels, Omari Spellman
C : Karl-Anthony Towns, Naz Reid
- Le cinq majeur :
Avec les changements de l'intersaison, il est compliqué de connaître les futures intentions de Ryan Saunders sur la structure de son cinq majeur. Avec la possibilité de mettre en place de nombreuses combinaisons, le coach sera attendu au tournant.
Dans le backourt, titularisé Ricky Rubio et D'Angelo Russell paraîtrait logique. Le meneur espagnol est de retour dans l'équipe qui l'a fait débuté, et ce peut être pour son plus grand bonheur, lui qui a mal digéré son éviction des Suns lors de la dernière saison, s'estimant être davantage qu'un « pion » dans un trade. Le joueur a apporté toute son expérience et sa gestion des matchs à une jeune équipe de Phoenix l'annéee dernière et devra en faire de même cette saison. Son importance s'est faite particulièrement ressentir sur les résultats et le style de jeu de cette équipe. Avec son QI basket et son sens de la passe, Ricky Rubio peut intégrer n'importe quelle organisation pour la tirer vers le haut. Il est trop tard pour espérer qu'il soit un sniper mais son profil apportera de l'expérience dans un cinq majeur qui en manque cruellement. Bon défenseur, il aura la charge de compenser les manquements de son compère D'Angelo Russell de ce côté du terrain. Capable de jouer sur les postes 1 et 2, le joueur, All Star, est un combo guard, capable de créer pour les autres mais jamais meilleur que lorsqu'il s'agit de créer pour lui-même. Avec ses airs de faux-lent, il a passé un cap il y a deux ans du côté des Nets avant d'être échangé aux Warriors. Tout heureux de rejoindre son comparse de promotion Karl-Anthony Towns, il n'a jamais pu jouer avec ce dernier et s'est retrouvé dans la même situation qu'aux Warriors : leader d'une équipe faiblarde sans plan de jeu. Plutôt deuxième option que franchise player, les résultats collectifs n'ont guère évolué. Le jeune joueur va apporté ses qualités au scoring et sa créativité dans cette équipe. Il va devoir trouver sa place aux côtés d'un meneur dépositaire de jeu et d'un intérieur qui doit être gavé de ballon. Il devra davantage vivre off-ball tout en restant impliqué dans les rencontres. Ce sera une manière de franchir un cap afin d'influer de manière positive sur son équipe.
A l'aile, les choix sont multiples mais en draftant Anthony Edwards avec leur premier choix, les Wolves s'imposent le fait de le titularisé. Plutôt arrière de formation, le rookie peut, avec son physique hyper athlétique, occuper le poste d'ailier. Qu'attendre de lui ? Bien que sélectionné avec ce premier choix, il n'a pas convaincu tous les observateurs. Grâce à son physique, il doit enfin s'y mettre en défense, domaine dans lequel il peut (et doit) devenir dominant. Cela va être compliqué mais il doit apprendre à jouer sans ballon. Il va devoir mieux sélectionner ses tirs, progresser sur celui-ci, tout en pénétrant pour finir près du cercle. Avec des coéquipiers comme les siens, il va se régaler sur contre-attaque. Dans un système offensif huilé, sa place dans le cinq majeur est toute trouvée, il est plus compliqué de se projeter chez les Wolves, une équipe en reconstruction avec beaucoup de jeunes joueurs voulant se montrer. On peut attendre une saison de role player pour Anthony Edwards, qui doit montrer qu'il est capable d'endosser ce rôle dans un premier temps.
A l'intérieur, avec la perte de James Johnson (peut-être remplacé d'ici la fin de saison via un trade ou une signature?), Minnesota débutera avec Juancho Hernangomez. Transfuge des Nuggets lors de la dernière trade deadline, l'ailier-fort brille par sa capacité à être complémentaire avec Towns. L'espagnol possède un tir à trois-points solide et peut écarter les défenses dans une équipe qui manque de spacing. Plutôt bon au rebond, il pourrait, comme beaucoup de ses coéquipiers, progresser en défense. Avec un profil « à la » Dario Saric, il est la meilleure alternative sur ce poste 4 sauf si Ryan Saunders décide de jouer small ball, auquel cas il pourrait être sur le banc. A lui de prouver qu'il peut être aussi intéressant qu'en fin de saison dernière avec le retour de Towns. Ce dernier est LA star de l'équipe. Capable d'absolument tout faire en attaque (dos au panier, près du cercle, à mi-distance, à longue distance), il doit devenir le leader tant attendu. Avec ses progrès à 3-points, il est devenu une menace unique en NBA. Avec Ricky Rubio, il retrouve un partenaire privilégié à la mène. C'est dans son leadership qu'il sera attendu cette saison. Travailleur au rebond, mobile et athlétique, KAT est un All Star et un candidat MVP en puissance dans une équipe qui gagne. A lui de jouer.
