Les Suns sortent de la meilleure saison de leur histoire, seulement battus par les Spurs de San Antonio en Finales de Conférence. Leur philosophie de jeu est désormais connue de tous, c’est celle d’un coach qui joue tout pour l’attaque : il s’agit du run’n gun de Mike d’Antoni.
Ce dernier est consacré comme Coach of The Year à la fin d’une saison exceptionnelle au cours de laquelle les Suns, portés par Steve Nash, MVP, et Amare Stoudemire ont développé une alchimie rarement vue. Dans un système de jeu au sein duquel il faut avant tout courir, le meneur canadien et l’intérieur athlétique se trouvent à merveille. Le premier est passé maître dans l’art du caviar tandis que le second détruit les uns après les autres ses plus farouches adversaires. Bien entourés par Shawn Marion, Joe Johnson ou Quentin Richardson, cette équipe semble destinée à décrocher le titre en cette saison 2005/2006.
Durant l’intersaison, de nombreux mouvements sont effectués, à commencer par le départ de Joe Johnson aux Hawks dans un trade contre Boris Diaw et des tours de draft. Quentin Richardson est échangé contre Kurt Thomas, censé apporter taille et défense, afin de combler les manques de l’équipe. Les deux joueurs sortaient pourtant d’une saison très satisfaisante. Trois joueurs sont signés pour renforcer le banc : Raja Bell, Eddie House et James Jones.
L’équipe semble prête pour débuter une saison historique.
Cela ne se passera pas comme prévu. Au bout de seulement trois matchs de présaison, l’équipe perd Amare Stoudemire pour la saison (il reviendra deux matchs avant de se faire opérer). Ce dernier souffre d’une microfracture au genou gauche. Alors qu’ils sont censés progresser après un exercice réussi, les Suns ne font plus figure de favori pour la course au titre.
Mais l’incroyable se produit. Cette équipe livre une saison solide. Chaque joueur prendra ses responsabilités afin de compenser la perte du Stoud. Steve Nash livre sa meilleure année au scoring tout en continuant à distribuer le jeu avec une précision rarement également dans l’histoire NBA. A ses côtés, Shawn Marion est le prototype du stretch four moderne avec sa petite taille, son tir et ses capacités athlétiques. Le joueur est le meilleur marqueur, rebondeur, intercepteur et contreur de l’équipe. Boris Diaw augmente toutes ses statistiques et se régale dans le système de jeu de Mike D’Antoni. Il dévoile ses capacités dans tous les compartiments du jeu, s’affirmant comme l’un des joueurs les plus complets de la NBA. Kurt Thomas livre une saison solide (jusqu’à sa blessure), sans oublier les apports essentiels de Raja Bell, Leandro Barbosa, Tim Thomas ou Eddie House. Neuf joueurs sont au-dessus de la barre des neuf points par match. (Tim Thomas ne dispute que 28 matchs).
Ils terminent troisième de la Conférence Ouest avec un bilan de 54 victoires et 28 défaites. Improbable au début de saison, les Suns débutent les playoffs avec une confiance inébranlable en leur style de jeu tourné vers l’attaque alors que les défenses ne sont jamais aussi resserrées qu’en playoffs. Cette assise défensive constitue la vraie faiblesse de cette équipe.
Leur parcours faillit s’arrêter plus rapidement que prévu. Menés 3/1 par les Lakers de Kobe Bryant, ils parviennent à arracher les trois rencontres suivantes. En prenant match après match, les Suns continuent de pratiquer un basket champagne. Boris Diaw est encore plus responsabilisé. Le français joue notamment au poste de pivot. Il hausse ses statistiques au scoring.
En demi-finale, ils sont attendus par les Clippers, l’autre franchise de Los Angeles. Une nouvelle fois, la série est particulièrement accrochée. Alors que les deux équipes ont remporté chacune deux matchs, le Game 5 s’annonce décisif. Grâce à Shawn Marion, auteur d’une performance dantesque, ils remportent la rencontre, durant laquelle se sont déroulées deux prolongations. Incroyable. Ils concluent la série 4 à 2.
En Finales de Conférence, leur opposition de style contre les Mavericks est attendue. Dirk Nowitzki, ancien coéquipier de Steve Nash, est au sommet de son art et l’équipe a terminé avec un meilleur bilan que les Suns. Ils viennent d’éliminer les Spurs 4 à 3 et ne veulent pas laisser échapper leur chance de pouvoir atteindre les Finales. Grâce à leur avantage en terme de taille, les Mavs prennent le contrôle de la raquette. Capable de coup de folie, les Suns ne parviennent pas à inquiéter suffisamment une équipe sûre de ses forces. Steve Nash et Shawn Marion ont beau se démener, ce n’est pas suffisant.
Néanmoins, leur parcours, alors qu’ils étaient privés d’Amare Stoudemire, est resté dans les annales, tout comme leur style de jeu. Entre 2004 et 2007, l’équipe de Phoenix sera celle qui proposera le plus beau basket offensif. Pour autant, jamais ils ne remporteront le titre.