Goran Dragic est devenu le nouveau meneur des Suns depuis le départ de Steve Nash pour les Lakers. Mais quand les Suns ont annoncé qu'Eric Bledsoe débarquait dans l'Arizona, les plans des Suns ont été remis en question.
Quel est l'intérêt d'avoir deux meneurs du calibre de Bledsoe et de Dragic ? Le Slovène allait-il retrouver le banc comme à ses débuts, et les Suns allaient-ils continuer sur la voie de l'expérimentation de la jeunesse, tout en cherchant le tanking ? Le début de saison a repondu à toutes ses questions. Jeff Hornacek a remis au goût du jour le vieux système des Suns qui évoluaient dans les années 1980 et débuts 1990 avec un cinq majeur composé de deux meneurs.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la formule fonctionnait. Mais l'absence de Bledsoe a été un frein pour Phoenix qui a vu les autres franchises de l'Ouest remonter au classement, ce qui fait que les Suns ne sont plus dans le Top 8, mais à 1,5 matchs des Grizzlies, huitièmes de la Conférence Ouest. Dragic revient sur le début de la saison, les projets des Suns, et les soupçons de tanking :
Ils m'ont dit qu'ils voulaient jouer le bon vieux basket-ball des Suns avec deux meneurs sur le terrain. C'est l'école Suns, celle que Jeff et Kevin Johnson ont joué. Du coup, je me suis dit pourquoi pas ?
Mais les rumeurs de tanking m'ont énervé. Cela nous a tous énervés. Avant la saison, personne ne s'attendait à ce que l'on fasse quelque chose. Ils disaient que nous gagnerions genre 15 ou 16 matchs. Mais tout le monde ici était positif dès le premier jour. Tout le monde s'est mis au travail. Je me préoccupe de mes coéquipiers et de ce que nous faisons.
L'état d'esprit, c'est bien là où les Suns ont réussi. Fini la saison encore une fois loupée qui pesait lourd sur le moral des troupes. Ce qui différencie les Suns des autres équipes qui ne sont pas qualifiées voire déjà éliminées, c'est bien l'état d'esprit d'un groupe. Les Sixers sont dans le flou, tout comme les Bucks, les Lakers ou encore le Magic. Dans un tel contexte, avec tant d'individualités, comment faire mieux que chercher le premier choix de draft ?
Les Suns eux, possèdent un groupe qui est né dans la douleur, un groupe où beaucoup de joueurs veulent exister, mais pour exister et inquiéter les adversaires, ils se devaient de jouer ensemble, ce qui explique que l'attaque des Suns est aussi bien huilée et rapide. Bledsoe explique justement dans Sporting News cette mentalité que l'on ne retrouve pas dans une équipe en campagne pour le ridicule tanking :
Tout le monde est arrivé préparé pour jouer à fond la saison, et prêt pour élever le niveau de jeu à chaque match. Apprendre et appliquer le système, faire des tirs, prendre des tirs quand vous avez besoin de les prendre puis jouer et partager collectivement avec ses partenaires.
Le collectif, l'esprit d'équipe, un jeu ultra-offensif où chacun à ses responsabilités : voilà la recette du succès des Suns. Il y a de fortes chances pour que Hornacek soit honoré du titre de meilleur coach de la saison et si Phoenix rejoint les playoffs, les Suns pourront montrer à tous les sceptiques que le tanking ne fait pas partie du vocabulaire de l'Arizona.