- Le banc :
Le temps de jeu vaudra cher en sortie de banc, composé en majeur partie de jeunes joueurs. Premier élément à pointer : le manque d'expérience. Celui-ci pourrait être criant avec l'entrée en jeu de la second unit, composé majoritairement de joueurs en formation dont il faudra calmer les ardeurs.
Le sixième-homme attitré sera Malik Beasley. Re-signé pour 60M de $ dès le début de la free agency, l'arrière-ailier doit être la première rotation en sortie de banc au vue de ce qu'il a montré en fin de saison dernière. Capable d'intégrer le cinq majeur, (soit aux côtés de D-Lo et Ricky Rubio, à la place d'Edwards, soit aux côtés de D-Lo et Edwards, à la place de Rubio), le joueur est explosif et déterminé à prouver qu'il peut avoir d'énormes responsabilités en NBA. C'est à double- tranchant : il pourrait mal vivre une éventuelle mise sur le banc par Saunders. Véritable scoreur, il est également intéressant en défense. En sortie de banc, il doit apporter une quinzaine de points par match. Dans le backourt, il aura pour meneur le jeune sophomore Jordan McLaughlin, qui a montré des choses intéressantes la saison dernière alors qu'il n'était pas drafté (la faute à son âge). Capable d'être un meneur gestionnaire de qualité, il devrait moins jouer cette année mais ses qualités de création pour les autres en sortie de banc sont réelles et seront mises au service du collectif dès qu'il aura des minutes. Le verra-t-on souvent ? Rien n'est moins sûr. Jarrett Culver, après une première saison contrastée en tant que titulaire (malgré le fait qu'il soit un rookie), reste un projet dans lequel il faut croire. A de nombreuses reprises la saison dernière, Ryan Saunders n'a pas hésité à lui mettre le ballon entre les mains pour des prestations en dent-de-scie. Encore jeune, l'ailier a des qualités intéressantes dans la création pour lui-même, malgré le fait que son tir soit encore en chantier, mais il semble qu'il connaisse plus de difficultés à créer pour les autres même s'il a progressé dans ce domaine en fin de saison dernière. Très athlétique, très long, il est un bon défenseur. Il devra gérer le fait qu'il ait moins de temps de jeu dans cette équipe. A voir comment il réagit alors que son jeu doit être poli... C'est également le cas d'un Josh Okogie. L'arrière, hyper explosif et bon défenseur, n'a pas eu la progression espérée entre son année rookie (prometteuse) et sophomore (décevante). Toujours en difficulté avec son tir, il possède deux qualités : sa finition en contre-attaque et sa défense. Cela fait trois joueurs importants pour les rotations sur les postes de meneur à ailier. Le challenge sera d'octroyer le temps de jeu et les responsabilités suffisantes à chacun pour continuer le processus de formation tout en bénéficiant de résultats collectifs positifs. A l'intérieur, les rotations principales se nomment Jaden McDaniels, l'un des steal de la dernière draft, l'ailier, qui devrait occuper le poste 4 en NBA, est capable de scorer et de prendre du rebond. Il doit prendre de la masse pour résister face à des joueurs plus constant en défense. S'il est bien poli, ce joueur doit apporter son énergie et ses qualités physiques. A l'intérieur, Naz Reid, autre joueur non-drafté et lancé par les Wolves, devra surfé sur sa bonne fin de saison dernière pour s'affirmer comme une rotation intéressante à Towns. Joueur moderne, il est capable de scorer à trois-points mais il souffre en défense face à certains joueurs NBA.
Pour compléter cette rotation, les Wolves possèdent des joueurs de devoir tel que Jake Layman (bon shooteur) et Jacob Evans, qui peuvent apporter quelques minutes intéressantes.
- Le joueur à suivre : Karl-Anthony Towns
L'intérieur doit faire oublier sa saison dernière, minée par les blessures. Critiqué ouvertement par Jimmy Butler pour son manque de leadership, le joueur est l'un des trois meilleurs intérieurs de la NBA. Contrairement à Joel Embiid et Nikola Jokic, il ne permet pas à son équipe de gagner. Capable de finir près du cercle mais également de scorer à longue-distance, il peut servir de pont d'ancrage dans la raquette avec sa capacité à créer pour les autres. Il faut qu'il se montre plus concerné en défense alors qu'il possède tous les attributs physiques pour davantage peser de ce côté du terrain. Il doit mener cette jeune équipe, que ce soit par du leadership vocal ou par l'exemple. C'est à ce titre qu'on pourra affirmer qu'il est un véritable franchise player.
