La semaine passée, un article intitulé ‘’Rechute des Suns’’ sur Inside Basket débutait en vous expliquant un petit jeu. Phoenix prend depuis des années une habitude qui consiste à aggraver la situation encore un peu plus chaque fois que les fans pensent avoir touché le fond. Une fois n’est pas coutume, il s’est avéré que nous avions visé juste. Les Suns ont un bilan de 4 victoires et 24 défaites affligeant avec 13 défaites lors des 14 derniers matchs. Un bilan d’autant plus triste qu’ils sont la seule équipe de l’Ouest non-compétitive cette année. Mais aujourd’hui, ce ne sont pas les joueurs qui ont fait verser de nouvelles larmes aux fans des Suns.
Non, il s’agit cette fois de leurs dirigeants. Robert Sarver, propriétaire des Phoenix Suns, est probablement l’un des hommes les plus détestés dans tout l’Arizona, et il vient de nous donner une nouvelle occasion de lui entretenir cette réputation. Pour de nombreux observateurs assidus de la NBA, il est la principale cause des résultats désastreux à Phoenix depuis le départ de Steve Nash. Les décisions hasardeuses qu’il y a commis donnent raison à ses détracteurs. Récemment encore, son choix de licencier le GM des Suns Ryan McDonough à seulement 10 jours de la reprise de la NBA avait été mal compris. Une GM peu compétent certes, mais qui venait de réaliser un été correct. Un licenciement en plein été aurait été sensé mais à mi-Octobre, on peinait à comprendre.
Mais venons-en aux faits. Ces dernières semaines, le propriétaire des Suns avait commencé à monter un dossier afin de proposer au Conseil d’administration de la ville un important plan de rénovation concernant le Talking Stick Resort Arena de ses Suns à Phoenix. Une volonté compréhensible puisqu’aujourd’hui, il s’agit de l’une des plus vieilles salles de la ligue. Pas non plus dépassée par les standards actuels, une rénovation ne lui ferait toutefois aucun mal. C’est pourquoi un vote devait avoir lieu aujourd’hui pour décider d’accepter, ou de refuser, le plan proposé par Sarver. Un plan onéreux qui prévoyait un budget de 150 millions d’euros pour la salle de la 6ème ville la plus habitée du pays. Au fil des discussions, le vent ne tournait pas favorablement et le vote a finalement été reporté à une date ultérieure car le refus du plan qui se profilait aurait été un échec cuisant. Une décision qui aurait réduit à néant tous les espoirs de Sarver pour un petit bout de temps. Avec un vote reporté à dans vraisemblablement 1 mois, la marge de manœuvre sera plus importante.
Robert Sarver a désormais 30 jours pour activer certains leviers nécessaires à l’approbation de son projet. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’a pas traîné. Dès l’annonce du vote reporté, c’est la très fiable journaliste d’Arizona Central Laurie Roberts qui a fait état d’une menace verbale très claire de Sarver auprès de certains membres du conseil décisionnaire. Si le projet de rénovation de la Talking Stick Resort Arena est rejeté, alors Sarver pourrait lancer un projet de déménagement avec la NBA. Propriétaire, c’est une décision qu’il peut prendre. Les premières villes évoquées sont Las Vegas ainsi que Seattle. 2 villes qui attendent un projet d’expansion de la ligue depuis de nombreuses années, et qui devraient rester sur la touche pendant encore quelques années selon les dernières informations. Pour ces villes, un déménagement d’une franchise serait bien sûr une opportunité en or de (ré)intégrer la ligue prématurément.
Maintenant, il faut rester patients et prudents avec cette information. Robert Sarver est un amoureux de la ville de Phoenix, un vrai, au point qu’il s’implique parfois trop dans les décisions de son équipe. C’est pourquoi à Inside Basket, un déménagement nous parait peu probable. Malgré de nombreuses demandes de démission, il n’a aucune intention de céder sa franchise NBA et un départ de Phoenix n’est pas prévu non plus. Ici, Sarver met simplement un bon gros coup de pression bien placé afin de faire pencher la balance en sa faveur. La NBA est aujourd’hui devenue un business indispensable à l’économie d’une ville, parlez-en à Cleveland qui a perdu LeBron James. La ville de Phoenix n’a donc aucun intêret à perdre l’impact des Suns sur l’économie locale, et ce même avec un bilan sportif catastrophique depuis le début de la décennie. On sera donc un peu plus avancés dans 1 mois lorsque le vote aura lieu mais tout devrait rentrer dans l’ordre sur ce point. En revanche, rien n’est sûr concernant la situation sportive…