Marcus Smart le cobra des Celtics

Marcus Smart le cobra des Celtics

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A l'instar du Cobra, Marcus Smart est un joueur qui peut se montrer très agressif envers sa proie. Portrait d'un joueur ô combien atypique.

Marcus Smart est un mort de faim, un joueur tellement intense qu'il aurait tendance à nous inquiéter ! Vous en connaissez beaucoup vous des joueurs capables de se casser un doigt pour récupérer une pauvre balle perdue en Summer League ? Un bonheur pour les fans et un cauchemar pour ses adversaires, Marcus Smart c'est comme un chewing gum collé dans vos cheveux... Plus vous essayerez de vous en débarrasser plus il vous collera !

  • Be smart Marcus

Le sophomore des C's excelle dans le harcèlement de son adversaire. Si certains d'entre vous n'ont jamais constaté cette férocité défensive voici, pour commencer, un simple constat : Boston est l'équipe qui provoque le plus de pertes de balle et le plus de fautes offensives chez ses adversaires. Tout sauf un hasard ! N'est-ce pas Monsieur Smart ?!

« J'espère que je vais être considéré comme le stéréotype du joueur intraitable. C'est ce que je suis. Je joue dur. Je ne vais pas changer. C'est mon style. Je joue avec beaucoup de passion, de détermination et de volonté. Je ne n'abandonne jamais. Donc si c'est un stéréotype, je vais devenir stéréotypé. Ça ne me pose aucun problème.»

Des propos qui font suite à un flop survenu face à Zach LaVine mais visiblement ceci n'affecte en rien le meneur versatile des C's. Pour certains, notamment le surcoté Hassan Whiteside, Marcus Smart est un Monsieur flop. Une réputation qu'il entretient depuis Oklahoma State mais sur laquelle nous ne nous attarderons pas tant l'implication du joueur sur le plan défensif est à montrer dans les écoles. Les arbitres l'ont malgré tout dans le collimateur. Il est le second meneur de jeu à écoper du plus grand nombre de fautes en moyenne par match avec 3. Une problématique sur laquelle Brad Stevens travaille à l'heure actuelle avec son joueur :

« Nous en avons parlé. Nous avons pris rendez-vous et nous en avons discuté un petit peu. Il est jeune et il a encore beaucoup de gros matchs à jouer tout au long de sa carrière. Il doit continuer à se concentrer sur ce qu'il fait de bien, faire le bon choix, c'est la chose la plus importante. Vous devez néanmoins prendre conscience de ça - sous entendu, sa réputation auprès du corps arbitral - mais la meilleure des réponses c'est d'aller de l'avant et en tenir compte pour la suite. »

Smart doit gagner le respect des arbitres et ce n'est pas en extériorisant ses frustrations qu'il y parviendra. On fait confiance au jeune coach de Boston pour travailler sur le self-control de son poulain afin de l'amener sur le chemin de la maîtrise de soi.

  • Peste ou choléra ?

Brad Stevens a conscience de l'impact de son joueur lorsqu'il entre sur le terrain, des petits efforts décisifs qu'il peut réaliser sur une rencontre et qui ne sont pas immédiatement perceptibles sur le plan statistique par exemple. C'est toute l'importance du sophomore besogneux des Celtics capable de faire déjouer n'importe quel joueur adverse. Marcus Smart s'est déjà construit une solide réputation, il ne laissera jamais son vis-à-vis jouer avec plus d'intensité que lui, il ne lui laisse aucun répit. Tel un cobrasurnom donné par Brian Scalabrineil reste toujours sur ses gardes prêt à bondir et cherche à placer son adversaire dans une situation désespérée au point qu'il n'ait plus aucune solution. Smart entame sa seconde année en NBA mais il est déjà considéré comme l'un des défenseurs les plus agressifs de la ligue, capable de faire ressortir le pire de son adversaire. C'est donc sans surprise qu'on retrouve statistiquement les bénéfices de la défense de Marcus Smart, voici quelques exemples :

 

- Lorsque Marcus Smart est sur le terrain l'offensive rating des adversaires de Boston passe de 103,5 à 99,6.

- Lorsque Marcus Smart est le sur le parquet le pourcentage de pertes de balle adverse passe de 16,6 % à 17,4 %
- Lorsque Marcus Smart se trouve le terrain le pourcentage de ballons volés par les C's passe de 9,2 % à 10,1%

On se fait une petite séquence vidéo du dit Marcus pour en attester ? C'est parti !