- Les plus :
- Du potentiel, encore et encore. Voilà le credo de cette équipe de Minnesota. Avec Towns, il possède l'intérieur le plus doué offensivement en NBA (hors jeu de passe). D-Lo est un combo guard All Star encore jeune et voilà que d'autres petits nouveaux se greffent à tout ça : Anthony Edwards débarque avec le statu de numéro 1 de la draft, Jarrett Culver est un numéro 6 de draft en formation tandis que Josh Okogie ou Jaden McDaniels sont des prospects à développer. On passera sur Naz Reid ou Jaylen Nowell, également dans l'effectif et possédant un talent évident.
- A la création, cette équipe est intéressante. En récupérant Ricky Rubio, il s'offre un meneur parfaitement complémentaire de KAT et susceptible de combler certaines lacunes de D-Lo. KAT est un meneur-passeur intéressant tandis que D-Lo est capable de créer pour les autres. En outre, Jarrett Culver a fait des progrès dans ce domaine tandis que Jordan McLaughlin est un véritable meneur organisateur. Dire qu'Anthony Edwards pourrait être responsabilité avec réussite dans ce rôle. Les porteurs de balle capables de créer pour les autres sont nombreux dans cette équipe.
- Tout est à construire dans cette franchise. Cette année doit servir à mettre en place les fondations, avec un effectif complètement remanié, des jeunes joueurs et du talent. L'axe D-Lo/Towns sera observé avec attention. Les deux joueurs peuvent être une mismatch constante sur pick-and-roll. Avec eux, les Wolves possèdent un duo de stars potentiel en pleine force de l'âge qui désirent jouer ensemble. A eux de construire l'avenir (glorieux) de cette équipe.
- Les moins :
- Cette équipe manque de tauliers. C'est évident à la lecture de l'effectif. Hormis Ricky Rubio (et encore en Europe davantage qu'en NBA), quel autre joueur peut se targuer d'avoir connu une campagne de playoffs victorieuses, les difficultés d'une longue carrière NBA, les blessures. La réponse est simple : aucun d'entre eux. Avec un coach jeune et un seul joueur de 30 ans (Rubio), cette équipe doit désormais mettre la main sur un ou deux joueurs d'expérience pour aider cette équipe à franchir un cap (quitte à sacrifier un ou deux prospects).
- La défense ? Quelle défense ? Dans le cinq majeur présenté, hormis Ricky Rubio, personne ne défend. Que faut-il à cette équipe ? Un taulier défensif sur les postes 3 et 4. Anthony Edwards, réel pôtentiel, n'a rien prouvé de ce côté du terrain tandis qu'Hernangomez est trop limité physiquement pour lutter face à certains joueurs NBA malgré une volonté réelle de ce côté du terrain. C'est davantage le côté « je-m-en-foutiste » de Towns et Russell depuis leur arrivée dans la Grande Ligue qui ne laisse rien augurer de bon.
- Trop de joueurs possèdent des profils similaires dans cette équipe. Pour exister, Rubio a besoin du ballon, tout comme D'Angelo Russell. Anthony Edwards a prouvé l'année dernière qu'il devait avoir le ballon pour performer. Towns ne peut pas être un simple shooteur ou finisseur d'actions. Il faut profiter de ces qualités balle en main. Enfin, Malik Beasley est un gouffre tandis qu'un joueur comme Culver ne peut pas exister sans le ballon, la faute à un tir défaillant. Il y a a beaucoup d'arrières/ailiers qui ont besoin de la gonfle pour exister. Posséder davantage de joueurs de complément peut être une plus-value dans cette équipe où certains pourraient se marcher dessus.
- L'avis de la rédaction :
Compliqué de savoir de quoi l'avenir sera fait avec cette équipe. A l'heure actuelle, il est légitime de pouvoir douter des qualités de leader de Towns et de Russell, mais leur association (tant désirée par les deux principaux concernés) pourrait faire des merveilles sur le plan offensif. Avec autant de talent, il est impossible de ne pas croire à quelques belles performances de ces Wolves. En rééquilibrant le roster, tout en apportant de l'expérience, ils peuvent même viser plus haut. Il va falloir développer une cohésion et un esprit d'équipe dans une franchise qui semblait limiter sur ce plan depuis plusieurs années. Les objectifs apparaissent contradictoires, il va falloir choisir. L'emporter maintenant (au risque de sacrifier certains potentiels) ou continuer le processus de reconstruction, au risque de perdre ses joueurs majeurs ? C'est en répondant à cette question que les Wolves dicteront leur avenir. En attendant, il est compliqué de croire à d'éventuels playoffs pour cette équipe, encore jeune et tendre.
- Le pronostic :
30 victoires/42 défaites et une 12ème place de la Conférence Ouest