 

Le profil de Smart demeure on ne peut plus atypique puisqu'il n'a pas réellement de « vraie position » ce qui représente une force dans l'univers NBA actuel. Draymond Green était capable de jouer sur tous les postes du frontcourt au College mais les scouts n'étaient pas convaincus par sa capacité à reproduire ce type de performances en NBA. Tout comme l'intérieur polyvalent des Warriors, Smart est un défenseur versatile et c'est un aspect de son jeu qu'affectionne tout particulièrement Brad Stevens.

« Vous coachez chaque joueur d'une façon un petit peu différente. Cependant, je pense que l'état d'esprit et la compétitivité sont des éléments que vous priorisez quand vous le coachez. Vous ne souhaitez pas faire office d'obstacle ou d'entrave. »

Smart est passé maître dans l'art de provoquer une faute adverse insoupçonnée à première vue ce qui le rend inestimable au sein d'un collectif et aux yeux de son coach. L'erreur serait justement de vouloir trop le contrôler ou trop lui dicter sa conduite alors que la défense est son identité. Brad Stevens l'a bien compris et en profite pour lui lancer quelques challenges défensifs comme ce fut le cas face à Kristaps Porzingis le 4 mars dernier. Smart a en effet défendu sur le rookie des Knicks avec la férocité qu'on lui connaît. Résultats des courses, l'intérieur lituanien ne parvint qu'à inscrire 10 points face à Smart alors qu'il en compila un peu plus de 21 de moyenne lors des deux premières confrontations face à Boston.

Lockdown Defense est un synonyme de "Marcus Smart" mais plutôt que de vous faire un long speech sur le pourquoi de cette affirmation, veuillez constater par vous-même à quel point il est difficile de déborder l'armoire à glace des C's.

 



Au regard de ces stats, on se rend bien compte que l'accès au cercle s'avère très compliqué lorsque Smart est sur vos côtes ! Marcus Smart ne peut pas changer son identité, mais il a conscience qu'il doit effectuer des ajustements. Il doit être beaucoup plus attentif aux situations de match où Boston est dans la pénalité. Il doit faire des fautes intelligentes et ne doit pas s'exposer à un coup sifflet lorsqu'il défend sur la remontée de balle adverse.

« Tu dois préserver cette agressivité. Mais en même temps, tu dois chercher à comprendre la manière dont les arbitres sifflent les fautes. Je ne peux pas jouer contre nature. Je peux chercher à mieux me contrôler mais je suis incapable de ne pas maintenir la pression sur mon adversaire. Je ne peux pas cesser d'être moi-même »

Allez, à quand NBA All-Defensive Team pour Marcus Smart ? 

  • Back to the basics

La défense des C's apparaît beaucoup moins performante depuis le début du mois de février. En effet, les adversaires de Boston disposent d'un meilleur pourcentage au shoot et notamment derrière l'arc avec près de 36 % de shoots longue distance concédés. On dénote également une plus faible propension à provoquer des pertes de balles adverses et à controrio, une tendance à envoyer  trop souvent les adversaires sur la ligne des lancers-francs - 33,3 tentatives concédées par match - soit la moyenne la plus importante de la ligue. Entre le 2 février et le 22 février 2016, la défense de Boston a encaissé en moyenne 113,1 ppg soit la seconde équipe à concéder le plus de points sur cette période. Le defensive rating des C's durant cette période - 107,5 -  fut loin d'être un exemple et comptait parmi les dix plus faibles de la ligue. Une situation qui aurait pu être beaucoup plus dramatique à une époque comme l'explique Stevens :

« Par le passé, nous étions réellement en difficulté car nous n'étions pas en mesure de scorer. Maintenant, nous sommes plutôt performants en attaque, mais ce n'est pas suffisant pour l'emporter systématiquement notamment avec le niveau de notre défense de ces trois dernières semaines. »

Boston est effectivement parvenu à maintenir son rang au sein de la conférence Est en raison d'une configuration en small ball convaincante offensivement et d'un pourcentage à trois points en berne qui a permis aux C's de compiler un offensive rating de 108,2 durant le mois de février, soit 5 points de plus que leur moyenne sur la saison. Néanmoins, Boston ne doit pas négliger l'aspect défensif pour autant... Chose que Marcus Smart soulignait fin février et que les siens avaient appliqué depuis avec seulement 97,6 ppg concédés lors des cinq matchs victorieux qui suivirent la défaite face à Minnesota.

Hier soir, Boston n'a pas pu résister à Cleveland. Les joueurs de coach Stevens sont passès au travers de la fin du troisième quart-temps et du quatrième quart-temps pour finalement s'incliner de 17 points. Sans doute un mal pour un bien permettant aux Celtics de mesurer le chemin qu'il reste à parcourir pour se hisser encore plus haut.